Le gouvernement français vient de décider, ce mercredi 18 décembre 2019, une réduction du bonus écologique offert aux acheteurs de véhicules électriques, particuliers et professionnels. En 2022, ce bonus ne sera plus que de 4 000 euros, contre 6 000 actuellement. De quoi provoquer la colère des constructeurs automobiles, via leur organisme professionnel.
Le bonus écologique passera de 6 000 à 4 000 euros d’ici 2022
Ce mercredi 18 décembre 2019, le gouvernement français a revu sa stratégie de soutien au développement des véhicules électriques. Et, alors que la récente Loi Mobilité fixe l’objectif d’une électrification massive des véhicules à moyen terme, les autorités ont décidé de réduire le bonus écologique offerts aux acheteurs de véhicules électriques.
Ce bonus est actuellement de 6 000 euros pour les particuliers, quel que soit le modèle. A partir du 1er janvier 2020, ce bonus demeurera inchangé pour les véhicules de moins de 45 000 euros ; il sera limité à 3 000 euros pour les véhicules de 45 000 à 60 000 euros ; et il sera supprimé à partir de 60 000 euros. En 2021, il passera à 5 000 euros pour les voitures de moins de 45 000 euros, puis à 4 000 euros en 2022.
Pour les professionnels (qui représentent aujourd’hui la moitié du marché du véhicule électrique en France), le bonus passera de 6 000 à 3 000 euros dès 2020, à 2 000 euros en 2021 et 1 000 euros en 2022.
« Pas de décollage du marché du véhicule électrique sans incitations fortes à l’achat »
La réaction de la Plateforme Automobile (PFA), qui regroupe l’ensemble des industriels de la filière automobile en France, a été immédiate et amère. Elle prouve d’ailleurs la profondeur de l’engagement des constructeurs automobiles dans son électrification.
« On ne peut qu’être frappé par l’incohérence des choix qui sont faits aujourd’hui : comment peut-on, d’un côté, plaider l’exigence et l’accélération de la trajectoire en Europe, et de l’autre, en France, ne pas se donner les moyens de ses ambitions ? Être ambitieux sur les objectifs et manquer à ce point d’ambition sur les moyens, c’est réduire ses ambitions à de l’affichage politique », a dénoncé la PFA dans une note de blog.
Incohérence des choix qui sont faits aujourd'hui : comment peut-on, d'un côté, plaider l'exigence et l'accélération de la trajectoire en Europe, et de l'autre, en France, ne pas se donner les moyens de ses ambitions ? #TransitionEcologique #Electrique https://t.co/3mTbkyHV0a
— Plateforme automobile (@PFA_auto) December 18, 2019
La PFA rappelle que le contrat stratégique de filière, signé avec le gouvernement en mai 2018, prévoit une multiplication par 5 des ventes des voitures électriques d’ici 2022, avec un engagement fort des constructeurs sur une multiplication des investissements et des modèles disponibles. Certes, la logique du gouvernement se comprend, et elle est budgétaire : si les ventes de véhicules électriques explosent, le montant des bonus à verser explosera aussi. L’exécutif ne souhaite donc pas que ces bonus deviennent un gouffre pour les finances publiques.
Pour autant, comme le rappelle Luc Chatel, président de la PFA : « L’expérience sur d’autres marchés montre qu’il n’y aura pas de décollage du marché du véhicule électrique sans incitations fortes à l’achat – la ministre l’a elle-même souligné à l’occasion des débats parlementaires ».
Laisser un commentaire