La déconstruction de la centrale thermique de Richemont se poursuit sans encombre - L'EnerGeek

La déconstruction de la centrale thermique de Richemont se poursuit sans encombre

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Si certaines tranches au charbon bénéficient d’un programme complet de modernisation et de reconversion, comme au Havre ou à Cordemais par exemple, la majorité des anciennes centrales thermiques du groupe EDF, ont déjà fermé ou fermeront prochainement. Inadaptées aux nouvelles normes en matière d’émissions industrielles et sous-exploitées, elles laissent bien souvent derrière elles, outre une forte empreinte historique locale, des sites industriels entiers à réhabiliter. C’est notamment le cas à Richemont en Moselle, où la centrale thermique au gaz des hauts-fourneaux, à l’arrêt depuis 2009, poursuit son programme de déconstruction. L’ancien bâtiment des machines a été démoli avec succès dimanche 11 juin 2017 en fin de matinée.

Centrale thermique de Richemont : la “petite sœur des hauts-fourneaux”

Composée à l’origine de cinq tranches de production pour une capacité totale de 415 MW, la centrale de Richemont fonctionnait grâce aux gaz issus des hauts-fourneaux des vallées de l’Orne, de la Fensch et de la Moselle. Mise en service en 1954, elle avait été conçue pour produire de l’électricité à partir des excédents des petites centrales à gaz de haut fourneau des usines alentour. Sa capacité totale de production d’électricité atteignait les 415 MW.

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Mais voilà, la crise de la sidérurgie dans le bassin lorrain au début des années 1990 est passée par là, et la fermeture en cascade des hauts-fourneaux locaux a réduit à cette époque considérablement le niveau d’activité de l’usine de Richemont. Elle ne produisait déjà plus que 0,7 TWh en 1993, et a vu ses trois premières tranches de production fermées dès 1995. Officiellement à l’arrêt depuis 2010, le site de la centrale est aujourd’hui engagé dans un vaste chantier de déconstruction mené par EDF. L’énergéticien français, propriétaire de l’installation depuis 1995, a en effet entrepris de déconstruire les installations et de dépolluer les sols du site pour le rendre apte à accueillir, le cas échéant, de nouvelles activités industrielles. Au total, plus de 52 hectares sont actuellement en cours de réhabilitation.

L’abattage des bâtiments, une étape décisive de la déconstruction

Condamnée à la destruction depuis 2010 avec le retrait définitif de son permis d’exploitation, la centrale de Richemont s’efface peu à peu du paysage lorrain. Ces cinq cheminées ont déjà toutes disparu (les deux premières en 2007 et les trois restantes en 2012) et l’ensemble des canalisations de gaz qui traversaient les cinq communes de Richemont, Bertrange, Guénange, Uckange, Florange ont été démantelées.

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Les premiers bâtiments de production, seuls vestiges de ce que fut un jour “la petite sœur des hauts-fourneaux”, ont été désamiantés puis progressivement déconstruits depuis 2014, avant d’être abattus dimanche dernier. Le groupe EDF a en effet procédé dimanche 11 juin en fin de matinée au dynamitage de la structure des blocs 1, 2 et 3 de l’ex-centrale thermique laissant place à un épais nuage de poussière et de gravas. Autant de déchets et de matériaux (on parle ici d’une structure métallique de plus de 7000 tonnes) qui seront tous, selon EDF, valorisés et recyclés.

Cette opération a été réalisée à l’aide d’une procédure dite de “semi-froudroyage” (qui consiste à dynamiter uniquement les fondations et poteaux du côté sud du bâtiment afin de le faire basculer du même côté), et a nécessité logiquement un plan de mise en sécurité des riverains pensé en collaboration avec les pouvoirs publics. Un périmètre a été mis en place et la circulation sur les artères avoisinantes a dû être coupée pour la durée de l’abattage.

La réhabilitation et la valorisation du patrimoine industriel

La déconstruction de la centrale se poursuivra en fin d’année par la démolition des deux unités restantes (4 et 5). Suivront ensuite les opérations d’expertise des sols qui permettront de définir un traitement des polluants sur place (biotertre) ou en centres spécialisés, et garantira ainsi la dépollution et la réhabilitation optimale du site de Richemont pour une éventuelle reconversion dans l’avenir.

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La valorisation des anciens sites industriels thermiques est considérée comme prioritaire pour le groupe EDF qui tente dans la mesure du possible de sauvegarder la vocation industrielle des sites de production et encourage les projets novateurs. Le groupe peut dans ce cadre aussi bien opter pour une nouvelle exploitation du site, via la construction d’une installation dernière génération, que pour l’accueil de nouvelles activités locales, génératrices d’emplois et respectueuses de l’environnement.

Cycle de vie des sites thermiques

 

Crédits photo : EDF

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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