Après l’annonce de la Programmation pluriannuelle de l’énergie, la fermeture de certaines centrales nucléaires est désormais envisagée. Pour cela, le gouvernement bénéficiera de l’expertise de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN). De nombreuses questions se posent donc sur la manière dont l’ASN pourra participer au débat autour de la nouvelle stratégie nucléaire française.
Une autorité indépendante surveille l’état des centrales nucléaires
La création de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) date de 2006. Sa mission consiste à contrôler la sûreté nucléaire des installations françaises et de veiller à la radioprotection. En tant qu’autorité administrative indépendante, elle dispose de compétences multiples pour effectuer sa mission. Elle peut par exemple demander la mise à l’arrêt des sites qui ne répondent pas à ses exigences de sécurité.
Par ailleurs, l’Autorité est systématiquement consultée pour tout projet de loi encadrant la sécurité nucléaire des centrales françaises. Et dans le cadre de la fermeture annoncée de certaines centrales nucléaires, l’ASN aura son mot à dire sur les impératifs de la transition énergétique.
L’ASN : 1e interlocuteur d’EDF pour le prolongement du parc nucléaire
A l’heure actuelle, l’ASN est déjà en première ligne sur le sujet de l’avenir du nucléaire français. L’Autorité de Sûreté Nucléaire est l’interlocuteur privilégié d’EDF pour tout ce qui touche l’allongement de la durée de vie des réacteurs français. Plusieurs échanges ont déjà eu lieu dans ce sens. Une consultation est d’ailleurs en cours sur la poursuite de l’exploitation des 34 réacteurs nucléaires de 900 MW au-delà des quarante ans prévus au départ.
Pour répondre aux exigences de l’ASN, EDF a notamment prévu des travaux sur plusieurs sites. De plus, tout comme l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN), l’ASN recommande de revoir la résistance des réacteurs aux incendies et aux séismes. L’ASN attend les propositions d’EDF en la matière, et la question devrait être tranchée courant 2019. La clôture de ce dossier pourrait donc intervenir en même temps que la fin de la concertation publique, prévue pour mars 2019.
Un avis consultatif sur les futures fermetures de centrales ?
La prochaine PPE prévoit pour l’instant la fermeture de 14 réacteurs nucléaires d’ici 2035. Deux de ces réacteurs font partie de la centrale de Fessenheim. Mais comment choisir les douze autres ? Seule certitude, Fessenheim sera la première centrale nucléaire à arrêter son activité. En toute logique, les centrales les plus anciennes devraient être touchées en priorité par les fermetures. Parmi elles, on trouve notamment les centrales de Bugey (Ain), Cruas-Meysse (Ardèche), Tricastin (Drôme), Blayais (Gironde), Chinon (Indre-et-Loire), de Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher), Dampierre-en-Burly (Loiret), et Gravelines (Nord).
En ce qui concerne les autres fermetures prévues, le gouvernement pourrait décider de demander un avis consultatif à l’ASN. En effet, l’ASN se prononce déjà dans les cas de fermetures temporaires pour cause de sécurité. Et même si elle n’a pas vocation à décider d’une fermeture définitive, elle dispose de la légitimité nécessaire pour faire des propositions sur l’avenir du parc nucléaire français.
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