L’hydrogène fait la une de l’actualité en France. Le 2 avril 2019, EDF a annoncé le lancement de sa filiale Hynamics, dédiée à la production d’hydrogène bas carbone. Avant cette annonce, c’est Michelin qui s’est lancé dans la production d’hydrogène, en mars. Dans le même temps, l’Assemblée nationale s’est dotée d’un groupe d’études pour étudier les perspectives de l’hydrogène sur le marché français. Autant de signes qui démontrent le dynamisme d’une filière discrète, mais bien décidée à s’imposer…
EDF lance Hynamics, sa filière hydrogène
EDF fait le pari de la diversification de ses activités. Une stratégie qui vise notamment à soutenir plusieurs filières innovantes. Dernière en date : l’hydrogène. En juin 2018, EDF avait déjà fait part de son intérêt pour l’hydrogène. Avec le plan hydrogène, l’entreprise s’engage dans un partenariat industriel avec McPhy, spécialisée dans les équipements hydrogène. Le 2 avril dernier, pendant la Foire de Hanovre, EDF a annoncé le lancement d’Hynamics, une nouvelle filiale qui sera dédiée à l’hydrogène. Hynamics produira un hydrogène bas carbone, pour répondre aux besoins de la transition énergétique.
Dans un premier temps, EDF vise les marchés de l’industrie et des transports. Hynamics se positionne pour installer et exploiter des centrales de production d’hydrogène capables de fournir des usines. Sur le secteur de la mobilité, la filiale d’EDF compte déployer un réseau de stations-service à hydrogène. Ces dernières serviront pour les camions, bus et voitures. Pour Cédric Lewandowski, Directeur Exécutif d’EDF en charge de l’innovation : « la filière hydrogène française et européenne [s’inscrit] dans un marché mondial qui constitue une formidable opportunité en termes de croissance et d’emplois ».
Michelin investit dans la pile à hydrogène
EDF n’est pas la seule grande entreprise française à vouloir prendre le virage de l’hydrogène. En mars dernier, l’équipementier Michelin s’est associé avec Faurecia, un groupe français d’ingénierie et de production d’équipements automobiles. Ensemble, les deux entreprises ambitionnent de créer le leader mondial des systèmes de piles à hydrogène. Michelin est déjà présent sur le marché, avec une filiale qui produit des piles à hydrogène. La future co-entreprise aura pour but de développer cette activité à plus grande échelle.
Là encore, il s’agit d’un investissement sur le long terme. D’après les chiffres communiqués par les deux entreprises, le marché des piles à hydrogène devrait représenter 15 milliards d’euros à l’horizon 2030. Elles espèrent atteindre 25% de parts de marché.
Quelles sont les perspectives de l’hydrogène en France ?
L’hydrogène est l’une des filières les plus discrètes dans l’Hexagone, même si l’Afhypac sait se faire entendre. D’ailleurs, la consommation d’hydrogène progresse. D’après les estimations publiées de McKinsey, la consommation d’hydrogène devrait représenter 18% de la demande en énergie finale en 2025, au niveau mondial. Dans quelle mesure la France suivra-t-elle cette logique ? C’est pour faire la lumière sur les perspectives du marché de l’hydrogène en France que l’Assemblée nationale vient de créer un groupe d’études Hydrogène. Son but : auditionner élus locaux, experts des énergies et entreprises spécialisées dans l’hydrogène.
Cet engagement de l’Assemblée nationale en faveur de l’hydrogène est aussi dans la droite lignée du Plan Hydrogène. Il avait été lancé par Nicolas Hulot le 1e juin 2018, et visait à débloquer une aide de l’Etat pour soutenir la filière hydrogène en France.
La France se prépare déjà pour l’hydrogène dans les transports
Depuis 2015, des taxis à l’hydrogène circulent dans les rues de Paris. La capitale, très engagée dans l’électromobilité, compte aussi sur une flotte de 600 taxis hydrogène en circulation dès 2021. Paris a déjà commencé à développer un réseau de stations-service hydrogène, et d’autres stations seront donc prochainement ouvertes, notamment par Air Liquide.
Il y a quelques temps déjà, Alstom avait aussi lancé un train hydrogène, mais de l’autre côté du Rhin. Du côté des constructeurs automobiles, le développement de l’offre hydrogène s’organise. Le 26 février dernier, le groupe PSA a annoncé qu’il lancerait la production d’un véhicule à hydrogène avant 2021. Cette offre ne concernera, dans un premier temps, que les flottes de véhicules professionnels.
Le groupe automobile français s’intéresse à l’hydrogène depuis longtemps. En 2006, il avait présenté la Peugeot 207 e-pure, un prototype doté d’une pile à combustible jamais commercialisé. Mais le constructeur souhaite désormais accélérer, « le groupe envisage 50% de ses gammes avec version hybride ou électrique, une part qui grimpera à 100% en 2025« .
Autre signe que l’hydrogène est bien dans la course : la course d’endurance des 24 Heures du Mans inaugurera en 2024 une nouvelle catégorie dédiée aux voitures à hydrogène.
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