Après la ville de Paris fin 2017, c’est au tour de la région Ile-de-France de renforcer son engagement en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique. La collectivité présidée par Valérie Pécresse a adopté mardi 3 juillet 2018 une nouvelle stratégie “Energie-Climat”, et dévoilé ses objectifs en matière d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique.
Très critiquée jusqu’à présent par l’opposition pour son manque d’actions concrètes en faveur de la transition énergétique, la région Île-de-France entend bien rattraper son retard et vient pour cela d’adopter une nouvelle stratégie en matière de politique énergétique. Baptisé « Energie-Climat », ce plan d’action régional fixe comme objectif une part de 40% d’énergies renouvelables dans la consommation d’énergie francilienne d’ici 2030 et de 100% d’ici 2050. « La région IDF était la dernière de la classe en matière de politique énergétique », a déclaré Mme Pécresse, affirmant que sa stratégie était « ambitieuse mais réaliste ». « Notre région est en retard, particulièrement dépendante (90% d’énergie importée), et produit moins de 8% d’énergie renouvelable », a ajouté quant à lui Jean-Philippe Dugoin-Clément (UDI), vice-président chargé de l’écologie et du développement durable.
Pour améliorer ce maigre bilan, la collectivité prévoit de privilégier à travers ce plan, la « sobriété », en réduisant de 20% la consommation énergétique régionale d’ici 2030 (40% d’ici 2050), « la production d’énergie renouvelable » en la multipliant par quatre sur le territoire, et « la réduction de la dépendance énergétique », notamment vis à vis des énergies carbonées et du nucléaire. Des objectifs élevés donc que la région compte atteindre grâce à la sortie progressive du diesel et le soutien à la mobilité propre, le déploiement des travaux de rénovation énergétique ou encore la mise en place d’un mix énergétique, propre, durable et diversifié mélangeant à la fois l’énergie éolienne, la géothermie, les énergies de récupération des déchets, le solaire voltaïque, la biomasse, l’hydrogène ou la micro-électricité.
A noter, si l’opposition de gauche a salué de son côté des objectifs « louables », elle a surtout fustigé le manque de moyens prévus pour les atteindre.
Crédits photo : Région Île-de-France
COMMENTAIRES
Le solaire thermique et hybride semblent comme souvent oubliés malgré leur importante efficacité et leur intégration désormais verticale à bas coût grâce à des programmes européens de R&D qui semblent méconnus en France.
Pour mémoire le solaire thermique est largement utilisé au Danemark et secondairement en Suède et Finlande (qui dispose de l’excellente marque Savosolar) sans parler de l’Allemagne etc , alors qu’ils ont nettement moins d’ensoleillement que nous.
De même le solaire PV à grande échelle et bas prix qui se place sur tout le bâtiment, y compris toiture, murs et fenêtres, peut plus que largement faire passer une bonne partie des immeubles à énergie positive.
Exemple britannique (pays du soleil par excellence ! ) :
La cellule photovoltaïque tandem perovskite-silicium d’Oxford PV a atteint une efficacité de conversion de 27,3%, certifiée par l’Institut Fraunhofer pour les systèmes d’énergie solaire ISE. La société pense dépasser les 30% de rendement ensuite.
Elle estime avoir un produit à grande échelle prêt pour le marché d’ici 2019. Il peut être utilisé dans tout le bâtiment, à la fois pour les murs et les fenêtres.
Oxford PV a été nommée parmi les 50 entreprises les plus innovantes au monde, par l’édition allemande de MIT Technology Review.
https://www.oxfordpv.com/news/oxford-pv-sets-world-record-perovskite-solar-cell
Aux Etats-Unis l’Université du Michigan calculait qu’avec un simple rendement de 5% les seuls vitrages bien exposés c’était 40% de la consommation électrique de tout le pays.
Et les seules toitures bien exposées avec des capteurs de seulement 15 à 18% de rendement 40% également.
Alors si l’on passe à un rendement autour des 30% et que l’on inclue les seules façades bien exposées on est largement au dessus de la demande et on consomme avant tout l’énergie locale sans les pertes réseaux, on intègre la mobilité, et le stockage local ne manque plus de solutions y compris longue durée et sans perte de charge.
Et JM Jancovici le dit aussi !
“Le solaire thermique, une énergie de plus en plus attractive Une étude du Crigen (Engie lab) a comparé les performances de dix solutions d’énergie EnR et conventionnelles en vue d’atteindre 20 % de moins que le niveau RT2012”
https://mobile.twitter.com/JMJancovici/status/1010470065379176449#
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“L’étude du Crigen est formelle, le solaire thermique est le système de production d’énergie
le plus performant du marché. Sur les 5 postes réglementaires, c’est la solution qui assure la consommation globale la plus faible, partout en France, quelle que soit la taille du bâtiment collectif considéré”
https://www.solaire-collectif.fr/ftp/article/615/LIVRET-SOCOL-12pages.PDF
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Autre étude qui confirme les avantages du solaire thermique, réalisée par I Care & Consult et ses partenaires (In Numeri et E-Cube) :
L’étude, qui porte à la fois sur les technologies photovoltaïque et solaire thermique, a permis d’évaluer les coûts et bénéfices actuels de la filière solaire française et de réaliser une projection réaliste des retombées socio-économiques (emplois, fiscalité, émissions évitées) jusqu’à l’horizon retenu par la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (2023). Une analyse précise de la compétitivité des solutions solaires dans le contexte de la transition énergétique et de l’émergence des modèles d’affaires en autoconsommation a également été conduite.
https://www.enerplan.asso.fr/medias/publication/1705_etude_competitivite_et_retombees_filiere_solaire_francaise_version_finale_definitive.pdf
Le solaire hybride devrait permettre un bilan encore meilleur puisque les coûts d’installation sont quasi identiques mais le rendement plus élevé encore (plus de 80%)
C’est l’un des meilleurs axes de travail pour réduire la consommation et les importations et le solaire hybride répond en plus aussi à la mobilité.
Exemple de bâtiment ou maison passive (de classe énergétique A) “quadri-solaire” (où l’on pourrait utiliser aussi du solaire hybride) qui, entre autres, chauffe l’air de la VMC avec le solaire, récupère la chaleur des eaux grises et utilise un volant d’inertie (durable et peu coûteux lorsqu’il est par exemple en béton) pour le stockage électrique :
https://maisons-prestige.com/2018/03/28/decouvrez-notre-nouveaute-la-maison-quadri-solaire/
Et en plus c’est en Alsace qui n’a pourtant pas le climat de la Côte d’Azur !