Depuis plusieurs années, chaque ministre de la transition écologique tente de s’attaquer à la précarité énergétique. Un problème d’autant plus grave que le secteur du bâtiment génère 19% des émissions de gaz à effet de serre et 25% des émissions de CO2 en France. Ce dimanche 8 septembre 2019, Elisabeth Borne a annoncé la mise en place d’un service d’accompagnement pour la rénovation énergétique (SARE) des bâtiments, à compter du 1er janvier 2020. Au total, ce service sera financé à hauteur de 200 millions d’euros par l’Etat.
Le SARE dans les starting-blocks
La question de la rénovation énergétique des bâtiments est une priorité pour le ministère de la Transition écologique et solidaire. Nicolas Hulot avait déjà engagé le combat contre les « passoires thermiques ». François de Rugy avait aussi lancé l’initiative FAIRE. Interrogée sur le sujet par le JDD, Elisabeth Borne souhaite cette fois « faciliter la vie des Français, pour qu’ils soient bien conseillés et qu’ils aient des solutions clés en main ». Ainsi, la ministre a annoncé qu’à partir du 1er janvier prochain, les Français vivant dans une passoire thermique pourront bénéficier d’un service d’accompagnement pour la rénovation énergétique (SARE) des bâtiments.
Concrètement, les aides suivront « une logique de rémunération à la performance » pour optimiser la dépense publique. De 2020 à 2024, 200 millions d’euros viendront abonder ce service débloqué « dans le cadre de ce programme par des certificats d’économie d’énergie (CEE) ». Pour rappel, les certificats d’économies d’énergie obligent les vendeurs d’énergie à réaliser des économies et sont actuellement dans leur 4ème période.
Des dispositifs multiples dans la lutte contre les passoires énergétiques
L’enjeu est de taille car on estime qu’encore « 4 millions de ménages modestes » vivent dans des bâtiments mal isolés. Dans la version résumée de son rapport, le Haut conseil pour le climat indique par ailleurs que le secteur du bâtiment représente 19% des émissions de la France ; selon la ministre, le bâtiment en France c’est 25% des émissions de CO2. Et l’Etat ne sera pas le seul à la manœuvre, car les collectivités cofinanceront ce dispositif. Enfin, le ministère de la Transition écologique explique que le SARE aura aussi pour objectif de « soutenir le déploiement d’un service de conseil aux petits locaux tertiaires privés ».
Le SARE doit compléter utilement les nombreux dispositifs qui existent pour lutter contre les passoires énergétiques. Dans le communiqué de presse publié le 9 septembre 2019, Elisabeth Borne, Emmanuelle Wargon et Julien Denormandie précisent : « en cumulant les CEE dédiés à la rénovation énergétique, les programmes ANAH Habiter Mieux Sérénité et Agilité et le CITE, ce sont environ 3 milliards d’euros qui sont alloués cette année à la rénovation énergétique« .
Laisser un commentaire