En tant que région la plus riche et la plus densément peuplée de France, l’Île-de-France est particulièrement scrutée en matière de stratégie énergique. A l’heure de la transition énergétique, le territoire va devoir s’adapter et revoir son approvisionnement s’il veut répondre aux nouvelles normes et assurer ses besoins. Le 7 juin 2018, Valérie Pécresse, la présidente de la région Île-de-France a officiellement présenté son nouveau plan climat énergie. L’occasion d’expliquer les secteurs énergétiques qui vont connaître de grandes mutations dans les prochaines années.
Avec un peu plus de 12 millions d’habitants, la région Île-de-France représente à elle seule près de 20% de la population totale française. C’est aussi sur ce territoire que la densité de population est la plus élevée. En toute logique, l’Île-de-France a donc d’importants besoins énergétiques : en 2015, la région a consommé 68 500 Gwh. Non seulement cette consommation augmente d’environ 2% chaque année, mais RTE, le gestionnaire du réseau électrique, prévoit un effet de boost sur la consommation électrique à cause des travaux d’aménagements prévus dans le cadre du projet Grand Paris. D’ici 2030, la consommation électrique de l’Île-de-France devrait connaître une augmentation de 9 000 GWh pour atteindre les 77 500 GWh. Or, la région ne produit quasiment pas d’énergie : chaque année, elle importe 95% de l’électricité dont elle a besoin depuis les régions limitrophes.
C’est en prenant en compte les nombreuses contraintes de son territoire que la région a décidé de son plan climat énergie. Présenté le jeudi 7 juin dernier par la présidente de la région, Valérie Pécresse, ce plan dévoile la nouvelle stratégie énergétique de la région. Son objectif principal : devenir une région zéro carbone d’ici 2050, avec une échéance intermédiaire à 2030 pour certains chantiers. Pour cela, la région souhaite s’engager sur une réduction de sa consommation énergétique. La région s’est déjà engagée à économiser 16 800 GWh chaque année pour ne pas dépasser les 77 500 GWh de consommation électrique estimée par les dernières projections de RTE. Elle vise aussi une augmentation de sa production électrique (elle n’atteint que 5% de ses besoins pour l’instant), ainsi que le développement de la mobilité douce. Pour cela, la région prévoit la sortie du diesel d’ici 2030 et la fin de la motorisation thermique d’ici 2040.
Afin d’accélérer sa transition énergétique, la région a débloqué un budget de 150 millions d’euros pour financer les projets jusqu’à 2021. Au total, ce seront 500 millions d’euros qui seront investis d’ici 2030 pour atteindre les objectifs de ce plan climat énergie.
Pour envisager un avenir énergétique plus serein, la région Île-de-France doit augmenter sa production d’énergie sur son territoire : c’est l’une des idées fortes du plan climat énergie. Pour se faire, Valérie Pécresse a mis en avant la nécessité de développer les énergies renouvelables : le but est d’atteindre les 40% d’ENR d’ici 2030, et 100% à l’horizon 2050. En premier lieu, un effort doit être fourni pour développer les bioénergies, qui sont déjà bien implantées dans la région. En 2016, les bioénergies ont représenté 32% de l’électricité produite sur le territoire. La région souhaite ainsi augmenter le nombre de projets de méthanisation, principalement dans les zones agricoles. Cette piste permettrait d’alimenter les réseaux de bus en biogaz.
Le plan climat énergie affiche aussi l’ambition de développer l’énergie solaire et l’éolien. Valérie Pécresse a annoncé que la région allait collaborer avec l’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme pour établir un cadastre solaire, comme d’autres régions ont déjà pu le faire. Le but : démontrer l’attractivité de l’énergie solaire sur le territoire de la région en mettant en avant les zones où le taux d’ensoleillement est le plus élevé.
En ce qui concerne l’éolien, là encore la région compte passer à la vitesse supérieure. Si l’île-de-France ne compte pour l’instant que deux parcs éoliens pour une puissance installée de seulement 70 MW, les travaux de quatre futurs parcs éoliens ont déjà commencé à Arville (Seine-et-Marne), Allainville-aux-Bois (Yvelines), Angerville et Boissy-la-Rivière (tous deux dans l’Essonne).
COMMENTAIRES
Chaque année, près de 120 TWh de chaleur sont perdus1, soit l’équivalent de la consommation cumulée de la ville de Paris et des métropoles de Lyon et de Lille.
Pourtant, la récupération de cette chaleur, générée lors du fonctionnement d’un procédé (combustion des déchets, process industriel, transport d’eau à traiter dans les réseaux d’assainissement…) est aisée à mettre en place et présente de nombreux avantages : coût faible, logique d’économie circulaire, renforcement de la résilience du territoire, lien entre la collectivité et les industriels, etc.
Face à ce constat, il était urgent d’apporter un outil aux collectivités pour leur apporter une connaissance et analyse du potentiel local de leur territoire. Avec l’appui de l’ADEME, la FNCCR édite un guide d’accompagnement opérationnel. Sous la forme d’un cahier des charges-type, il est directement utilisable par les collectivités pour aider à la valorisation de ces énergies.
Le guide est téléchargeable ici
https://www.territoire-energie.com/article/la-fnccr-edite-un-guide-operationnel-pour-mobiliser-la-chaleur-des-territoires/
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