Le pétrole sous la menace des tensions dans le détroit d’Ormuz

Le pétrole sous la menace des tensions dans le détroit d’Ormuz

Avec un tiers du pétrole échangé par voie maritime qui passe par le détroit d’Ormuz, ce petit coin du Globe revêt une importance stratégique capitale. Les deux attaques subies par des tankers jeudi 13 juin 2019 ont fait monter la pression sur les marchés. Avec des déclarations belliqueuses de la part des Etats-Unis et de l’Arabie Saoudite et la menace iranienne de bloquer le détroit, les incertitudes demeurent sur les prix du pétrole. L’évolution des cours mondiaux est plus difficile que jamais à prévoir avant la prochaine réunion de l’OPEP+ début juillet.    

Comme un parfum de guerre  pour l’or noir en mer d’Oman 

Anticiper les cours du pétrole est un exercice bien compliqué. En ce moment il s’avère même impossible tant l’incertitude domine sur le plan géopolitique. Le 13 juin 2019, tous les observateurs ont retenu leur souffle après l’annonce d’une double attaque contre un tanker japonais et un navire norvégien. Deux attaques non revendiquées, mais presque immédiatement attribuées à l’Iran par Washington. La Ve flotte américaine basée à Bahreïn a été mise en alerte et dès le 14 juin 2019, le Pentagone a publié une vidéo censée montrer l’accostage d’un des deux navires par une vedette rapide iranienne.

Il n’en fallait pas moins pour que les cours du pétrole augmentent de 3 % en fin de semaine dernière. Le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo a déclaré dès le 13 juin 2019 que « le gouvernement des États-Unis considère que la République islamique d’Iran est responsable des attaques qui ont eu lieu aujourd’hui en mer d’Oman » et a rappelé que « les États-Unis défendront leurs forces et leurs intérêts et se tiendront aux côtés de leurs alliés pour protéger le commerce global et la stabilité régionale. Nous appelons toutes les nations menacées par les actions provocantes de l’Iran à nous joindre dans cet effort ».

Des Européens et des cours du pétrole qui restent mesurés

Un appel qui n’a pas été entendu – au moins pour le moment – du côté des partenaires européens des Etats-Unis. Seul Londres est sur la même ligne que Washington et sans surprise Ryad a également accusé Téhéran d’avoir orchestré une double attaque qui n’a fait aucune victime. Les chancelleries européennes se sont montrées très mesurées et certaines se sont rangées derrière la proposition du Secrétaire générale de l’ONU de procéder à une enquête indépendante. « Le danger est qu’ici, on joue avec le feu et qu’à la fin, il n’y aura en fait que des perdants » a notamment souligné le ministre autrichien des Affaires étrangères, Alexander Schallenberg.

L’Union européenne tente de faire redescendre la pression sur les marchés pétroliers. Neil Wilson, analyste chez Markets.com rappelle que « les tensions géopolitiques dans la région s’accroissent et augmentent le risque de perturbations de l’offre à court terme, mais avec les baisses de production de l’Opep et les extractions américaines à des niveaux records, le marché est moins vulnérable à un choc ». Une bonne nouvelle pour des consommateurs, mais qui n’est pas de nature à rassurer un pays comme l’Irak qui a exprimé ses craintes de voir la mer d’Oman être le théâtre d’un blocus ou d’opérations de guerre.  Ruba Husari, une experte du secteur a affirmé que Bagdad serait la première victime : « Si l’Irak perd la possibilité d’exporter son brut par le Golfe, le pays sera étranglé. Les voies maritimes du Golfe lui sont vitales ».

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Dans l’histoire politique américaine, on a déjà accusé l’ennemi d’être responsable du déclenchement de la guerre, pour justifier leur intervention. Là où les américains ont agit avec beaucoup de questionnement, c’est sur les attentats du 11 septembre 2001, où Georges W. Bush a permis à tous les Saoudiens postés aux USA de sortir du pays, à la demande du Prince Bandar. 2 semaines pour permettre à tous ceux qui avaient contribué aux succès des attentats contre les tours jumelles, le Pentagone et l’appareil détruit par les passagers qui ont résistés. Georges W. Bush a préféré s’en prendre à Saddam Hussein avec le Britannique Tony Blair. Et pour terminer, qui peut se fier à Donald Trump ?

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