Le gouvernement a présenté son projet de loi de finances pour 2021. Il prévoit d’augmenter le soutien aux énergies renouvelables avec un budget revu à la hausse. Un effort important qui doit bénéficier aux différentes filières : électricité, chaleur et biogaz.
« Un effort sans précédent » : + 1,3 milliard d’euros pour les énergies renouvelables dans la nouvelle loi de finances
Le gouvernement veut poursuivre son soutien en faveur des énergies renouvelables. Et cet « effort sans précédent » annoncé par la PPE d’avril 2020 se traduit budgétairement. Au moment de la présentation du Plan France Relance, l’état avait déjà annoncé un budget de 30 milliards d’euros en faveur de la transition écologique. Fin septembre, le gouvernement a présenté son projet de loi de finance 2021. Et là encore, un effort important est consenti pour soutenir la transition énergétique. Avec 48,6 milliards d’euros, le budget du ministère de la transition écologique atteint son plus haut niveau. Il enregistre une augmentation de 1,3 milliard d’euros qui doit soutenir en priorité le développement des énergies renouvelables.
Car si le logement représente le premier poste du budget (16,2 Md€), la transition énergétique est juste derrière. Elle capte à elle seule 15,4 Md€ du budget du ministère. Barbara Pompili, ministre de la transition énergétique, a commenté ce budget : « C’est un acquis majeur pour la résilience de notre système de production d’énergie et pour la lutte contre le réchauffement climatique. »
Plus d’électricité verte grâce à l’éolien et au solaire
Pour augmenter encore la part de l’électricité issue des énergies renouvelables, la loi de finances soutient plusieurs filières complémentaires. Il ambitionne ainsi de multiplier par deux la capacité de production de l’éolien terrestre d’ici 2028. La capacité de production du parc solaire doit pour sa part être multipliée par cinq. Barbara Pompili en a profité pour rappeler que les énergies renouvelables deviennent de plus en plus compétitives en France. Elle a précisé : « Les tarifs de soutien à l’énergie solaire photovoltaïque ont baissé de 40% depuis cinq ans, ceux de l’éolien terrestre ont connu une baisse de 20% au cours des trois dernières années. »
Le gouvernement veut aussi accélérer sur le développement d’un parc éolien offshore. Il s’engage à lancer un appel d’offres chaque année pour augmenter la capacité de production de 1 GWh. Cet effort sera-t-il suffisant ? Pour l’instant, la France est cruellement en retard en matière d’éolien en mer. Trois projets sont engagés (Bretagne, Normandie et Méditerranée), mais ils n’en sont qu’au stade des débats publics.
700 M€ en plus pour la chaleur
Le nouveau budget veut renforcer les engagements déjà pris en faveur de la chaleur bas-carbone. Une rallonge de budget de 700 M€ est ainsi débloquée pour soutenir les projets chaleur dans l’industrie.
Ce soutien supplémentaire s’inscrit dans la continuité des dispositions prises depuis un an par le gouvernement. En 2019, le ministère de la transition écologique avait présente 25 actions pour promouvoir les réseaux de chaleur bas-carbone. Dans le même temps, le Fonds Chaleur a vu son budget passer de 220 M€ à 350 M€.
Situation nuancée pour le biométhane
La filière du biométhane est sur courant alternatif. Les installations se multiplient sur l’ensemble du territoire. Elles ont été multipliées par quatre entre 2017 et 2020. La France peut désormais compter sur une capacité de production de 2,7 TWh par an. Si la progression continue au même rythme, elle devrait facilement atteindre les 6 TWh par an fixés comme objectif pour l’horizon 2023.
Toutefois, tout dépendra du soutien apporté par le gouvernement. Et en la matière, la filière s’inquiète de certaines décisions contradictoires. L’état s’est engagé via des contrats de soutien à l’injection de biométhane dans le réseau de gaz à hauteur de 13 MD€. Mais dans le même temps, le gouvernement a présenté, fin septembre, un projet d’arrêté et un projet de décret tarifaire concernant le biométhane injecté. L’état souhaite baisser le tarif garanti. Le Conseil Supérieur de l’Energie a rejeté les deux textes. Mais l’incertitude demeure autour de la position du gouvernement sur le long terme.
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