Deux réacteurs nucléaires à l’arrêt pour cause de canicule

Deux réacteurs nucléaires à l’arrêt pour cause de canicule

La canicule ne devrait pas avoir des conséquences trop importantes sur la production d’électricité en France. Cependant, ce lundi, EDF a annoncé qu’elle arrêterait les réacteurs 1 et 2 de la centrale de Golfech à compter de ce mardi 23 juillet 2019 au soir, afin de répondre à des « contraintes environnementales » liées aux conditions climatiques difficiles. Si les cours d’eau auprès desquels sont installées les centrales nucléaires françaises ne sont pas à sec, c’est la nécessité de préserver la température de l’eau en dessous de 28°C qui oblige EDF à mettre à l’arrêt deux de ses réacteurs.

L’arrêt, un enjeu écologique bien pris en compte

Ce mardi soir, le réacteur numéro 2 de la centrale de Golfech (Tarn-et-Garonne) sera mis à l’arrêt, quelques heures avant l’arrêt momentané du réacteur numéro 1. L’information communiquée par EDF ce lundi 22 juillet n’est guère surprenante en raison des conditions climatiques difficiles qui règnent en France depuis plusieurs semaines. Le Tarn-et-Garonne est l’un des départements les plus sévèrement touchés par la sécheresse et le second épisode de canicule qui a lieu cette semaine a obligé EDF à prendre des mesures. Dans son communiqué, l’énergéticien souligne que « la date de fin de cet arrêt (le 30 juillet) pour contraintes environnementales correspond à la fin des prévisions de température disponibles. Cet arrêt est susceptible de se prolonger ».

Ce sont les conditions météorologiques qui auront le dernier mot comme cela est prévu par la réglementation très stricte qui entoure l’activité des centrales nucléaires. La plupart des centrales sont situées à proximité d’un fleuve où elles puisent de l’eau afin de refroidir la vapeur du circuit secondaire. Malheureusement, ce processus est mis à mal en cas de températures très chaudes sur une durée prolongée, car il est interdit de rejeter de l’eau trop chaude, laquelle pourrait nuire à la faune et à la flore.

Canicule : une production d’électricité amplement assurée

Les limites en termes de température varient d’une centrale à l’autre en fonction des spécificités géographiques et environnementales. Souvent, la limite est fixée entre 28°C et 30°C. Toutefois, la plus part du temps, cela ne pose aucun problème, car comme l’explique le directeur adjoint de la production nucléaire d’EDF, Olivier Lamarre : « Nos centrales sont très manœuvrantes. Elles peuvent baisser leur production de 80% en 30 minutes ». De plus, comme le rappelle RTE, les risques de pénurie sont à écarter.

En effet, EDF assure que l’impact est minime avec des pertes de production de l’ordre de 0,3 % directement liées aux épisodes de canicule. Etienne Dutheil, directeur du parc nucléaire d’EDF, a par ailleurs affirmé au Monde que samedi dernier « la baisse de production des réacteurs représentait seulement 3 % de la production nationale ». Et cela bien que parallèlement, le journaliste scientifique Sylvestre Huet souligne que « les éoliennes sont presque toutes quasi immobiles par manque de vent ».

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • vous auriez du souligner que ce problème n’a rien à voir avec le nucléaire. toute centrale thermique au charbon au gaz au fioul et même le salaire thermique aurait réagir de la même façon

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  • D’ailleurs en Allemagne, sans vent, les centrales thermiques au charbon, lignite et gaz (qu’ils ont bien voulu conserver et refroidies à l’eau) fonctionnent à un bon régime : https://www.energy-charts.de/power.htm. Et en importe de temps en temps pour faire face à la demande. (pointes de consommation à 65 ou 66 GW)

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  • Le sujet revient notamment chaque été.

    La réalité est que l’on sait parfaitement, comme plusieurs études l’ont analysé :

    – qu’il y a un nombre très important de centrales nucléaires et thermiques très mal situées dans le monde, pas seulement en raison des vagues de chaleur de plus en plus fréquentes et de leur consommation élevée d’eau (généralement 1,5 m3/ MWh) et rejets de chaleur dans l’air ou dans l’eau et perte d’efficacité, mais aussi de la montée de eaux des océans etc

    – que l’éolien et le solaire se comportent plutôt mieux que le nucléaire face à ces changements (voir les études sur le sujet)

    – que l’on a des solutions pour réduire les pertes de rendement du solaire PV

    – que les différentes formes de solaire thermique dont CSP se comportent très bien et en particulier dans la production de froid avec une consommation d’eau et d’électricité des plus réduites et des coefficients de performances très élevés, souvent plus de 10 fois supérieurs aux meilleures pompes à chaleur/climatiseurs

    ON N’UTILISE DONC PAS ASSEZ LE SOLAIRE THERMIQUE SOUS TOUTES SES FORMES ET APPROCHES (BATIMENTS, RESEAUX DE CHALEUR/FROID ETC). Et même quand c’est localement possible autre formes de chaleur pour la production de froid.

    A ce titre on a des entreprises comme Helioclim en France, Rackham au Canada, Savosolar en Finlande etc, pour ne citer rapidement qu’elles, qui font un très bon travail en solaire thermique et hybride tant pour les bâtiments, commerces, hôpitaux, réseaux de chaleur, le stockage inter-saisonnier etc

    – que les climatiseurs se vendent à raison de plus 10 par seconde dans le monde avec des gaz le plus souvent encore très réchauffants climatiques, des coefficients de performance pratiques en deçà de ceux théoriques et une consommation électrique en forte hausse.

    – qu’il y a des solutions pour les gaz “réchauffants climatiques” des pompes à chaleur (univ. de Cambridge etc) mais que çà va mettre des dizaines d’années avant la diffusion et le remplacement de l’ensemble du parc mondial et ces climatiseurs rejéteront malgré tout de la chaleur dans les villes et consommeront beaucoup, donc sont incohérents comparé au solaire thermique bien plus efficient.

    Les différentes formes de solaire thermique et hybride, tout comme les bâtiments et les réseaux de chaleur ont dont un rôle essentiel à jouer en matière de production d’énergie, de froid et chaud et le cas échéant vapeur et de stockage inter-saisonnier et autres.

    D’autant qu’ils s’amortissent vite, durent plus longtemps, coûtent bien moins en entretien et ne font pas de bruit.

    Donc l’idée d’énergie uniquement centralisée n’a jamais été adéquate ni la plus efficiente et l’est encore moins avec toutes les technologies et approches dont on dispose et qui continuent d’arriver.

    On en prend conscience comme j’ai pu voir lors d’un récent débat en commission énergie à l’assemblée nationale lors d’une intervention par exemple de B. Tardieu de l’académie des technologies, mais çà va mettre beaucoup (trop) de temps encore à bien intégrer tous les esprits et entrer plus en applications que maintenant.

    – si le Power to X – dont Power to gas – avec déjà plus de 150 unités en Europe en remplacement des fossiles et autres procédés pour l’énergie, le stockage, l’industrie les transports etc est pertinent, et en particulier quand on utilise toutes les opportunités qu’offre cette approche et qui sont nombreuses (de la captation du carbone à l’utilisation des paires d’électrodes pour les productions simultanées de divers composés etc comme par exemple et parmi d’autres dans le cadre du projet eCouch (univ. d’Amsterdam/Voltachem/TNO), trop ouvrir le marché des véhicules légers à l’hydrogène n’est pas aussi pertinent que les véhicules électro-solaires, imbattables au plan efficience comme très bas prix de l’énergie, fourniture au réseau et autres véhicules électriques et encore mieux en auto-partage et qui utilisent beaucoup moins d’eau dans tout leur cycle que les véhicules hydrogène.

    Il y a donc la aussi des ordres à respecter avant de penser aux chiffres d’affaires.

    C’est pareil par exemple dans le transport maritime, on peut certes faire un navire tout hydrogène ou ammoniac etc mais le couplage notamment pile à combustible (et si possible hydrogène produit en mer) et utilisation des voiles (souples ou rigides) et, entre autres, meilleure gestion des routes maritimes conduit au total parfois jusqu’à 90% de consommation en moins pour peu que la vitesse soit réduite à 11 noeuds, ce qui est la tendance mondiale pour l’économie de carburant que çà génère.

    Cà laisse donc pas mal de possibilités et on a chaque fois les moyens ce calculer les meilleures donc il ne faut pas s’en priver et ne pas raisonner comme si nous étions encore dans les années 70.

    https://link.springer.com/article/10.1007/s10584-018-2265-4

    .

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  • En tous cas , comme lors de plusieurs étés chauds en France depuis plus de 35 ans , EDF fait en sorte que l’impact soit minime, avec des pertes de production marginale lors des épisodes de canicules. Comme le rappelle RTE, les risques de pénuries sont à écarter. Et Etienne Dutheil, directeur du parc nucléaire d’EDF, a par ailleurs déclaré au Monde que samedi 20 juillet « la baisse de production des réacteurs représentait seulement 3 % de la production nationale » et cela même alors que les éoliennes ne fournissent plus grand chose par manque de vent . Le mix électrique français avec son très bon parc nucléaire est donc pleinement satisfaisant pour affronter les étés chauds en France . C’est ce que démontre la réalité vécue dans le pays chaque été depuis des décénies. Et cela met ainsi en évidence que les cassandres antinucléaires françaises (et d’ailleurs) sont des baratineuses stériles et des bonimenteuses de foire-fouilles.

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  • @ Avenirdunucléaire :

    En 2003, qui n’était qu’un petit aperçu des canicules qui nous attendent, c’était 17 réacteurs à l’arrêt sur 58 et vous avez le même problème sur tout le réseau européen, donc quand on sait que Paris, qui atteignait déjà près de 43°C et n’est plus très loin des 50°C, aura couramment le climat de Canberra d’ici 2050 et compte tenu de la forte consommation d’eau des centrales, qu’elles soient refroidies à l’eau ou à l’air et qui sont parmi les plus fortes consommatrices en matière de production d’énergie, votre discours n’est pas réaliste ni approprié alors qu’il y a des approches de l’énergie bien plus intelligentes que d’amplifier le réchauffement et la consommation d’eau lorsqu’elle est manquante. Votre extrémisme nucléaire vous rend aveugle aux meilleures approches.

    Il est par ailleurs naturel que l’éolien produit moins en été qu’en hiver et inversement pour le solaire, vous devriez le savoir.

    De même j’en profite pour vous confirmer que la mise en place de centrales solaire spatiales par la Chine et comme étudié aussi au Japon, Inde et Europe et comme l’Esa confirme également, n’est pas du tout impossible.

    Informez-vous mieux sur les espaces disponibles et la possibilité d’intégrer ou de supprimer 1 ou 2 satellites par la Chine par exemple.

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  • Les 17 réacteurs à l’arrêt sur 58 en 2003(il en restait donc 41 en service , ce qui était largement suffisant à l’époque ),dont certains étaient en travaux de maintenance, et d’autres à l’ arrêt pour ne pas trop surchauffer les cours d’eau afin ne pas nuire à la faune et flore aquatique par hyperthermie durant ces 2 semaines de canicules, n’ont pas posé de problèmes sérieux et encore moins insolubles au gestionnaire de réseau. De plus le retour d’expérience accumulé depuis plus de 15 ans depuis 2003, a encore bien amélioré la capacité du gestionnaire de réseaux (RTE)qui peut déclarer régulièrement que l’été les risques de pénuries sont à écarter.Les cassandres antinucléaires pratiquent donc bel et bien le boniment et l’intox abusif tous les étés.

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  • Sur la question de l’encombrement des orbites dans l’espace(y compris l’orbite géostationnaire, une orbite très sensible), vous semblez méconnaitre le problème très sérieux de la pollution des orbites spatiales s’aggravant d’années en années et la difficulté croissante pour arriver à les gérer, cela sera un très sérieux problème dans le futur et il faudra dépenser beaucoup d’argent pour le résoudre, vous devriez le savoir . De plus, ce n’est pas parce que, une mise en place de centrales solaire spatiales n’est pas impossible que cela se fera facilement et rapidement. Il y a loin de la coupe au lèvres .De nombreux projets de ce type(bien avant les chinois) sont finalement restés dans les cartons. Les beaux projets sont une choses, les réalisations en sont une autre. Vous devriez le savoir, également.

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