Canicule : RTE garde la tête froide malgré un prochain pic

Canicule : RTE garde la tête froide malgré un prochain pic de consommation

Une production nucléaire en légère baisse et des besoins en électricité en hausse, il n’en faut pas moins pour raviver les craintes d’un déficit d’approvisionnement. Réseau de transport d’électricité (RTE) s’est donc plié au devoir de communication en assurant – chiffres à l’appui – que le second épisode de canicule n’aurait pas de fâcheuses conséquences sur l’approvisionnement en électricité. En effet, malgré des températures supérieures à 40°C attendues sur une grande partie du territoire ce jeudi 25 juillet 2019, la production devrait affronter sans difficulté le pic de consommation généré par ces fortes chaleurs.

Un pic de consommation bien anticipé par RTE

Alors que les corps commencent à souffrir de la canicule, on garde la tête froide chez Réseau de transport d’électricité (RTE). Le gestionnaire du réseau d’électricité a voulu rassurer une nouvelle fois en indiquant que la production était à la hauteur de la demande, voire plus. Ce sont 68 000 MW qui sont disponibles, avec dans le détail : « 38.000 MW de nucléaire,  2 500 MW d’éolien 6 000 MW de photovoltaïque 11 000 MW d’hydraulique et 6 000 MW de gaz, 4 500 MW d’autres sources de production thermique ». Ces chiffres donnés par RTE confirment que la production d’électricité d’origine nucléaire tient toujours le haut du pavé et ne souffre qu’à la marge des arrêts et baisse de production de certaines centrales.

Plus important encore, le pic de consommation attendu jeudi, jour le plus chaud de cette seconde canicule de l’été 2019, devrait ainsi être surmonté sans difficulté. En effet, RTE s’attend à une consommation de 59 000 MW à 13 heures, soit le moment où la demande sera la plus forte. Le différentiel est donc de 9 000 MW, lesquels seront exportés vers les pays voisins. A cette heure, les systèmes de climatisation seront très utilisés, avant une lente décrue tout au long de l’après-midi.

Des étés plus chauds mais sans pénurie

Si RTE anticipe un pic de consommation à 59 000 MW, c’est en raison des observations réalisées au cours des dernières vagues de canicule. A chaque degré au-dessus des moyennes de saison, ce sont 500 MW supplémentaires qui sont consommés. Un surplus non négligeable puisqu’il correspond à la consommation d’une ville de 250 000 habitants comme Bordeaux. Si la consommation accrue d’électricité semble inévitable, RTE rappelle certains gestes simples (à mettre en œuvre tout au long de l’année) : « Éteindre les appareils en veille, déconnecter son téléphone de son chargeur lorsqu’il est totalement chargé, activer la touche “éco” de son lave-linge et de son lave-vaisselle, limiter l’envoi d’e-mails avec des pièces jointes trop lourdes et ne pas laisser les réfrigérateurs ou congélateurs ouverts trop longtemps ».

Sur le moyen terme, RTE se veut également rassurant, car malgré des étés de plus en plus chauds et le recours aux climatiseurs et ventilateurs, une meilleure performance des appareils électriques devrait limiter la hausse de consommation. Les bons gestes resteront toutefois indispensables avec des appareils pour produire du froid qui pèseront pour 60 % dans la consommation annuelle d’énergie en 2035.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Au moment des pics de consommation, nous ne mettons en œuvre “que 5 GW ” de thermique (essentiellement du gaz). En Allemagne, pour un pic de consommation de 66 GW, 28 GW de thermique sont utilisés(lignite, charbon, et gaz).

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  • France : La mise en service de l’EPR « ne peut être envisagée avant fin 2022 », a précisé EDF vendredi 26 juillet 2019 à l’occasion de la publication de ses résultats financiers, soit un nouveau report de 3 ans de plus qui va entraîner de nouveaux surcoûts.

    Pics de consommation électrique en hiver plus de 100 GWh (+2,4 GWh par °C de moins) et + 60 GWh cet été pour un pays dont la consommation est pourtant d’environ 30% inférieure à l’Allemagne compte tenu de la démographie, de l’économie, du climat plus favorable etc . Statut : France champion du monde en thermosensibilité avec les surcoûts et l’inefficacité que çà entraîne en plus d’une moindre sécurité réseau (comparativement d’un facteur 3 à 4)

    L’Allemagne qui nous dépasse en cleantech (chiffre d’affaires, plusieurs dizaines de milliers d’entreprises dans ce secteur très exportateur etc dont Siemens est n° 1 mondial en éolien), est actuellement aussi leader mondial en Power to X (industries, stockage, substitution du gaz et autres fossiles, transports, spatial, alimentaire etc) dont la demande est en hausse dans le monde, les marchés considérables et va consacrer plus de 100 millions d’euros par an à l’hydrogène et Power to gas qui se déploie de plus en plus dans le monde.

    Allemagne : Transfert du coût et de la responsabilité des déchets nucléaires allemands à l’Etat décidée en 2107 estimé officiellement récemment à plus de 170 milliards d’euros d’ici seulement 2100 (sur plus de 100.000 ans de durée de vie…) avec uniquement 12% d’électricité produite en 2018, aucun site de stockage “définitif” encore trouvé… et comme en France arrêt de centrales nucléaires à cause des vagues de chaleur qui vont être plus fortes et plus fréquentes : climat à Paris en 2050 celui de Canberra en Australie.

    On était à près de 43°C, les 50°C et plus vont être plus rapidement atteints que prévu. Il y a lieu d’en tenir compte rapidement dans tous les domaines et ne pas raisonner avec 20 ou 30 ans de retard comme trop souvent.

    Il faudrait donc ouvrir plus grand les yeux et prendre de la hauteur pour mieux comprendre les évolutions de moyen long-terme en cours et perspectives.

    Pendant ce temps :

    Transition énergétique de l’Europe : forte baisse de la production de charbon en 2019 (moins 19% au premier semestre de cette année)

    La moitié de la chute du charbon a été remplacée par l’éolien et le solaire et l’autre moitié par le gaz fossile en transition notamment du power to gas. Si cette tendance se poursuit le reste de l’année, les émissions de CO2 diminueront de 65 millions de tonnes par rapport à l’année dernière et les émissions de GES de l’UE de 1,5%. La production de charbon avait déjà chuté de 30 % entre 2012 et 2018. Toutefois, même si ces baisses se poursuivent en 2019, la production de charbon devrait encore représenter 12% des émissions de gaz à effet de serre de l’UE en 2019.

    2019 pourrait marquer le début de la fin du charbon en Europe. Les plus fortes baisses concernent les pays qui encouragent l’éolien et le solaire et qui planifient l’élimination progressive du charbon.

    Maintenant que la tarification du carbone fonctionne enfin avec un prix avoisinant les 30 euros par tonne, l’économie est déjà passée non seulement du charbon à la production de gaz, mais aussi du charbon à la production propre. Et maintenant que la situation économique a changé, les décideurs constateront qu’il est beaucoup plus facile de soutenir l’énergie éolienne et solaire et de planifier une transition complète du charbon vers l’énergie propre.

    Tous les pays pourraient parvenir à l’élimination progressive du charbon en 2030, s’ils s’y attelaient.

    Tous les pays d’Europe de l’Ouest ont connu des baisses importantes en pourcentage, passant de 22% en Allemagne à 79% en Irlande. Dans de nombreux pays d’Europe occidentale, la production de charbon a été nulle ou quasi nulle : au premier semestre 2019, le charbon représentait moins de 2 % du mix électrique en Irlande, en France et au Royaume-Uni, et seulement 6 % en Espagne et en Italie.

    L’Allemagne a connu de loin la plus forte baisse du charbon en termes absolus. La production allemande de charbon a chuté de 22 %, la houille et le lignite ayant tous deux fortement diminué. L’Allemagne était encore responsable de 35% de la production de charbon de l’UE au cours du premier semestre de cette année.

    Dans les pays d’Europe de l’Est, les baisses ont été beaucoup moins importantes en raison d’un déploiement quasi nul de l’énergie éolienne et solaire. En 2018, seulement 5 % de l’énergie éolienne et solaire installée en Europe de l’Est. Les pays brûlant du lignite ont particulièrement mal fait : sur les 17 000 MW installés en Europe l’an dernier, la Pologne n’en a installé que 39 MW, la Tchéquie 26 MW, la Roumanie 5 MW et la Bulgarie 3 MW. Le charbon a chuté de 6 % en Pologne avec la mise en service d’une nouvelle centrale à gaz à Plock et de 16 % en Grèce avec la reprise de la production de gaz ; en Slovénie et en Bulgarie, la production de charbon a même légèrement augmenté.

    Dans l’UE, le charbon a chuté d’environ 50 TWh, contre une hausse de 30 TWh pour la production éolienne et solaire et de 30 TWh pour la production de gaz. Les 10 TWh restants ont couvert une légère augmentation structurelle de la consommation d’électricité.

    Il est impossible de montrer cette répartition : par exemple, le passage au gaz de houille en Allemagne est beaucoup plus élevé qu’il n’y paraît, car même si la production allemande de gaz n’a pas trop augmenté, les flux d’électricité ont changé, entraînant une production de gaz plus importante aux Pays-Bas, en France et en Italie voisins.

    Les conditions météorologiques n’ont pas eu d’impact global important sur le charbon.

    La moitié de la baisse du charbon en Europe est due à l’augmentation de la production éolienne et solaire. La hausse de 32 TWh de la production éolienne et solaire au premier semestre 2019 par rapport à 2018 est conforme aux attentes. Il est légèrement supérieur à la moyenne pour cette décennie, ce qui n’est pas surprenant, car il y a eu des installations éoliennes record et une augmentation des installations solaires. Sur les 32 TWh de production d’énergie éolienne et solaire, les quatre cinquièmes étaient de l’énergie éolienne et seulement un cinquième de l’énergie solaire – l’énergie solaire continue d’apporter une petite contribution à la baisse de la production de charbon, mais elle est loin de son potentiel. La production de biomasse est restée inchangée en 2019, la politique s’éloignant à juste titre des subventions à la biomasse, l’éolien et le solaire doivent donc travailler davantage pour maintenir la croissance globale des énergies renouvelables.

    Malheureusement, l’effondrement du charbon en 2019 n’est pas la ” nouvelle norme “, à moins qu’il n’y ait une forte pression politique. Le passage au charbon-gaz a très probablement atteint son point culminant à court-terme. Heureusement le prix du carbone est robuste face à l’effondrement de la production de charbon : 35 % des émissions d’ETS de l’UE provenaient des centrales au charbon en 2018, de sorte qu’il faudra peut-être davantage d’ajustements d’ETS pour empêcher la baisse du prix du carbone. Cela dit, le remplacement du lignite n’a pas encore atteint son plein potentiel en Allemagne, de sorte qu’une augmentation continue du prix du carbone entraînerait une élimination plus rapide du lignite.

    Le déploiement de l’énergie éolienne et solaire n’est pas assez rapide dans les principaux pays producteurs de lignite. Les principaux pays producteurs de lignite que sont la Pologne, la Tchéquie, la Roumanie, la Bulgarie et la Grèce ne verront pas leur production diminuer à moins d’accélérer le déploiement de l’énergie éolienne et solaire. En outre, à mesure que la consommation d’électricité des voitures électriques et d’autres formes d’électrification commencera à augmenter, les énergies renouvelables devront être déployées à double vitesse dans tous les pays, afin de garantir que le charbon diminue au même rythme historique.

    Les centrales au charbon doivent fermer plus rapidement. Seulement 3 % des centrales au charbon ont fermé en 2018. Toutefois, des progrès importants sont réalisés en coulisse dans de nombreux pays en ce qui concerne la planification de l’élimination progressive du charbon. Tous les pays d’Europe occidentale ont une date butoir pour l’élimination progressive du charbon, ce qui est également nécessaire pour les pays de l’Est. Mais beaucoup d’autres préparatifs sont également nécessaires :

    – Tous les intervenants doivent collaborer avec les travailleurs pour assurer une transition juste et rapide. Si des compensations doivent être versées pour la fermeture de centrales au charbon, il faut reconnaître qu’il est peu probable que ces centrales soient rentables aujourd’hui, et qu’elles le seront encore moins demain.

    – Les gouvernements doivent faire pencher la balance en faveur du charbon, en resserrant les limites de pollution atmosphérique, en adoptant une tarification plus élevée du carbone et en ne subventionnant pas le charbon par des paiements de capacité. La conversion non durable du charbon en biomasse demeure une menace à l’avenir ; les centrales au charbon inefficaces doivent être fermées et non converties en centrales biomasse.

    – Les gouvernements doivent encourager les investissements non seulement dans l’éolien et le solaire, mais aussi dans le stockage de l’électricité, les interconnexions et la réponse à la demande, et inciter les gestionnaires de réseau à accélérer l’élimination progressive du charbon.

    https://sandbag.org.uk/project/coal-collapse/

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