Le 9 décembre 2018, au lendemain des Gilets Jaunes, Ségolène Royal martèle: « le défi climatique peut être une chance (…) pour sortir de la crise sociale« . D’ailleurs, certaines villes ont peut-être trouvé une solution pour répondre aux problèmes de pouvoir d’achat et limiter la précarité énergétique. A Bordeaux, près de 300 familles ont décidé de participer au défi « Familles à énergie positive ». Une initiative qui doit leur permettre de réduire leur empreinte carbone ainsi que leurs factures d’électricité et de gaz…
Zoom sur la précarité énergétique en France
En France, la précarité énergétique reste un vrai problème de société. Pour s’en convaincre on peut notamment consulter les chiffres publiés par l’Observatoire national de la précarité énergétique (Onpe), le 23 novembre 2018. C’est notamment pourquoi, Edouard Philippe a annoncé un gel des tarifs réglementés cet hiver. De surcroît, parallèlement aux efforts du médiateur de l’énergie, plusieurs municipalités essayent d’aider les citoyens à consommer mieux, pour réduire leur facture d’énergie.
Familles à énergie positive : consommer mieux pour dépenser moins…
Lancé en 2012 dans la ville de Bordeaux, le défi « Familles à énergie positive » a réuni 90 foyers volontaires l’année de son lancement. Elles sont 287 cette année à avoir comme objectif de réduire d’au moins 8 % leur facture d’électricité. Aux côtés d’Alain Juppé et Arnaud Leroy au mois de novembre, la Vice-Présidente en charge du développement durable à Bordeaux, Anne Walryck, faisait un point d’étape : « 1000 foyers mobilisés en 7 ans« . Chaque année, le challenge a lieu de décembre à avril, une période où la consommation d’énergie à la maison est plus importante en raison d’une luminosité plus faible et de besoins en chauffage accrus.
Des gestes simples pour diminuer sa facture d’énergie
Les familles volontaires ne sont pas livrées à elles-mêmes. Elles ont notamment à leur disposition un manuel intitulé « 100 écogestes à faire pour réaliser des économies d’Énergie ». Qui plus est, elles peuvent consulter des experts indépendants pour obtenir des solutions pratiques. Le premier poste de dépense est sans surprise le chauffage qui pèse pour près de 70 % de la note d’énergie. Ainsi, l’entretien des radiateurs, une isolation plus efficace et facile à mettre en place sont au cœur des conseils prodigués. Par le passé, l’objectif de 8% de réduction de la facture a toujours été atteint par les participants. Il est même souvent largement dépassé ! Des résultats positifs qui incitent les foyers à poursuivre leurs efforts par ailleurs. Les plus performants se voient récompensés, mais c’est l’ensemble des participants qui découvre un nouvel univers, tout en obtenant des gains pouvoir d’achat.
Une approche positive d’une transition indispensable
Ce défi constitue l’essence même d’une approche de l’écologie positive, celle pour laquelle on veut agir au ministère de la transition écologique et solidaire. Il permet un recours moindre à l’énergie et fait de la transition énergétique un acte consenti et recherché plutôt qu’une punition prenant la forme d’un impôt ou d’une taxe. C’est donc un exemple à suivre pour contribuer à un changement en profondeur. Il va d’ailleurs dans le sens des propos de Nicolas Hulot qui a appelé à ne pas « opposer l’écologie et le social », lors de son passage à L’Emission politique le 22 novembre 2018. Un mot d’ordre qui trouvera peut-être un écho politique lors de la prochaine intervention d’Emmanuel Macron, ce lundi 10 décembre 2018 à 20 heures…
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