La vague de chaleur qui frappe actuellement la France rappelle que l’été est aussi une saison de forte consommation d’électricité. En effet, les systèmes de ventilation et de climatisation sont de plus en plus utilisés, ce qui augmente la consommation d’électricité. Une étude parue dans Nature Communication ce lundi 24 juin 2019 montre que les besoins en énergie pourraient augmenter jusqu’à 60 % d’ici à 2050 en raison du réchauffement climatique. Une conclusion qui est inquiétante, mais pas surprenante.
Un réchauffement climatique aux conséquences visibles
Le 5 juin 2019, RTE, le gestionnaire du réseau électrique français se voulait rassurant. Selon l’entreprise, même en cas de période de canicule, nous allons traverser un été sans risque de pénurie. Moins de trois semaines plus tard, les prévisions sont mises à l’épreuve avec une vague de chaleur sur toute la France, tandis que les particuliers comme les entreprises ont recours à des systèmes de ventilation et de climatisation. Des appareils gourmands en énergie qui font de la période estivale, un moment où la vigilance est primordiale. Néanmoins, comme le rappelle Nicolas Goldberg, « l’été est loin d’être aussi tendu que l’hiver« , puisque dans le premier cas la pointe est estimée à 58 GW, tandis que dans le second il faut prévoir plus 102 GW.
Toutefois, si la confiance est toujours de mise en ce début de canicule, une étude montre que la donne pourrait bien changer, notamment dans le reste du monde, en raison du réchauffement climatique. Publiée dans Nature Communication ce lundi 24 juin 2019, l’étude ne passe pas inaperçue. D’après ce document, le réchauffement climatique pourrait générer des besoins en énergie accrus – de l’ordre de + 25 à + 60 % d’ici à 2050. La différence correspond à différents scénarios entre un réchauffement limité et un réchauffement « vigoureux ». La demande en énergie pourrait ainsi augmenter de 58 % si les émissions de gaz à effet de serre gardent leur trajectoire actuelle. Le constat est alarmant !
Des équipements de plus en plus nombreux
Un des auteurs du rapport, Ian Sue Wing de la Boston University, affirme que « si la consommation d’énergie croît et conduit à des émissions supplémentaires de gaz à effet de serre, une consommation énergétique accrue pour la climatisation compliquerait et rendrait plus coûteux encore la lutte contre le réchauffement ». Il s’agit là d’une conséquence logique d’un monde en lutte avec les émissions de gaz à effet de serre, mais aux besoins en énergie toujours plus importants. L’Inde est pris en exemple avec un marché des climatiseurs individuels de l’ordre de 30 millions aujourd’hui qui passerait à un milliard en 2050. Les besoins en énergie connaissent une hausse exponentielle et aucune région du globe n’est épargnée par ce phénomène.
L’évolution est si drastique que les énergies renouvelables ne seraient pas en mesure de suivre le rythme. Aussi, le risque de voir les énergies fossiles se renforcer est donc réel, avec un échec des politiques de lutte contre le réchauffement climatique in fine. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les appareils pour se prémunir de la chaleur consommeront trois fois plus d’énergie qu’à l’heure actuelle. Le défi énergétique et environnemental reste entier.
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