Leclerc devient à son tour fournisseur d’électricité

Leclerc devient à son tour fournisseur d’électricité

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Leclerc se lance sur le marché de l’électricité : c’est l’information incontournable de cette rentrée 2018. Pour les consommateurs, le marché de l’énergie s’ouvre encore un peu plus avec ce nouvel acteur. Si Leclerc est déjà bien implanté en France et connu des consommateurs, il va toutefois devoir concurrencer EDF, le fournisseur historique d’électricité en France. Pour cela, Leclerc compte lancer une offre au tarif attractif : l’entreprise promet jusqu’à 20% d’économie par rapport au tarif réglementé de l’électricité.

Leclerc devient officiellement fournisseur d’électricité. Déjà présent sur le marché des carburants, le géant de la grande distribution a annoncé jeudi 13 septembre 2018 le lancement de son offre sur l’électricité 100% verte. « L’objectif, c’est de vendre de l’électricité verte, d’être le moins cher du marché durablement et de servir d’ici trois ans trois millions de foyers en métropole », a écrit M. Leclerc à l’occasion du lancement de son offre. Pour les convaincre, Leclerc a dévoilé une offre tarifaire pour le moins attractive : jusqu’à 20% d’économie hors taxes sur la facture électrique !

Cela signifie que les clients auront le choix entre deux formules de tarifs. Pour bénéficier de 20% de réduction hors taxes sur le prix de leur électricité, ils devront accepter de récupérer les 20% de différence en bons d’achats. Les clients s’acquittent alors de leur facture d’électricité au prix normal (le tarif réglementé), puis la différence est versée, au mois ou au trimestre, sur leur carte de fidélité. La somme ainsi cagnottée peut être utilisée pour payer les courses dans les magasins Leclerc. Ce dernier propose une autre offre tarifaire : si les clients ne sont pas intéressés par les bons d’achats, ils peuvent simplement bénéficier de 10% hors taxes de réduction sur leur facture d’électricité.

Une électricité “à prix Leclerc”

D’après la Commission de Régulation de l’Energie, la réduction la plus faible de Leclerc, qui équivaut à 10% hors taxes en moins par rapport au tarif réglementé, permettrait aux consommateurs de gagner environ 10 euros sur leur facture mensuelle d’électricité. Mais comment Leclerc peut-il proposer son électricité à un tarif aussi attractif ? Et peut-il tenir ses engagements auprès des consommateurs ?
Contrairement à EDF, Leclerc ne produit pas son électricité. Cette situation lui permet d’engager des coûts de commercialisation plus faibles que ceux d’EDF, ce qui a un impact direct sur le prix de son électricité. Leclerc compte acheter son électricité en gros pour la revendre ensuite aux consommateurs. Grâce à cet achat en gros et à des marges réduites, il peut espérer baisser ses prix de vente. Mais pour réaliser cet équilibre, il faut encore que l’enseigne soit certain du prix d’achat de l’électricité. Or, le marché de l’énergie est volatile, et le prix de l’électricité a connu une remontée depuis le début d’année 2018.

Leclerc ne compte pourtant pas s’arrêter là. Le groupe compte étendre son activité énergétique dès le premier trimestre 2019 : il lancera alors son offre sur le gaz.

Un concurrent de plus pour EDF ?

Depuis l’ouverture du marché de l’électricité à la concurrence, les opérateurs se sont multipliés pour rivaliser avec EDF. Pourtant, malgré l’essor des offres d’électricité et les promesses de tarifs attractifs, EDF tient bon et reste le premier fournisseur d’électricité en France avec environ 26 millions de clients en France.

La Commission de Régulation de l’Energie a publié, le 11 septembre 2018, son rapport annuel sur le marché de détail : d’après ses chiffres, les concurrents d’EDF représentent 19,8% du marché français de l’électricité. Et même si ce chiffre est en hausse par rapport au premier trimestre 2018, il souligne bien la difficulté pour les nouveaux opérateurs à trouver leur place sur le marché. Une situation largement due au grand nombre d’offres tarifaires proposées, et à leurs dispositions parfois trop compliquées à analyser pour les consommateurs.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • L’entrée sur le marché de Leclerc me semble un peu tardive :

    Avec la hausse du coût de la tonne de CO2 et la résorption des surcapacités en Europe, les prix de marché de l’électricité sont en train de durablement remonter.

    L’époque était bénie pour les purs commercialisateurs, mais elle semble en passe d’être révolue…

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  • A noter un opérateur récent (Ohm Energie) qui a l’intelligence, en plus d’avoir à priori les prix les plus bas, de baisser de 25% le prix de l’abonnement pour les consommateurs qui font des efforts et donc consomment peu.

    Cà mérite d’être signalé puisque généralement moins les gens consomment, plus les opérateurs se rattrapent sur les abonnements. On commence à le voir pour l’électricité comme c’est entre autres le cas pour l’eau et n’est pas incitatif à être les plus efficients possible.

    Ohm a de plus été créé par un ancien de polytechnique qui a travaillé notamment dans le domaine de l’énergie ce qui est plutôt bon signe pour la compréhension du secteur, et son offre est 100% renouvelable ce qui est important compte tenu du retard à rattraper en France alors qu’EDF ne s’est pas encore suffisamment diversifié vers les renouvelables et se voit contraint d’augmenter ses prix avec le nucléaire vieillissant (34 ans d’âge moyen du parc)

    https://ohm-energie.com/nos-offres/

    Le secteur finira comme pour les télécoms/internet à se recentrer sur une poignée d’opérateurs et c’est quasi improbable que Leclerc perdure dans l’offre d’énergie, pas plus qu’il n’a duré dans les télécoms.

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  • @ Energie+

    L’abonnement est sensé couvrir les frais fixes de votre consommation électrique : L’infrastructure.

    Or ce qui dimensionne l’infrastructure, ce n’est pas la consommation (l’énergie) mais la puissance maximale appelée.

    Pour ce qui est de l’offre “100% ENR”, comme toujours ça ne tient la route que tant que ces ENR sont très minoritaires dans le mix (passager clandestin). Si elles deviennent trop importantes, leur intermittence pose trop problème et fait exploser les coûts.

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  • @ Bachoubouzouc :

    En pratique malheureusement les marges prises sur l’abonnement varient d’un opérateur à l’autre et dans le temps (indépendamment de la charge d’infrastructure) alors que ce n’est pas incitatif à consommer moins et que de plus en plus en plus de gens avec l’évolution des technologies peuvent réduire le niveau de leur compteur.

    Pour ce qui est des offres 100% renouvelables il n’y a aucune raison que les prix des renouvelables ne baissent pas en France comme on le constate ailleurs et on a de la marge, à la fois dans les améliorations techniques, l’organisation de la production, la meilleure gestion techniques des parcs, le repowering solaire et éolien etc

    On atteint couramment les 17 euros le MWh éolien voire moins dans le solaire sans subventions aux Etats-Unis entre autres et quel que soit l’Etat et le climat local.

    Siemens estime passer sous peu à moins de 30 euros pour l’éolien en Europe sans subventions et on a encore des marges de baisse. Le solaire c’est entre 17 et 25 euros le MWh qui est visé en Europe à court terme mais là aussi avec encore un potentiel de baisse.

    La part de stockage nécessaire voit aussi ses prix baisser parce que beaucoup de monde y travaille et c’est prévu d’aller peut-être aussi vite en baisse de prix que dans le solaire car lorsque par exemple on fait de l’hydrogène+méthanation, on ne répond pas juste à l’aspect stockage mais également aux transports, à l’industrie, à l’énergie, à la demande de gaz etc et on dispose d’une bonne part d e l’infrastructure.

    Quant à l’intermittence, allez dans des congrès spécialisés sur les réseaux et leur gestion et demandez à ceux qui sont spécialisés sur ces questions si l’intermittence pose des problèmes techniques.

    J’ai été plusieurs fois à ces congrès et j’ai entendu la question plusieurs fois posées et chaque fois la réponse était en résumé “non, il n’y a pas de problèmes techniques, mais seulement ponctuellement localement il peut y avoir des aspect économiques”

    Concernant les prix du stockage, comme çà concerne plusieurs secteurs, les volumes font que les prix baissent d’autant plus et comme çà concerne quasiment tous les pays du monde les technologies se diffusent d’autant plus rapidement avec des prix en baisse.

    La transition dans les renouvelables n’a commencé en moyenne que vers les années 2006 en Europe et l’explosion des coûts est plutôt derrière nous et ce en un temps record dans l’histoire des transitions énergétiques.

    Si la Californie 5e puissance économique mondiale vise 100% de renouvelables en 2045 (car le nucléaire avec Diablo Canyon va fermer en 2025 et n’est plus compétitif) et l’Australie au début des années 2030, c’est justement parce que les perspectives de prix sont favorables.

    Lors d’un récent congrès, les opérateurs chinois confirmaient aussi que le nucléaire était secondaire pour eux par rapport aux renouvelables car les perspectives de baisse des prix étaient plus favorables aux renouvelables.

    Il serait donc utile que les français comprennent que s’ils veulent une énergie moins chère, il est temps d’augmenter la part des renouvelables dans leur mix car le nucléaire ne pourra jamais baisser ses prix autant comme on le constate partout, et le fait qu’il y ait des opérateurs qui n’abusent pas comme me semble être le cas d’Ohm Energie va dans le bon sens pour permettre leur développement et accentuer la baisse des prix comme ailleurs, après la première période de démarrage toujours coûteuse dans l’histoire des transitions énergétiques ou d’infrastructures.

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  • En Californie, les consommateurs paient déjà leur électricité 50 % de plus que le reste des E.U. à cause de ces renouvelables. Qu’en sera-t-il dans l’avenir avec comme objectif 100 % de renouvelables ? Les prix baissent à la production et montent sur la facture des consommateurs, comme on peut le constater partout ailleurs.

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  • @ Dan :

    Désintox ! :

    Compte-rendu de “l’Energy Information Administration” (EIA) des États-Unis, qui fournit une analyse “indépendante” des données énergétiques :

    “La Californie se classe au 6e rang national pour le prix de détail de l’électricité dans le secteur résidentiel”

    On pourrait donc penser (lorsque l’on n’approfondit pas les sujets comme d’habitude !…) qu’avec ce coût élevé, les californiens paient également les factures les plus élevées de la plupart des États.

    Et c’est tout le contraire !

    Selon les données de l’EIA, la facture mensuelle moyenne d’électricité résidentielle de la Californie en 2016 (où les prix des renouvelables étaient encore assez élevés, leurs prix ont baissé depuis) était de 95,20 $, soit moins chère que dans 39 autres États. A l’échelle nationale, la facture moyenne était de 112,59 $ par mois.

    Pendant ce temps, la facture mensuelle moyenne d’électricité industrielle de l’État s’élevait à 3 408 $, au 42e rang du pays seulement et à environ la moitié de la moyenne nationale.

    La facture mensuelle moyenne d’électricité commerciale de la Californie était quant à elle de 866 $, soit la cinquième plus élevée du pays, beaucoup plus près du sommet, mais pas la plus élevée.

    “La Californie a certains des tarifs les plus élevés, mais elle a aussi une consommation par client parmi les plus faibles, de sorte qu’elle a des factures moins élevées que la plupart des États” souligne l’EIA dans son rapport.

    En effet cet organisme indépendant rappelle que la Californie se classe au 49e rang national pour la consommation d’électricité par habitant. C’est dû à la fois aux taxes élevés (comme au Danemark et Allemagne notamment) et à l’engagement ferme de l’État en faveur de bâtiments et d’appareils électroménagers éco-énergétiques.

    Les données de l’EIA démontrent que les factures mensuelles moyennes d’électricité de la Californie se situent bien en deçà de la moyenne nationale, particulièrement dans les secteurs résidentiel et industriel. Ils étaient respectivement 40e et 42e. Les factures mensuelles moyennes d’électricité commerciale de l’État étaient plus élevées, au cinquième rang, bien qu’elles ne soient toujours pas les plus élevées. Mais c’est pour d’autres raisons l’Etat étant très touristique et visité.

    Conclusion : Les prix de l’électricité en Californie taxes incluses sont plus élevés que dans de nombreux États. Toutefois les californiens consomment beaucoup moins d’électricité que la moyenne nationale grâce au financement des mesures d’efficacité énergétique financés par ces taxes, ce qui fait baisser le coût des factures.

    Preuves en chiffres :

    https://www.eia.gov/electricity/sales_revenue_price/pdf/table5_a.pdf

    .

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