La part de l’électricité verte poursuit sa progression en Europe. Les énergies renouvelables assument une plus grande part dans le mix électrique. Mais comment cette électricité est-elle consommée ? Et la nouvelle structure de l’offre a-t-elle un impact sur les habitudes de consommations des Européens ? Alors que les offres dédiées se multiplient, voici un focus sur quelques indicateurs clés pour observer cette nouvelle tendance.
32% d’électricité verte produite en Europe
En 2019, l’électricité verte a représenté 32% de la production en Europe. Et la tendance est à la hausse. Cette part progresse à mesure que la capacité installée d’énergies renouvelables continue de grandir en Europe. L’année 2020 marque ainsi un tournant significatif dans la stratégie énergétique de la zone Europe. Sur le premier semestre 2020, les énergies renouvelables sont devenues, pour la première fois, la première source de production d’électricité en Europe.
Cet essor des énergies vertes se retrouve aussi au niveau des consommateurs. Les consommateurs européens sont de plus en plus sensibles à l’origine de leur électricité. Ils plébiscitent les Garanties d’Origine (GO) car ils veulent une plus grande transparence dans leur consommation d’électricité verte. Ils réclament la traçabilité de leur électricité verte et priorisent la production domestique pour leur consommation.
Dans son rapport du 26 novembre 2019, l’AIB (qui recouvre le registre européen des Garanties d’Origine) a observé une demande d’électricité verte en Europe de plus de 700 TWh. En 2008, les GO utilisées en Europe pour l’électricité verte étaient au nombre de 150. En 2018, elles étaient 697. La progression est fulgurante. Et elle se traduit par une nouvelle réalité du marché électrique. En 2018, le taux de consommation volontaire d’électricité verte en Europe était ainsi de 23%.
L’électricité verte connait des fortunes diverses en Europe
Mais, comme souvent en matière de marché de l’énergie, ce score cache en fait de fortes disparités selon les pays. Avec 88% de taux de consommation volontaire d’électricité verte, l’Irlande décroche la première place du podium. Elle est suivie de très près par l’Autriche (87%). La Suède et le Montenegro arrivent ex-aequo en troisième place, avec chacun 74%. Autant de pays qui voient leur marché électrique se restructurer rapidement autour des offres vertes.
Mais que veulent vraiment dire ces chiffres ? Est-ce le signe d’un mix électrique plus vert que dans les autres pays ? Oui plutôt. En Irlande par exemple, l’électricité verte bénéficie d’un fort soutien de la part des consommateurs. Elle semble surtout être une réaction à un mix électrique national encore dominé par les hydrocabures. En 2017, le gaz naturel assurait ainsi 51,1% de la production électrique irlandaise. Toutefois, le verdissement du mix électrique est en bonne voie. L’éolien représente déjà la deuxième source de production électrique du pays (24,3% en 2017). Il a même enregistré des pics de production jusqu’à peser ponctuellement pour 65% de la production électrique irlandaise.
France : un modèle à la traîne pour l’électricité verte
Dans le bas du tableau, la France fait figure de mauvais élève avec un taux de consommation volontaires des ENR de seulement 7,4%. Dans son rapport de 2019, le Médiateur National de l’Energie remarque pourtant que les Français s’intéressent aux offres d’électricité verte. Ils sont 61% à se déclarer intéressés par de telles offres. Toutefois la question du tarif reste cruciale. Le rapport souligne : « 49% se disent prêts à souscrire seulement si [l’offre d’électricité verte] est moins chère que l’offre non verte. » L’analyse estime même qu’une « baisse de 3% suffirait à décider la moitié d’entre eux ».
Cette préoccupation a bien été entendue du côté des fournisseurs français d’électricité verte. Plusieurs acteurs proposent des réductions sur le tarif réglementé. C’est notamment le cas de Total Direct Energie qui communique sur une offre électricité verte qui se veut très attractive. Le prix du kWh y est 2% inférieur au tarif réglementé. Et pour un prix d’abonnement identique au tarif réglementé, les consommateurs peuvent également bénéficier des tarifs heures creuses. De quoi inciter les consommateurs français à la réflexion.
Laisser un commentaire