EMR : Total se prépare à investir dans l'éolien offshore

EMR : Total se prépare à investir dans l’éolien offshore

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Le 18 février 2019, Total a annoncé son intention d’investir dans l’éolien offshore. Pour ce faire, le groupe français s’associe à deux autres entreprises européennes. Leur premier objectif est de décrocher le contrat de construction du futur parc éolien offshore de Dunkerque. Il s’agira aussi d’une étape décisive dans la stratégie de Total, qui cherche à se diversifier sans pour autant “bouleverser le secteur de l’énergie en France”…

Eolien offshore : Total fait front commun avec Orsted et Elicio

Total, le groupe pétrolier français, a annoncé lundi 18 février 2019 son intention d’investir dans l’éolien offshore. Pour être sélectionné, le groupe s’appuie sur un consortium industriel européen. Il va travailler conjointement avec deux entreprises : Elicio, un producteur d’énergie belge déjà très actif sur le secteur de l’énergie renouvelable ; et Orsted. L’énergéticien détenu par l’Etat danois était l’un des principaux producteurs de pétrole et de charbon du Danemark, avant de devenir un leader mondial de l’éolien.

Ensemble, les trois entreprises veulent se positionner pour obtenir l’appel d’offre du futur parc éolien offshore au large de Dunkerque. Ce dernier devait être attribué en 2018. Le gouvernement français a finalement décidé, en novembre dernier, de repousser son attribution au cours du second semestre 2019. Il porte sur l’installation d’un parc éolien offshore d’une puissance de 500 MW, et devrait s’étendre sur une superficie de 70 km2. La mise en service de ce parc éolien est prévue en 2022.

Orsted : artisan du plus grand parc éolien offshore du monde

Le nouveau consortium lancé par Total pourra compter sur un argument de poids pour développer son activité : l’expertise reconnue d’Orsted. L’énergéticien danois détient en effet un record : il a inauguré, en septembre 2018, le plus grand parc éolien offshore au monde. Ce parc éolien de Walney Extension est situé en mer d’Irlande. Au large des côtes sud-ouest de la Grande-Bretagne, il s’étend sur près de 145 km2. Il compte pas moins de 87 éoliennes offshores pour une puissance installée totale de 659 MW. Walney Extension peut couvrir les besoins électriques de 600 000 foyers à lui seul.

Outre sa taille impressionnante, ce parc éolien offshore de Walney Extension représente une innovation technique significative. Orsted a déployé, pour la première fois, deux technologies qui fonctionnent en synergie. En effet, quarante éoliennes fonctionnent avec des turbines fournies par Vestas, une entreprise danoise avec laquelle Orsted a l’habitude de travailler. Les quarante-sept éoliennes restantes sont munies de turbines fabriquées par Siemens Gamesa.

Total vise l’énergie bas carbone

Pour Total, cette alliance est une nouvelle étape dans sa stratégie de diversification de son activité. Le pétrolier souhaite en effet multiplié ses investissements sur le secteur des énergies renouvelables. Le groupe a déjà annoncé ses objectifs en la matière : atteindre 10 GW de puissance ENR installée à l’horizon 2022. Dans l’intervalle, le groupe prévoit d’investir jusqu’à 1,76 milliard d’euros par an dans les différentes filières de l’énergie verte.

Jusqu’à présent, Total a surtout concentré ses efforts sur l’énergie solaire. Le groupe a notamment pris une participation de 23% dans le capital de Total Eren. Il a aussi racheté en 2011 SunPower, une entreprise américaine qui fabrique des panneaux solaires, pour un montant de 1,15 milliard d’euros.

Si le consortium emmené par Total remporte l’appel d’offre pour le futur parc éolien offshore de Dunkerque, il s’agira de la première réalisation de grande ampleur du groupe pour l’éolien offshore. Total s’intéresse plus largement au marché potentiel de l’éolien offshore en Europe. Malgré ces ambitions, Patrick Pouyanné rappelait le 24 février 2019 au Financial Times qu’il ne comptait pas engendrer un grand bouleversement pour le secteur de l’énergie en France.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Voir aussi les très importants avantages de l’éolien “aéroporté” dans lequel plusieurs grands groupes sont impliqués (Schlumberger, EON etc) et qui va se déployer à partir de 2020.

    Les technologies de rupture comme les “éoliennes aéroportées” en mer ou à terre (Airborne Wind Energy System – AWES) pourraient jouer un rôle croissant à partir de 2020 et devenir par la suite un marché très important compte tenu de leurs nombreux avantages, selon les spécialistes du secteur éolien dont BVG Associates.

    A des altitudes élevées il y a suffisamment de vent pour alimenter la demande mondiale croissante d’énergie. A 500 m d’altitude, selon la loi exponentielle de Hellmann, le vent souffle 25% plus vite et transporte 2 fois plus d’énergie (il croît avec le cube de la vitesse du vent). A 1500 m d’altitude la production est 8 fois supérieure à celle à 100 m.

    Entre 400 et 800 m la production électrique est généralement continue. Actuellement les puissances varient de 100 Watts pour la plus petite éolienne aéroportée (individuelle et nomade) à 8 MW.

    Elles nécessitent bien moins de surfaces comme de ressources (jusqu’à 95% de moins) donc sont nettement plus facilement recyclables avec un bien meilleur bilan encore, sont nettement moins lourdes (99% du poids est au sol) et donc bien plus faciles et rapides à transporter et à installer que les éoliennes conventionnelles, y compris sur des sites habituellement inaccessibles, sans éventuelles nuisances optiques ou autres et avec bien moins de bruit et d’impacts aviaires. Leur altitude de fonctionnement (entre 200 et 1500 m avec une moyenne à 500 m) ne gêne pas l’aviation (au delà des aéroports), leur maintenance est facilitée, elle sont autonomes, leur coût est très compétitif (électricité actuellement jusqu’à plus de 60% de moins que le prix de l’éolien conventionnel avec des perspectives de baisse au moins aussi fortes selon BVG Associates, ce qui constituerait alors l’énergie au plus bas prix avec le solaire à venir) et permettent de multiples implantations et nouveaux marchés, tout en offrant plus de résistance et d’adaptabilité dans les zones particulièrement venteuses et d’ouragans ou autres conditions climatiques extrêmes (neige, glace etc). L’électricité peut être transmise via le câble de liaison ou à des récepteurs par micro-ondes ou laser. Elles sont toutefois, selon les types de modèles, à protéger de la foudre. Les câbles en polyéthylène de poids moléculaire ultra élevé doivent actuellement être changés périodiquement mais sont entièrement recyclables.

    Exemples d’éoliennes aéroportées parmi les nombreuses déjà existantes

    SkySails Power (Allemagne) partenaire d’EnBW et de la Leibniz University of Hanover :

    https://www.youtube.com/embed/3VKFJ2_cQmM

    .

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