2019 : l’année de la transition énergétique française ?

2019 : l’année de la transition énergétique française ?

transition énergétique

2018 s’est achevée sur un bilan contrasté pour la transition énergétique française. Si les énergies renouvelables sont appelées à occuper une place plus importante au cours des prochaines années, le dernier trimestre 2018 a vu naître une forte remise en cause de la stratégie du gouvernement. Le mouvement des gilets jaunes a obtenu la suspension – au moins pour un an – de l’augmentation de la taxe carbone, tandis que la Programmation pluriannuelle de l’énergie a suscité des réactions très variées. Cependant, 2019 doit être l’année de la mise en place de politiques clairement ancrées dans le projet de transition énergétique afin de confirmer l’engagement écologique de l’exécutif.

Une année 2018 assez compliquée pour la transition énergétique

Après avoir reçu le prix de « champion de la Terre » en septembre 2018, Emmanuel Macron pensait pouvoir continuer à défendre l’écologie avec une certaine facilité en France. Rapidement, il s’est aperçu du contraire ! Avec la démission de Nicolas Hulot, la transition énergétique, pourtant attendue de tous, a marqué un coup d’arrêt. Fatigué, l’ancien ministre de la Transition écologique renonce à ses fonctions, seulement trois mois avant la publication de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Un document qui doit encore être adopté formellement et qui a pour atout de donner « une trajectoire claire » selon le Syndicat des Énergies Renouvelables (SER). Néanmoins, les grandes orientations de la PPE sont loin de faire l’unanimité.

Avec l’apparition des gilets jaunes, l’équipe gouvernementale s’est vue contrainte de céder au coup par coup, jusqu’à la décision de supprimer la hausse de la taxe carbone. Les gilets jaunes ne suportent plus la pression fiscale. Pourtant, les défenseur de la taxe carbone déplorent aujourd’hui le message envoyé à l’heure où l’urgence écologique n’a jamais été aussi forte. Certains d’entre eux, en profite pour insister à nouveau sur le principe d’iso-fiscalité. En 2017, le directeur de la stratégie de l’Union Française de l’Électricité, Damien Siess, évoquait déjà la possibilité de « substituer les exonérations de taxe intérieure sur la consommation des produits pétroliers (TICPE) soit 6,9 milliard d’euros, par des réductions de charges sur le travail et l’innovation ».

Bref, le bilan 2018 est contrasté et pour rebondir au mieux en 2019, le ministre François de Rugy a appelé à ne pas « céder à la tentation de reporter à plus tard les efforts en faveur du climat ». 2019 doit être une année de concrétisation de la parole écologiste.

2019, une année de changements et d’opportunités

La concertation nationale qui débutera cette année doit permettre de trouver des réponses, afin de mettre fin à l’épisode des gilets jaunes. Mais ce grand débat doit surtout être l’occasion pour l’Etat d’expliquer sa politique et de la faire valider par une majorité de Français. La montée en puissance des énergies renouvelables sera également scrutée dans un pays en retard sur ses engagements climatiques.

Parmi les mesures qui doivent entrer en vigueur en 2019, il faut compter sur la très attendue augmentation du chèque énergie et son accès garanti à deux millions de bénéficiaires supplémentaires. Le Crédit d’impôt sur la transition énergétique (CITE) va quant à lui être prolongé, mais pour combien de temps ? Comme chaque année, le vote du budget devrait nous donner plus d’indications sur l’ambition de ce dispositif. De nouveaux certificats d’économie d’énergie (CEE) vont être délivrés à compter du 1er janvier, avec les fournisseurs d’énergie, 6 milliards d’euros seront ainsi dépensés sur la période 2018-2020.

Enfin, le domaine des transports est touché par plusieurs mesures avec la surprime de conversion annoncée par le gouvernement, l’entrée en vigueur du nouveau barème de bonus auto, tandis que des incitations à rouler aux biocarburants pourraient être proposées. Il y aura donc du nouveau en 2019, mais pour que l’année soit réussie, il faudra avant tout des résultats concrets…

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Le gros problème de la Transition Énergétique, nécessaire pour sortir d’une économie fondée sur le carbone, est que la politique choisie par la France (et l’Allemagne !) et portée par la loi LTECV est totalement aberrante.
    En effet, l’essentiel de l’effort financier de l’État, donc des contribuables !, est focalisé sur le développement des énergies éolienne et solaire PV : 7 milliards y sont consacrés chaque année, et 121 milliards de contrats ont été signés sur 15 à 20 ans avec les propriétaires de ces machines.
    Ces sommes sont énormes et elles sont inefficaces vu que les émissions de CO2 continuent d’augmenter alors que ces dernières devraient décroitre drastiquement.
    Pourquoi ?
    La réponse est simple : parce que le pouvoir politique vise d’abord à s’attirer les faveurs des Verts qui sont, en France et en Allemagne mais contrairement aux USA par ex., d’abord antinucléaires. Dans ces conditions, les subventions vont à des machines sensées remplacer les centrales nucléaires. Double erreur !!!
    1- car l’intermittence de l’éolien et du solaire limite leur utilisation à environ 30% max de la production électrique sous peine de générer des pénuries d’électricité en cas de panne de vent et de soleil. Nous allons donc vers une impasse.
    2- et surtout parce que la production d’électricité par du nucléaire ne générant pas d’émissions de CO2, ce n’est pas en le remplaçant par de l’éolien et du solaire qu’on va réduire des émissions qui n’existent pas !
    La solution : stoppons, comme l’Espagne, ces 121 milliards d’€ de subventions avant qu’il ne soit trop tard, conservons nos centrales nucléaires et consacrons ces sommes colossales à améliorer l’isolation des logements, au passage au véhicule électrique (nucléaire !) et accessoirement à la réduction de notre dette nationale pour permettre à nos enfants de mieux vivre.

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  • Et grâce à la plus grande disponibilité de nos centrales nucléaires et des ressources hydrauliques, le parc thermique a moins été sollicité (-25 %pat rapport à 2018) et les émissions de CO2 nettement minorées.

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