Méthanisation : où en est vraiment cette filière française ?

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Bien que discrète, la filière méthanisation trace sa route sur le territoire français. Les projets de création d’installation se multiplient ...

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Méthanisation : où en est vraiment cette filière française ? | L'EnerGeek

Bien que discrète, la filière méthanisation trace sa route sur le territoire français. Les projets de création d’installation se multiplient comme la récente inauguration d’un site de méthanisation au zoo de Thoiry, permettent de mettre en lumière cette filière. Pourtant, la France reste à la traîne par rapport à d’autres pays européens et elle doit encore progresser pour atteindre les objectifs qu’elle s’est fixée en matière de biogaz.

Le Zoo de Thoiry est passé à la méthanisation

Si les unités de méthanisation séduisent surtout dans les milieux agricoles, elles peuvent pourtant être installées un peu partout. La preuve avec le zoo de Thoiry, en région parisienne. Le 22 septembre 2018, le zoo a inauguré son unité de méthanisation qui lui sert à produire du biogaz. L’unité est alimentée avec 10 950 tonnes de déchets organiques, qui proviennent principalement de l’activité du zoo de Thoiry (fumier des animaux, déchets verts, fruits et légumes avariés…). Pour compléter l’approvisionnement en déchets, le zoo a fait appel à des exploitations agricoles des environs. Grâce aux déchets organiques traités par l’unité de méthanisation, Thoiry est désormais capable de produire du biométhane pour alimenter en chauffage une partie des installations du zoo : le château, l’orangerie et même trois bâtiments qui accueillent les animaux.

Non seulement la production de biométhane du zoo de Thoiry couvre une partie de sa propre consommation pour le chauffage, mais une partie du biométhane alimente aussi les communes voisines. L’unité de méthanisation de Thoiry a été raccordée au réseau de distribution du gaz par GRDF. Grâce à un raccord de 2 km, l’unité injecte du biométhane pour alimenter le réseau de neuf communes proches. D’après les premières estimations, la production de Thoiry couvre « plus de 20% de la consommation globale de gaz de ces neuf communes. » Et ça ne s’arrête pas là : le résidu de la méthanisation (digestat) est réutilisé par le zoo de Thoiry afin de servir d’engrais naturels pour les espaces verts du zoo et les exploitations agricoles partenaires du projet.

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La méthanisation gagne du terrain en France

Si le projet de méthanisation déployé au zoo de Thoiry est original, il s’inscrit aussi dans une tendance de fond. Depuis le début d’année 2018, le ministère de la transition écologique a fait de la méthanisation une de ses priorités en matière de développement des énergies renouvelables. D’autres initiatives ont déjà vu le jour : en mars dernier, c’est le marché de Rungis qui avait inauguré son unité de méthanisation pour transformer en biogaz l’intégralité de ses déchets alimentaires journaliers.

Cette nouvelle stratégie intervient alors que la France était, il y a encore huit ans, très en retard par rapport à ces voisins européens. En 2010, l’Allemagne comptait déjà 6 500 installations de méthanisation contre 275 en Italie, 80 au Danemark et seulement 45 en France. En 2017, la France est déjà passée à 405 unités de méthanisation.

A plus grande échelle, le gouvernement français soutient le déploiement d’unités de méthanisation, convaincu qu’il s’agit d’une solution énergétique pertinente, notamment en milieu agricole. Dans le rapport remis en mars dernier par le groupe de travail sur la méthanisation, les rapporteurs rappellent d’ailleurs l’ambition portée par la France : atteindre 10% de gaz d’origine renouvelable dans la consommation annuelle de gaz de l’hexagone d’ici 2030. Pour tenir cet objectif, la France va devoir accélérer le développement de la filière. Heureusement, le pays est sur la bonne voie. En 2017, la production de biométhane injectée dans le réseau de gaz a quasiment doublé par rapport à 2016 avec 215 GWh produits en 2016 contre 406 GWh en 2017.

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Un soutien financier en faveur de la méthanisation

Pour doper la filière, le ministère de la transition énergétique envisage plusieurs leviers à destination des exploitations agricoles. Pour les convaincre d’investir dans des unités de méthanisation, le gouvernement compte faciliter l’accès au crédit en consacrant 100 millions d’euros pour financer un fonds de garantie dédié aux projets de méthanisation agricole. Il compte aussi mettre en place un complément de rémunération pour les petites installations grâce à la création d’un tarif de rachat spécifique pour les installations entre 500 kW et 1 MW. Et afin de promouvoir l’usage du biogaz dans les transports, le gouvernement a aussi annoncé qu’un soutien financier serait mis en place pour les méthaniseurs qui servent à alimenter des véhicules.

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4 réponses à “Méthanisation : où en est vraiment cette filière française ?”

  1. Energie+

    Ne pas oublier l’électrométhanogénèse comme le font SoCalGas aux Etats-Unis ou parmi d’autres Electrochaea (Allemagne et Europe du Nord) car il reste environ 40% de C02 qui peut être converti en biométhane (avec un rendement de 96%) et injecté dans le réseau en remplacement du gaz naturel importé (qui comme le pétrole n’arrête pas de grimper en ce moment et bat des records, certains pays ont encore des réserves au plus bas alors que l’hiver approche, merci Trump et l’Iran qui en gesticulant sur cette dernière en sachant qu’il n’obtiendra aucun changement a réussi à faire monter le pétrole et le gaz qui favorise ses soutiens électoraux et les producteurs américains qui n’arrêtent plus d’exporter. Et çà favorise aussi la Russie en neutralisant les sanctions suite à l’annexion de la Crimée entre autres.

    Le Kremlin a en outre fait plusieurs énormes gaffes confirmant la présence de ses troupes en Ukraine, même si l’on n’avait pas besoin de çà pour en être assurés !

    Le pétrole a une assez forte probabilité de voir ses cours atteindre, voire dépasser les 100 $ le baril pour le brent temporairement au cours des prochains mois.

    Il est attendu en moyenne autour de 85 $ le baril en 2020 en raison du début d’épuisement des puits de schiste américain.

    Le gaz étant indexé sur le pétrole il suit la même tendance.

    Ca ne peut donc que favoriser les renouvelables, le biogaz etc et notamment le solaire thermique pas assez employé qui devrait être obligatoire avec l’hybride dans les constructions neuves et en rénovation et entre autres pour les réseaux de chaleur avec stockage estival.

    https://lenergeek.com/2018/09/12/agriculture-methanisation-gaz-vert-ademe/

    Le monde consomme chaque année l’équivalent de la totalité des réserves prouvées en pétrole de la Russie.

    En France le Power to gas + le biogaz + la gazéification des déchets (qui a un bien meilleur bilan total que l’incinération), ont le potentiel assez rapide de répondre à l’intégralité et au delà de la demande en gaz importée notamment.

  2. Energie+

    Une société dont on parle assez peu, Neoen, crée en 2008 qui est le 1er producteur français indépendant d’énergies renouvelables et s’est diversifié en France et plusieurs pays au monde sur les 3 secteur les plus porteurs des énergies renouvelables au cours des prochaines décennies: éolien, solaire et stockage.

    Il est partenaire notamment de Tesla.

    Progression de son parc : + 150 % d’ici 3 ans (5 GW de capacités)

    Il réalise pas moins que la plus grande augmentation de capital sur le marché français cette année, donc à signaler.

    https://www.boursier.com/actualites/interviews/xavier-barbaro-pdg-de-neoen-4775.html

    .

  3. Energie+

    Son site internet :

    https://www.neoen.com/fr/

    .

  4. Energie+

    Site internet de Neoen pour info :

    https://www.neoen.com/fr/

    .

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4 réflexions au sujet de “Méthanisation : où en est vraiment cette filière française ?”

  1. Ne pas oublier l’électrométhanogénèse comme le font SoCalGas aux Etats-Unis ou parmi d’autres Electrochaea (Allemagne et Europe du Nord) car il reste environ 40% de C02 qui peut être converti en biométhane (avec un rendement de 96%) et injecté dans le réseau en remplacement du gaz naturel importé (qui comme le pétrole n’arrête pas de grimper en ce moment et bat des records, certains pays ont encore des réserves au plus bas alors que l’hiver approche, merci Trump et l’Iran qui en gesticulant sur cette dernière en sachant qu’il n’obtiendra aucun changement a réussi à faire monter le pétrole et le gaz qui favorise ses soutiens électoraux et les producteurs américains qui n’arrêtent plus d’exporter. Et çà favorise aussi la Russie en neutralisant les sanctions suite à l’annexion de la Crimée entre autres.

    Le Kremlin a en outre fait plusieurs énormes gaffes confirmant la présence de ses troupes en Ukraine, même si l’on n’avait pas besoin de çà pour en être assurés !

    Le pétrole a une assez forte probabilité de voir ses cours atteindre, voire dépasser les 100 $ le baril pour le brent temporairement au cours des prochains mois.

    Il est attendu en moyenne autour de 85 $ le baril en 2020 en raison du début d’épuisement des puits de schiste américain.

    Le gaz étant indexé sur le pétrole il suit la même tendance.

    Ca ne peut donc que favoriser les renouvelables, le biogaz etc et notamment le solaire thermique pas assez employé qui devrait être obligatoire avec l’hybride dans les constructions neuves et en rénovation et entre autres pour les réseaux de chaleur avec stockage estival.

    https://lenergeek.com/2018/09/12/agriculture-methanisation-gaz-vert-ademe/

    Le monde consomme chaque année l’équivalent de la totalité des réserves prouvées en pétrole de la Russie.

    En France le Power to gas + le biogaz + la gazéification des déchets (qui a un bien meilleur bilan total que l’incinération), ont le potentiel assez rapide de répondre à l’intégralité et au delà de la demande en gaz importée notamment.

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  2. Une société dont on parle assez peu, Neoen, crée en 2008 qui est le 1er producteur français indépendant d’énergies renouvelables et s’est diversifié en France et plusieurs pays au monde sur les 3 secteur les plus porteurs des énergies renouvelables au cours des prochaines décennies: éolien, solaire et stockage.

    Il est partenaire notamment de Tesla.

    Progression de son parc : + 150 % d’ici 3 ans (5 GW de capacités)

    Il réalise pas moins que la plus grande augmentation de capital sur le marché français cette année, donc à signaler.

    https://www.boursier.com/actualites/interviews/xavier-barbaro-pdg-de-neoen-4775.html

    .

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