Selon un nouveau rapport publié le 29 mai 2017 à l’initiative de la Coalition pour la tarification du carbone (CPLC), une commission présidée par les économistes Joseph Stiglitz et Nicholas Stern, une forte augmentation du prix de la tonne de CO2 est indispensable à une politique de réduction des émissions efficace. Ces experts conditionnent notamment le respect des objectifs de limitation du réchauffement climatique à des prix atteignant entre 40 et 80 dollars la tonne en 2020 et entre 50 à 100 dollars la tonne en 2030.
Soutenue par la France et la Banque mondiale, l’objectif de la CPLC est avant tout d’analyser les niveaux de prix susceptibles d’entraîner des modifications de comportements (dans l’investissement, la production ou les modes de consommation) nécessaires à la lutte contre le changement climatique, « d’une manière favorable à la croissance économique et au développement« , explique ce rapport. Or, les spécialistes mis à contribution ici sont formels, une tarification élaborée du carbone est un élément indispensable d’une stratégie efficiente de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
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« Nous savons que s’attaquer au problème du changement climatique peut-être fait d’une manière totalement compatible avec le maintien d’une croissante économique robuste et un fort emploi », a expliqué le Prix Nobel Joseph Stiglitz, lors d’une conférence de présentation à Berlin, demandant ainsi un prix compris entre 40 et 80 dollars dès 2020.
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Pour cela, la commission estime qu’il est nécessaire de commencer par envoyer un signal-prix fort suivi d’un engagement crédible de maintenir les prix de long terme à un niveau suffisamment élevé pour produire le changement nécessaire et assurer des trajectoires de tarification efficientes. Elle rappelle par ailleurs que 87% des émissions globales ne sont toujours pas tarifées aujourd’hui, et que les trois quarts de celles qui le sont, sont couverts par un prix du carbone inférieur à 10 dollars par tonne de CO2, soit un prix totalement inefficace. « Il faut du temps pour mettre en place des mécanismes de tarification du carbone, les pays doivent donc s’y atteler dès maintenant », conclut le rapport.
Crédits photo : UNIDO
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