Europe : l'éolien pèse désormais 15% du mix électrique - L'EnerGeek

Europe : l’éolien pèse désormais 15% du mix électrique

Bonne nouvelle : l’éolien a encore progressé en Europe en 2019, où il a couvert 15% du mix électrique. Ce chiffre fait partie des résultats publiés lundi 6 février par l’association WindEurope. Une bonne nouvelle qui ne doit toutefois pas masquer deux faits : les pays de la zone Europe ne progressent pas tous au même rythme dans le développement de l’énergie éolienne. Et le résultat global reste encore trop faible par rapport aux objectifs à atteindre.

2019 : 15% d’éolien dans le mix électrique européen

L’année 2019 aura-t-elle marque un tournant dans le développement de la filière éolienne en Europe ? Ce qui est certain, c’est que la part d’éolien dans le mix électrique européen a effectivement progressé. WindEurope annonce qu’en 2019, l’énergie éolienne a fourni 15% de l’électricité consommée en Europe. Une barre symbolique franchie grâce à un parc éolien qui compte désormais 205 GW de puissance installée. L’année 2019 a d’ailleurs vu ce parc augmenter de 15,4 GW de puissance, avec l’installation de 11,8 GW d’éolien terrestre supplémentaire, et 3,6 GW d’éolien offshore en plus.

Progression de l’éolien : des disparités en Europe

Derrière cette progression globale se cache en fait d’importantes disparités. Le vent ne souffle pas aussi fort dans tous les pays, et certains états européens sont à la traîne en matière d’éolien. Le Royaume-Uni a été le plus dynamique en 2019, en renforçant sa filière éolienne de 2,4 GW, éolien terrestre et éolien offshore confondus. L’Espagne a démontré ses ambitions en inaugurant 2,3 GW de capacité éolienne supplémentaire. Mais ces investissements ne concernent que l’éolien terrestre. L’Allemagne a mieux équilibré ses investissements en répartissant à part égale ses nouvelles capacités éoliennes : 1,1 GW pour l’éolien terrestre et 1,1 GW pour l’éolien offshore.

Un autre indicateur doit être pris en compte : celui de la puissance éolienne installée par habitant. Car la puissance installée seule ne suffit pas à juger de la performance des parcs éoliens en Europe. Elle doit être mise en regard du nombre d’habitant pour évaluer sa couverture réelle de la population. Dans un classement de 2017, le Danemark décroche ainsi la première place du podium, suivi par l’Irlande et la Suède. L’Allemagne chute à la quatrième place, et la France n’est plus que dixième. Le point commun entre les trois pays de tête ? Ils ont tous investi dans les deux filières éoliennes, terrestre et offshore.

L’éolien offshore, un levier de croissance énergétique oublié ?

Le rapport de WindEurope observe qu’en 2019, dix nouveaux parcs d’éolien offshore ont été raccordés en Europe. Soit 502 éoliennes supplémentaires, pour une puissance installée de 3,6 GW. Mais ces nouvelles sources d’énergie ne sont réparties qu’entre cinq pays : le Royaume-Uni (qui compte à lui seul pour la moitié de ces nouvelles installations, avec 252 éoliennes offshore), l’Allemagne, le Danemark, la Belgique et le Portugal.

Nombreux sont encore les pays d’Europe qui n’ont pas d’éoliennes offshore au large de leurs côtes. L’Espagne, la Grèce, l’Italie, la Grèce, la Croatie… autant de pays qui privilégient les investissements dans l’éolien terrestre, au détriment de leur potentiel offshore.

L’éolien offshore a pourtant de quoi séduire. Les dernières générations d’éoliennes permettent des installations de plus en plus éloignées des côtes. En 2018, la distance moyenne pour l’installation d’une éolienne en mer était à 35 km de la côte. En 2019, la moyenne est passée à 59 km. On constate aussi des progrès techniques importants pour les installations en eaux profondes. En Ecosse, le parc Hywind enregistre ainsi un record : ses éoliennes offshore se situent à 108 mètres au-dessus des fonds marins.

Mix électrique en Europe : l’éolien encore en retard

Malgré sa part de 15% dans le mix électrique de l’Europe, l’éolien est encore en retard pour réaliser ses objectifs. Si l’Europe souhaite effectivement atteindre la neutralité carbone en 2050, WindEurope estime que le rythme d’installation de nouvelles éoliennes en Europe devrait être de 30 GW par an. Il est de 15 GW actuellement.

L’Europe compte déjà plusieurs projets de nouveaux parcs éoliens en chantier, qui représenteront une puissance installée supplémentaire de 11,8 GW. Cet effort nécessitera 19 milliards d’euros d’investissements. Plusieurs états ont aussi attribué 15 GW de nouvelles capacités dans le cadre d’appels d’offres.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Bonne nouvelle?
    Pas certain.
    Tout le monde à compris maintenant que les éoliennes sont inacceptées car inacceptables…

    Répondre
  • L’important est le contenu carbone de l’électricité produite et la France, bien qu’étant en dixième place pour son par éolien, est un des pays les mieux placé, après, bien sûr , la Norvège et la Suède, deux petits pays avec des très grandes ressources hydrauliques par habitant.

    Répondre
  • Bonne nouvelle?
    Pas certain.
    Tout le monde à compris maintenant que les éoliennes sont inacceptées car inacceptables…

    Répondre
  • Et les mieux placés en matière de risque nucléaire et champion de la production de déchets millénaires

    Répondre
  • Comme toujours avec éolien (et aussi solaire) on ne parle que puissance installée c’est-à-dire MW et non MWh énergie produite. A tout le moins l’article aurait dû indiquer aussi les valeurs en énergie pour l’ensemble de l’Europe et pour les pays évoqués tels que Espagne, Allemagne et France.

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  • Foutage de gueule intégrale !!!
    On parle de puissance installé.
    Ce qui compte, c’est la production électrique lissé sur l’année et la on est loin du compte !!
    A quand un article sur le ratio subvention rapporté à la quantité d’éléctricité produite ?
    La, c’est sur que l’éolien explose tous les records

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  • @Rochain
    Le parc nucléaire Français nous a évité l’émission de plus de 15 milliards de tonnes de CO2 depuis le début. Faudrait-il le négliger ?Et les déchets ne posent pas de problèmes de santé publique. Au moins jusqu’à présent. Pourquoi en serait-il plus tard ?
    @GUERY
    Pour la production éolienne en France en 2019 : 34134 GWh https://bilan-electrique-2019.rte-france.com/eolien/#

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  • @ Dan :

    L’éolien émet moins que le nucléaire par MWh produit sur tout son cycle, a un meilleur EROI et coûte moins cher y compris désormais dans la plupart des cas avec stockage dont les prix baissent rapidement.

    Le solaire avec entre autres plusieurs technologies comme le solaire organique etc fait également désormais mieux lui aussi.

    Donc l’argument C02 n’est plus à l’avantage du nucléaire qui est dépassé, en outre s’implante moins vite que les renouvelables et comporte bien plus de risques sur tout son cycle d’exploitation.

    Et si vous étudiez mieux l’histoire énergétique de la France vous devriez savoir que le nucléaire se fichait bien de décarboner mais par contre en se comportant comme monopole centralisé qui avait besoin d’écouler son électricité pour faire face à ses coûts a gêné le développement d’autres technologies bien utiles et on peut rapidement citer l’hydro, le solaire thermique, les réseaux de chaleur etc. et avec des entreprises et marchés qui nous ont échappé.

    De plus si le C02 avait été une préoccupation, nous aurions une meilleure efficacité énergétique et ne serions plus dépendants à 49% d’énergies fossiles importées.

    Encore une fois le Danemark, entre autres, qui n’a que peu de potentiel d’énergies renouvelables et de stockage progresse plus vite que nous avec notamment son éolien et a une meilleure efficacité énergétique comme sécurité réseau et dispose de plus de 60% de bâtiments reliés à des réseaux de chaleur au prix de 20 à 30 euros le MWh, alors qu’il y a en France plus de 12% de la population soit plus de 8 millions de personnes en précarité énergétique pour l’essentiel à cause de chauffages et chauffes-eau de type grilles-pain pilotables ou pas et nous sommes toujours champions du monde en thermosensibilité lors des pics de demande l’hiver comme l’été.

    Vous êtes obnubilé par le nucléaire et en oubliez qu’il y avait et qu’il y a plus encore désormais de bien meilleure approches globales de l’énergie.

    En outre vous éludez le fait que le nucléaire en France est en grande difficulté donc comme en plus les renouvelables y sont en retard et que l’on a quelques abrutis qui ne savent faire aucun calcul valable ni prévisions pertinentes et critiquent à longueur de temps éolien et renouvelables avec des arguments erronés sans rien connaître à ces secteurs, on a du soucis à se faire pour la transition énergétique et des prix concurrentiels.

    Taux d’émissions de C02 comparé par habitant en France, Danemark et Allemagne en fonction du Pib qui est une donnée pertinente. Les allemands n’avancent pas si mal et les danois plus vite que nous :

    https://www.cjoint.com/doc/20_01/JACxPGqhS6M_Screenshot-2020-01-29-Global-GHG-and-CO2-Emissions—knoema-com.png

    .

    .

    Répondre
  • Ce qui parlent à admiration du Danemark oublie un détail, le Danemark a seulement 5,8 millions d’habitants, soit 1,1% de la population de l’Union Européenne.

    Donc le Danemark peut se permettre, 4 mois par an, d’importer 40% de son électricité.
    Plusieurs jours par an, c’est presque 100% de son électricité que le Danemark doit importer.

    De la même manière, le Danemark utilise beaucoup de biomasse pour produire de l’électricité.

    Or, 45% de la biomasse au Danemark est importée.

    Tout ceci n’est pas extrapolable pour le reste de l’Europe.

    Répondre
  • Tiens, encore un site de propagande pour le nucléaire et contre les énergies renouvelables vers lequel le pro-nucléaire de service veut nous orienter.

    Prenons un exemple de mensonge, souvent répandu, à propos de l’Allemagne. Ce pays serait hypocrite “à rejeter le nucléaire et à en sortir tout en dépendant de l’électricité nucléaire française”.
    Regardons les statistiques depuis 2010 par exemple, avant la mise à l’écart de huit réacteurs nucléaires, dont deux étaient en panne depuis 2008 et les autres produisaient assez peu.

    L’Allemagne a toujours été un exportateur net d’électricité, y compris en 2011. Lorsque les statistiques séparées des échanges commerciaux France-Allemagne étaient disponibles sur le site de RTE, on pouvait observer que le solde était chaque année positif pour l’Allemagne, excepté pour une faible valeur (2,4 TWh) en 2011. D’une façon générale, l’Allemagne importe du nucléaire français excédentaire et à bas prix en été et exporte de l’électricité à bien meilleurs prix vers la France en hiver.

    Statistiques : Stromerzeugung nach Energieträgern 1990 – 2019 (Production d’électricité par source)
    https://ag-energiebilanzen.de/index.php?article_id=29&fileName=ageb-strerz2019_18122019.pdf

    Les données sont en valeurs “brutes”, ce qui avantage le nucléaire et les fossiles, alors que les valeurs “nettes” correspondent à la valeur à la sortie des centrales. Ecart de 5% en général, contre moins de 1% pour l’hydraulique, négligeable pour l’éolien et le solaire.

    Notons aussi que l’électricité échangée entre deux pays passe par différentes frontières, selon la disponibilité des lignes électriques. Les échanges “physiques” aux frontières ne représentent pas la réalité des productions et consommations.

    Entre 2011 et 2019, la production d’électricité nucléaire allemande a baissé de 141 à 76 TWh (-65 TWh), baisse plus que compensée par l’augmentation des renouvelables dont la production est passée de 105 à 242 TWh (+137 TWh). Le charbon + lignite est passé de 263 à 171 TWh (-92 TWh), le pétrole + gaz est passé de 98 à 97 TWh (-1 TWh).

    Ainsi, loin de remplacer du nucléaire par du charbon, la transition énergétique allemande remplace du nucléaire, du charbon et du lignite par du renouvelable. En neuf ans, la part des fossiles dans l’électricité est passée de 57% à 43,5% , celle du charbon + lignite de 41,5% à 28%, identique pour pétrole + gaz.

    Répondre
  • En 2019, l’Allemagne avait toujours autant de centrales thermiques qu’en 2010.

    Soit 50 GW de centrales au charbon et 24 GW de centrales au gaz en 2010
    Et 44 GW de centrales au charbon et 30 GW de centrales au gaz en 2019.

    La seule chose qui a changé, c’est que l’Allemagne a modernisé son parc de centrales thermiques afin de réduire leurs émissions de CO2.

    Elle a remplacé certains anciennes centrales au charbon par des centrales ultra supercritiques à haut rendement comme la centrale au charbon RDK 8, avec son rendement record de 47,5% et celle de Lünen son rendement de 46%.

    Et a aussi remplacer 6 GW de centrales au charbon par 6 Gw de centrales au gaz. Avec l’entrée en service de la centrale au gaz de Lausward, avec un rendement record de 61% (3ème centrale au gaz la plus performante au monde).

    Sauf que, comme ces centrales sont utilisées de façon intermittente, leurs rendements sont moins élevées que si elles étaient utilisée à pleine puissance et à puissance constante.

    Donc même si elles produisent moins de kWh, elles émettent plus de CO2 par kWh que si elles étaient utilisées à pleine puissance.

    Voilà pourquoi, l’Allemagne continue d’émettre plus de 2 fois plus de CO2 que la France.

    Et, encore ces chiffres ne tiennent pas compte des émissions de CO2 liées à l’extration et au transport du gaz et du charbon utilisés par les centrales allemandes sachant que l’Allemagne importe une partie croissante de son charbon et presque tout son gaz.

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