L’Australie vient d’autoriser le lancement d’un projet solaire pharaonique : il prévoit la construction conjointe de la plus grande ferme photovoltaïque du monde, dans le Nord du pays, et d’une liaison en courant continu haute tension jusqu’à Singapour. Le but : exporter de l’électricité renouvelable à horizon 2027.
Fin juillet 2020, le gouvernement australien a accordé le statut de « projet majeur » à l’Australia-Asean Power Link. Piloté par la compagnie Sun Cable, ce projet se compose d’une ferme photovoltaïque surdimensionné dans la région de l’Outback, dans le nord de l’Australie, d’un système de stockage par batteries situé sur la côte nord, à Darwin, et d’un câble sous-marin de 4 500 kilomètres de long pour relier les batteries à la cité-Etat de Singapour. Il devrait entrer en service en 2027.
Australia-ASEAN Power Link (aka #SunCable) aims to connect the world’s largest solar farm and battery system in Australia to Singapore and Indonesia via a 2,300 mile undersea cable. Receiving major project status is a major milestone. Go @mcannonbrookes! https://t.co/qhB2srpPHU
— Michael Liebreich (@MLiebreich) August 3, 2020
« L’Australie-ASEAN Power Link vise à connecter le plus grand parc solaire et le plus grand système de batteries du monde, de l’Australie jusqu’à Singapour et l’Indonésie via un câble sous-marin de 2 300 miles. Recevoir le statut de projet majeur est une étape importante », expose l’analyste Michael Liebreich.
“À mesure que les technologies évoluent, nous pouvons capitaliser sur nos atouts dans les énergies renouvelables pour continuer à être des leaders mondiaux en matière d’exportation énergétique”, s’est félicité le ministre australien de l’Énergie, Angus Taylor.
D’une puissance totale de 3 GW, la future ferme solaire sera installée à proximité de la ville d’Elliott, dans l’Outback australien. Composée de 9 millions de panneaux photovoltaïques, elle sera reliée à une ferme de batteries de grande capacité, à Darwin. Ces batteries permettront une fourniture d’électricité quasi-continue via le câble qui reliera l’Australie à Singapour. L’ensemble de ces liaisons électriques utilisent la technologie du transport longue distance en courant continu haute tension.
“Nous créons une nouvelle industrie en construisant ces réseaux de câbles sous-marins à courant continu haute tension qui permettent le développement des énergies renouvelables à grande échelle, partout où la ressource est la plus abondante”, a déclaré David Griffin, le directeur général de Sun Cable.
D’un budget estimé à 13,5 milliards d’euros, l’Australie-ASEAN Power Link devrait dans un premier temps couvrir 20% de la demande en électricité de Singapour. Des plans envisagent une extension du réseau jusqu’à l’Indonésie. « À terme, nous cherchons à développer un réseau qui s’étende de l’Inde à la Nouvelle-Zélande », complète David Griffin.
L’Australie, pourtant un des plus grands exportateurs mondiaux de charbon et de gaz naturel, développe de nombreux projets renouvelables (éoliens et photovoltaïques) de grande ampleur, profitant d’un potentiel élevé en la matière. Relativement peu peuplé, le pays, selon un rapport de l’Université Nationale d’Australie, « déploie des capacités solaires et éoliennes à un rythme quatre ou cinq fois plus rapide par habitant que dans l’Union européenne, aux États-Unis, au Japon et en Chine ».
COMMENTAIRES
Ce qui est étonnant ce n’est pas tant la capacité de la centrale photovoltaïque mais là longueur extrême du câble entre l’Australie et Singapour. L’article parle de 4500 kms !!! C’est énorme.! Quelle technologie permet ces distances ? Quel est le volume des pertes ?.
En plus il est probable qu’il y ait deux paires de câbles pour des raisons de redondance.
Ce câble sera t’il d’une seule traite ou alors sera t’il interrompu par des stations électriques de raccordement et de maintenance situées sur les nombreuses îles situées sur le parcours ?
Il serait interessant d’en connaitre le coût et le prestataire.
Ça doit être là aussi un record mondial j’imagine ?
Pour le petit parc éolien offshore de Saint-Nazaire, le coût est de 850 millions d’euros pour 12 Km de liaison sous-marine. Alors pour ce projet de 2 300 miles, …..
Encore une désinformation coutumière d’un pro-nucléaire. Une personne honnête et bien informée aurait simplement dit que le coût de raccordement des éoliennes de St-Nazaire est seulement de 285 M€ (pas 850) pour 33 km de liaison sous-marine (pas 12) et surtout 27 km de liaison en souterrain.
Ce qui coûte le plus cher, c’est la liaison terrestre, avec de nombreux obstacles techniques.