Du 3 au 5 décembre 2019, se tient la deuxième édition de la Semaine de la chaleur renouvelable, au Forum des Images, à Paris. L’occasion de s’interroger sur la place de la chaleur renouvelable dans la transition énergétique française.
La Semaine de la chaleur renouvelable, un rendez-vous pour les professionnels de la filière
La production de chaleur et de froid (pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire) représente la moitié de la consommation énergétique de France. Produire cette chaleur à l’aide de sources renouvelables (ou de récupération), notamment en remplacement du gaz naturel, est une des priorités pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de la France.
Cela explique pourquoi les Rencontres des réseaux de chaleur et de froid (quinzième édition de l’événement) seront, comme l’année dernière, insérées dans la Semaine de la chaleur renouvelable. La seconde édition de cet événement a lieu entre le 3 et le 5 décembre 2019.
Cette rencontre est l’occasion pour les professionnels des différentes filières d’échanger avec des urbanistes, des responsables politiques ou des collectivités territoriales sur la place de la chaleur dans les projets d’aménagement, en neuf ou en rénovation, et les technologies renouvelables qui peuvent s’y intégrer.
Décarboner la production de chaleur et de froid, un enjeu majeur
Cela étant, il faut se méfier des effets d’annonce. Car la chaleur renouvelable n’est pas la solution privilégiée aujourd’hui, pour décarboner la production de chaleur et de froid, notamment dans l’habitat et le tertiaire.
En effet, l’usage de l’électricité renouvelable est, dans de très nombreux cas, la solution la plus écologique et la plus économique pour réduire l’empreinte carbone d’un bâtiment, surtout s’il est isolé de manière optimale. Une majorité des politiques publiques va dans ce sens. Les pompes à chaleur alimentées par de l’électricité renouvelable sont, dans une immense majorité des cas, la meilleure option à moyen terme pour produire du chaud, du froid et de l’eau chaude sanitaire.
Le rôle de la chaleur renouvelable n’est pour autant pas à négliger, elle doit prendre une place significative sans être centrale. Elle recouvre d’ailleurs des réalités technologiques très différentes. La géothermie et le solaire thermique sont vraiment des sources d’énergies renouvelables, dans le sens où elles utilisent directement une ressource naturelle inépuisable. Elles sont matures et rentables, et ne demandent qu’à être davantage valorisées dans les régions propices à leur déploiement.
D’autres technologies s’appuient sur des ressources préalablement utilisées. Elles se répartissent en deux familles. D’une part les technologies permettant de valoriser les déchets, directement par combustion et, surtout, en produisant du biogaz issu de la méthanisation de déchets organiques. D’autre part les technologies dites de récupération, qui permettent de valoriser une chaleur produite par un autre processus, qu’il soit industriel ou énergétique (cogénération). Dans tous les cas et dans l’optique de la transition énergétique, ces solutions doivent être soutenues, si elles sont économiquement rentables.
Reste enfin les bio-énergies combustibles, notamment le bois-énergie. De toutes ces énergies, le bois est à la fois la plus utilisée au niveau mondial, la plus ancienne, et la plus problématique. Le bois-énergie impose en effet une gestion rigoureuse des forêts pour être effectivement renouvelable. De plus, sa combustion produit davantage de polluants atmosphériques que sa décomposition naturelle. Son usage doit donc être raisonné et réglementé.
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