Le groupe industriel japonais Toshiba a annoncé, ce 11 novembre 2020, son intention d’arrêter de construire de nouvelles centrales électriques au charbon. L’entreprise honorera ses dix commandes en cours, et va réorienter son activité vers les énergies renouvelables. En moins d’un an, plusieurs autres groupes industriels internationaux de premier plan ont fait des annonces similaires.
Le recul du charbon dans la production d’électricité s’affirme comme une tendance lourde. Au premier semestre 2020, pour la première fois de l’histoire, la capacité totale des centrales au charbon dans le monde avait ainsi accusé une baisse. Récemment, une projection de l’AIE prévoyait qu’en 2025, les renouvelables devraient dépasser le charbon comme première source d’électricité mondiale. De plus en plus de banques et investisseurs, la BEI en tête, ont d’ailleurs annoncé leur intention de renoncer à financer de nouveaux projets de centrales au charbon.
Les grands groupes industriels mondiaux ne sont pas en reste. En 2020, le japonais Mitsubishi, l’américain GE et l’allemand Siemens ont annoncé leur intention d’interrompre (ou de réduire drastiquement) leurs constructions dans de nouvelles centrales au charbon. Ils ont été rejoint, ce mercredi 11 novembre 2020, par le conglomérat japonais Toshiba.
Le groupe va honorer ses dix projets de centrales au charbon actuellement en cours dans le monde, mais cessera ensuite de construire de nouvelles unités de production de ce type. Toshiba entend privilégier les renouvelables, notamment la construction d’éoliennes et la recherche dans les cellules photovoltaïques de nouvelle génération.
“Nous avons encore des projets en cours, mais nous avons décidé de nous retirer de la construction de nouvelles centrales à charbon”, a ainsi déclaré à l’AFP une porte-parole de Toshiba. Le groupe a également affiché sa volonté de réduire ses émissions de CO2 de 50% d’ici 2030, une ambition cohérente avec l’objectif du gouvernement japonais, annoncée en octobre 2020, d’atteindre la neutralité carbone en 2050.
« Nous allons chercher à réduire nos émissions de CO2 de 50 % d’ici à 2030 »
👉 Toshiba abandonne les centrales à charbon, via @NicolasSeneze
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— La Croix (@LaCroix) November 11, 2020
En juillet 2020, l’Etat japonais avait déjà considérablement durci ses conditions d’investissement dans des centrales au charbon à l’étranger, s’alignant sur les engagements des trois plus grandes banques du pays, Mizuho, Mitsubishi UFJ Financial Group (MUFG) et Sumitomo Mitsui Banking Corporation (SMBC). Ces trois organismes financiers font partie des principaux investisseurs mondiaux du secteur du charbon.
Le Japon demeure actuellement fortement dépendant des combustibles fossiles dans son approvisionnement en électricité, avec 38% pour le gaz naturel liquéfié et 32% pour le charbon.
COMMENTAIRES
Une chose peu connue est que la capacité des centrales nucléaires a baissé en 2019.
Fin 2018, la capacité était de 396,4 GW avec 450 réacteurs. Fin 2019, elle était de 392,1 GW avec 443 réacteurs : 4,3 GW de moins.
Que s’est-il passé ? Pourtant, 6 réacteurs ont été mis en service pour une capacité de 5,18 GW. Mais d’un autre côté, 13 réacteurs pour une capacité de 10,25 GW ont été mis en arrêt définitif.
La diminution de capacité de 5,07 GW diffère un peu de l’écart précédent. La raison en est que quelques réacteurs ont vu leur capacité légèrement augmenter à l’occasion du remplacement de certains composants comme les générateurs de vapeur. Mais la cuve ne peut pas être remplacée.
Pour 2020, la capacité devrait très légèrement augmenter, sans retrouver pour autant son niveau de 2018.
Contrairement au vieil article de février 2017 cité, Toshiba s’est retiré du projet anglais en novembre 2018.