L'Affaire du siècle, une fenêtre sur l'écologie en France ?

L’Affaire du siècle, une fenêtre sur l’écologie en France ?

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Quatre ONG ont récemment lancé une action en justice contre l’État français pour dénoncer son inaction climatique. La pétition qu’elles ont lancée le 18 Décembre 2018 est devenue en moins d’un mois le texte le plus signé de l’histoire de France avec plus de 2 millions de soutiens d’après le compteur. Cette action est loin d’être isolée : aux Pays-Bas, en Nouvelle-Zélande, aux États-Unis ou en Colombie, des démarches similaires ont été entreprises pour renvoyer les instances dirigeantes face à leurs responsabilités environnementales. Mais la campagne de “l’Affaire du Siècle”, et les critiques qu’elle a soulevées, soulignent particulièrement les dynamiques et les contradictions qui animent les questions climatiques en France. Une tribune signée Daniel Suchet, enseignant chercheur en physique du photovoltaïque et Tristan Kamin, ingénieur d’études en sûreté nucléaire.

Question de contexte, d’abord. Le nombre impressionnant de signatures électroniques a été l’un des arguments centraux de la campagne, et l’absence de garanties sur l’identité des signataires a été largement reprochée aux organisateurs. Cette tension sur la question du nombre de signataires laisse apparaître un enjeu politique crucial : le climat est-il, oui ou non, une préoccupation importante pour les électeurs français ? Non, d’après le sondage IFOP pour le JDD repris par l’Express, qui classe l’environnement loin derrière le pouvoir d’achat dans les préoccupations des Français. Oui, d’après le sondage IFOP pour WWF, qui rapporte les nombreux efforts que la majorité des personnes interrogées affirme être prête à faire. Oui, mais avec une très mauvaise information sur les enjeux scientifiques, d’après le sondage IPSOS pour La Recherche, Le Monde et le Ministère de l’Education Nationale. Alors, de quoi ces 2 millions de signatures sont-elles réellement représentatives ?

Si “l’Affaire du Siècle” est portée par l’engouement qu’elle a su susciter, quelle pression politique restera-t-il une fois le buzz retombé ?

Question de positionnement, ensuite. Accuser l’État, n’est-ce pas imaginer qu’il existe des solutions simples qu’une autorité paternaliste pourrait décider de mettre en place pour nous prémunir du changement climatique ? C’est en tout cas la critique portée par le ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy, lorsqu’il commente en déclarant “ce n’est pas dans un tribunal qu’on va faire baisser les émissions de gaz à effet de serre.” C’est également la critique relayée par des associations scientifiques, comme Sauvons le Climat (SLC), qui écrivent “Pourquoi ne pas directement attaquer Dieu en justice… pour l’obliger à modifier les lois de la nature ?” Et, en effet, le texte de la pétition entretient une certaine ambivalence, bien soulignée dans le texte de SLC.

Au contraire, le texte de la “demande préalable indemnitaire”, qui présente précisément les motivations et le cadre juridique de l’action intentée, est beaucoup plus lucide : il s’agit de reprocher à l’État non pas l’ensemble des misères du monde, mais le manquement aux engagements qu’il a lui-même contractés.

Certes, une partie de ces engagements ont été pris en contradiction avec les lois de la thermodynamique, parfois sous la pression des groupes mêmes qui supportent “l’Affaire Du Siècle”. Mais même ces situations absurdes, qui ne représentent qu’une fraction des reproches formulés, illustrent au fond l’irresponsabilité des gouvernements lorsqu’ils prennent des décisions non tenues ou non tenables.

La question du nucléaire joue, comme toujours en France, une place démesurée dans les discussions autour de cette “Affaire”. De nombreuses critiques ont dénoncé la confusion entre lutte contre le changement climatique et lutte contre le nucléaire. Cette “grande tromperie” qui fait de l’atome un émetteur de carbone, a été historiquement entretenue par les ONG auteures de cette pétition et joue assurément un rôle important dans les choix français pour la lutte climatique (lire à ce sujet « Nucléaire et climat, la grande tromperie », par S. Huet).

Mais il est particulièrement intéressant, ici, de distinguer les éléments de langage à destination du grand public (pétition, tweets…) et le contenu des documents officiels de “l’Affaire”.

Dans les 41 pages de la “déclaration indemnitaire préalable”, remarquablement étayées de sources scientifiques, l’essentiel de la critique porte sur le manque de réalisations concernant les transports, la rénovation thermique et l’agriculture. On ne trouve qu’une seule mention de l’énergie nucléaire, et encore, seulement pour évoquer la dépendance forte de notre mix énergétique à une ressource importée. Cette critique est peut-être un peu déplacée dans un argumentaire consacré au climat, mais reste très loin des positions habituelles des ONG à l’origine de cette action.

La communication sur les réseaux sociaux est toute autre, et reprend à son compte les poncifs les plus fallacieux :

– “Aujourd’hui l’énergie nucléaire coûte bien plus cher que les énergies renouvelables. Lutter pour sortir du pétrole et du nucléaire ce n’est pas incohérent, l’avenir ce sont les ENR”, sur Twitter.

– “L’énergie nucléaire est dangereuse pour les populations présentes et futures, et nous ne savons pas comment gérer les déchets radioactifs qui en sont issus. Pour finir, l’énergie nucléaire est devenue plus chère que l’énergie renouvelable sans compter les rendements d’échelle à venir dans ce domaine. Nous défendons une transition rapide vers un mix 100% renouvelable. Pour en savoir plus, nous vous conseillons le travail de recherche de l’Institut Negawatt.”, dans un échange sur Facebook.

Ce hiatus malhonnête doit être dénoncé ; il faut cependant reconnaître que les ONG développent, en parallèle, une argumentation étayée par des sources crédibles.

Mais ce qu’illustrent le plus durement les turbulences soulevées par “l’Affaire du Siècle”, c’est sans doute la division qui frappe les citoyens mobilisés par la lutte contre le dérèglement climatique, et pour l’écologie en général. Face à l’urgence climatique, nous ne pouvons pas attendre de voir apparaître des mouvements d’ampleur dont les revendications seraient parfaites. Notre responsabilité, en tant que scientifiques, est aussi de rejoindre la mêlée pour pousser les revendications qui nous semblent aller dans le bon sens. De rester vigilants et prompts à dénoncer les éventuelles dérives, mais de porter les critiques en tant qu’alliés, et non pas ennemis. De la sorte pouvons-nous espérer qu’elles soient reçues de manière plus constructive, et aboutissent à davantage de revendications scientifiquement rigoureuses, comme cette demande préliminaire. Car, in fine, l’enjeu est bel est bien d’avancer ensemble, face aux défis et obstacles.

© Image : capture L’Affaire du Siècle

 

Les avis d’expert sont publiés sous la responsabilité de leurs auteurs et n’engagent en rien la rédaction de L’EnerGeek.

 

Rédigé par : Daniel Suchet et Tristan Kamin

Daniel Suchet et Tristan Kamin
Daniel Suchet est enseignant chercheur en physique du photovoltaïque et Tristan Kamin, ingénieur d’études en sûreté nucléaire.
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COMMENTAIRES

  • C’est peut être choquant lorsque l’on travaille chez Orano (ex-Areva) mais il n’y a pas de “tromperie”, ces ONG, responsables et auteurs sont clairement affichés anti-nucléaire de longue date avec des arguments recevables, comme de nombreux scientifiques, équipes scientifiques, ingénieurs etc parmi beaucoup d’autres dans le monde et/ou d’autres qui constatent le peu d’impact qu’aura le nucléaire et dans une bien moindre mesure même les renouvelables dans la réduction assez rapide et à temps des émissions qui nécessitent de nombreux leviers à la fois (dont si c’était possible l’arrêt de la déforestation etc) alors que l’on s’écarte clairement des objectifs (17 pays seulement actuellement “dans les clous” sur 197 signataires des Accords de Paris, eux-mêmes insuffisants…)

    Le respect des objectifs en matière de renouvelables et d’efficacité énergétique est donc clairement rappelé à tout instant dans cette pétition et ses documents associés :

    – voir par exemple P22/41 du document préalable

    L’annulation de la taxe sur les carburants fossiles polluants et par ailleurs l’attrait pour les renouvelables confirmé par les sondages en France, comme en Europe et ailleurs a sans doute joué dans le chiffre élevé de signataires en plus de l’important fichier de ces ONG.

    Profiter de cette pétition pour faire la promotion du nucléaire dans une tribune quand on travaille chez Orano n’est pas particulièrement ni indépendant ni tout à fait honnête ! et il faudrait un peu décoller de cette approche binaire si tant est que l’on se préoccupe du climat, des multiples aspects énergétiques (sécurité, indépendance, risques, géopolitique, coûts etc) et plus.

    Les aides aux énergies fossiles dans le monde sont encore très importantes et ces ONG avec des démarches juridiques dans plusieurs pays participent à mettre la pression sur les Etats, entreprises concernées et banques notamment, çà fait connaître le problème au plan mondial et a des résultats directs (Pays-Bas) ou indirects auprès des entreprises, opinions etc.

    L’article de Yale ci-dessous résume assez bien cette approche et cite quelques exemples dont bien sûr Pays-Bas et Etats-Unis en décrivant certaines des conclusions de la Cour d’appel de la Haye :

    https://e360.yale.edu/features/can-citizen-lawsuits-force-governments-to-act-on-climate-change

    Peut-être que si ces ONG faisaient autant de procédures systématiques que le groupuscule anti-éolien en France, – nos “champions” toutes catégories souvent retraités du secteur nucléaire qui ont réussi à la fois à empêcher la réduction des prix de l’éolien par leurs très longues et coûteuses procédures tout en handicapant Alstom passé par ailleurs chez GE avec ses turbines Arabelle (pour le nucléaire etc) et Areva – il n’est pas impossible que l’arrêt des soutiens aux fossiles dans le monde irait alors beaucoup plus vite :o))

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  • Cher “Energie+”,

    Merci de votre message. Comme vous l’aurez remarqué, nous revenons à deux reprises sur la demande préalable indemnitaire que vous citez, pour en louer la qualité et nous soutenons les arguments qui y sont développés. En revanche, ce que nous soulignons, c’est la différence entre l’argumentaire étayé qui est développé dans cette demande, et les éléments de communication utilisés en particulier sur les réseaux sociaux.

    Je suis par ailleurs surpris de votre appel à “sortir de la binarité”, que vous lancez après avoir commencé votre texte par une critique ad hominem (d’autant plus déplacée qu’elle oublie que le texte a été écrit à 4 mains), après avoir consacré l’ensemble de votre commentaire sur le nucléaire (dont nous dénonçons justement le rôle disproportionné dans le débat), et après avoir opposé les gentilles ONG et les méchants retraités anti-éoliens. Je prétends également qu’on peut trouver des mérites au nucléaire, ou trouver fallacieuses des accusations qui lui sont adressées sans pour autant en faire la “promotion”. Et j’en aurais autant pour l’énergie solaire, que je connais davantage.

    Il n’existe pas de solutions simples, et il nous semble fondamental qu’une multitude de points de vue contradictoires puisse s’exprimer. Le prérequis pour que cette nécessaire controverse sur la transition énergétique et le changement climatique puisse être bénéfique, c’est que chacun des intervenants appuient ses positions sur des éléments rationnels. C’est ce qui a été fait dans les documents officiels de cette Affaire, et c’est pourquoi nous la soutenons, même si nous ne sommes pas d’accord avec l’intégralité des points qui y sont soulevés. C’est aussi la raison pour laquelle nous dénonçons le positionnement historique des ONG sur la question du nucléaire (le dernier classement des producteurs d’énergie de Greenpeace est édifiant à cet égard).

    En espérant avoir pu vous éclairer sur notre démarche,
    D. Suchet

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  • Il me semble que pour l’urgence climatique, il n’y a qu’une seule chose qui compte, c’est la réduction des émissions de GES (dont une grande part dans la production électrique, mais pas seulement).

    Que cette réduction soit le résultat du déploiement du stockage de CO2, du nucléaire, de l’efficacité énergétique, des renouvelables, ou bien de la décroissance (volontaire ou subie), quels que soient les couts, connus ou inconnus, c’est l’ampleur et la rapidité qui compte, non ?

    Aussi, dénoncer “Profiter de cette pétition pour faire la promotion du nucléaire” lorsqu’il est écrit juste au dessus “Le respect des objectifs en matière de renouvelables et d’efficacité énergétique est donc clairement rappelé à tout instant dans cette pétition et ses documents associés”, n’est-ce pas contradictoire ? Cela justifie finalement cette tribune et la nécessité de ne pas mélanger fin et moyens…

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  • Il faut être honnête et réaffirmer que, même en engageant des dizaines, voire des centaines de milliards d’euros pour réduire les émissions françaises ou même européennes n’auraient pratiquement aucun impact sur le climat. Tout au plus 0,01 degré à la fin du siècle. Qui a fait le calcul ?

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  • Cher D. Suchet,

    Merci de votre réponse et éclairage. Soyez assuré qu’il n’y a absolument aucune attaque ad hominem de ma part à l’égard d’aucun de vous 2, même s’il me semble que les mains nucléaires ont quelque peu porté ombrage aux mains solaires alors que les risques de coup de soleil sont pourtant encore assez faibles à cette époque de l’année !

    Cette pétition est tombée plutôt à pic après la suppression de la taxe sur les énergies fossiles. Les crises “pétrolières” du début des années 70 n’ont en effet jamais été entièrement traitées en particulier en France, et la crise “financière” de 2008 a eu parmi les éléments déclencheurs une hausse préalable des énergies fossiles comme on peut le revoir en cliquant sur “Tous” en bas du graphique ci-dessous :

    https://prixdubaril.com/

    Le traitement de cette crise s’est fait notamment par une baisse massive des taux d’intérêt et donc la hausse consécutive d’actifs comme l’immobilier, des inégalités et la difficulté de beaucoup de gens pour se loger, avec un endettement record pour de nombreux pays, qui constitue une situation explosive pire que 2008 et même jamais vue à ce niveau dans l’histoire économique mondiale, à laquelle nous allons devoir faire face tôt ou tard et qu’il ne faut pas oublier trop vite.

    Ceci pour rappeler que traiter le problème énergétique est particulièrement important et dépasse le seul aspect climatique à l’échelon de la France, dont il ne serait pourtant pas plus mal qu’elle soit un modèle du genre, avec de nombreux impacts et conséquences, en plus des aspects géopolitiques permanents et à risques.

    On peut critiquer l’efficacité de la taxe sur les énergies fossiles et la manière dont elle a été appliquée, le manque d’aides et de solutions concrètes pour des personnes qui n’arrivent pas à boucler des fins de mois etc

    – au passage bien des industriels pouvaient proposer des solutions concrètes moins coûteuses et plus efficientes depuis un moment dans la mobilité et le chauffage décarboné mais ont préféré continuer à vendre des produits sur lesquels ils font des marges plus importantes etc. Leur responsabilité est sans doute plus importante encore que celle de tel ou tel gouvernement alors que ce sont souvent des PME qui proposent des solutions mais ne disposent pas des mêmes moyens pour les diffuser à grande échelle. Valéo a par exemple démontré que l’on pouvait faire une voiture électrique légère à 7500 euros et Gazelle Tech des carrosseries composites rapides à assembler avec juste quelques modules et au total moins de 500 kg –

    Mais on a importé en 2018 encore pour quelques 49 milliards d’euros d’énergies fossiles alors que leur prix n’est pas au plus haut et pour la seule utilisation “combustible/thermique” (alors que la part destinée à la pétrochimie va elle augmenter). A l’échelon de l’Europe c’est près de 350 milliards d’euros par an qui trouveraient pourtant des applications plus intelligentes chez les 27.

    La hausse ponctuelle de 2018, suite a l’embargo sur l’Iran en partie reporté, a été à nouveau l’un des principaux éléments déclencheurs de la crise des gilets jaunes.

    Le fait d’appliquer une taxe sur ces énergies fossiles, en contrepartie d’aides et de solutions “concrètes”, était donc un atout essentiel et un effet de levier important permettant de rendre encore plus compétitives de nombreuses solutions quasi universelles (réseaux de chaleur, biogaz, toutes les différentes sources biométhane, solaire thermique dont CSP et hybride, électrique, voire hydrogène etc) tout en faisant revenir à terme ces 49 milliards d’euros annuels dans des régions, entreprises et emplois en France, donc au moins double intérêt et plus encore en tenant compte des innovations et parts export associées.

    Quels que soient les reproches et positions que l’on peut avoir à l’égard de ce type de pétitions, elles se développent dans le monde et sont à ce titre très utiles même si l’on sait que dans beaucoup de pays (Russie etc) elles n’aboutiront pas.

    En conclusion : Vous avez abordé votre tribune par l’aspect climatique en soulignant que ce n’était pas la priorité des français et en mettant au passage quelque peu en doute cette pétition.

    Les échanges pro et anti-nucléaires sont sans fin, comme le sont parfois encore les débats sur le réchauffement climatique dans certains pays et font perdre un temps considérable alors qu’il y a des technologies et approches qui évoluent et dont on ne parle quasiment jamais et qui sont pourtant l’avenir pour beaucoup d’entre-elles.

    Cà arrange les rentiers du secteur énergétique alors que pendant ce temps là il y a de nombreuses entreprises innovantes qui prennent des risques pour développer des technologies dont les apports peuvent être considérables et qui parfois se terminent en dépôt de bilan pour des raisons autres que leur pertinence technologique.

    Vous évoquez de manière un peu sarcastique les”gentilles ONG” et méchants “anti-éoliens” mais par exemple Alstom à qui il ne manquait qu’1,8 milliard d’euros et les turbines Arabelle aurait sans doute pu avoir un meilleur sort et rester français sans les procédures systématiques des anti-éoliens, retards et frais consécutifs. La CRE et son ancien président entre autres n’ont pas manqué d’aborder le sujet. Areva entre autres a aussi été impacté. Ce n’est donc pas un comportement, souvent extrémiste de leur part, que l’on peut prendre à la légère.

    La réponse massive que permettait cette pétition pour le gouvernement à la suppression de la taxe sur les énergies fossiles était sans doute plus importante car si on continue comme on le fait depuis le début des années 70 à ne pas mettre plus de pression sur les constructeurs auto/camions/transports, sur les réseaux qui préfèrent vendre des produits plus rentables pour eux mais obsolètes, ni d’inciter les gens (en les aidant et en leur apportant des solutions concrètes), on peut constater que l’on n’avance quasiment pas et ce sont finalement les gilets jaunes et plus pauvres encore qui en subissent les conséquences.

    Le secteur automobile allemand par exemple émet plus d’émissions qu’au début des années 90, il est lourd à faire évoluer et çà ne concerne pas seulement ce pays ou les Etats-Unis mais également la France où le secteur des transports par exemple reste très sensible à toute hausse des énergies fossiles.

    Il est également surprenant de pouvoir trouver des billets d’avion à 30 euros pour par exemple un Paris-Barcelone sur une compagnie low-cost alors que çà ne représente en rien le coût de la pollution.

    Mettre un peu plus de pression sur les transports/mobilité, bâtiment/urbanisme, secteur chauffage, efficacité énergétique etc est manifestement nécessaire pour progresser et çà favorise par ailleurs toutes les solutions les plus durables.

    Des universités comme Stanford et bien d’autres de plusieurs pays qui ne préconisent pas le nucléaire ont développé des listes de solutions actuelles régulièrement mises à jour.

    Il y a également régulièrement des congrès multi-partenaires où les méthodologies pour les mettre en place sont abordées et comparées selon les expériences de chaque pays et on connaît donc de mieux en mieux les approches les plus efficaces à privilégier.

    Les ONG à l’origine de cette pétition se réfèrent souvent aux travaux de ces différentes universités, tout comme historiquement à l’origine (Amory Lovins etc)

    Je comprends votre approche mais il y a des dérives dans tous les échanges notamment sur l’énergie et personnellement je serais très heureux de ne pas avoir à y perdre parfois mon temps et préférerais évoquer les solutions les plus en pointe comme j’essaie plus souvent de le faire, mais il m’a semblé que l’intérêt de cette pétition était avant tout de contribuer à répondre à la suppression de la taxe sur les énergies fossiles, en plus d’engagements à tenir et d’éviter des politiques erratiques comme après le Grenelle de l’Environnement.

    Bien à vous

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