Un groupe de chercheurs de l’Université de Gand, en Belgique, a mis au point un nouveau biocarburant pour avion à base d’herbe. Un procédé potentiellement révolutionnaire qui pourrait, au regard de l’abondance de cette ressource, réduire considérablement le coût de production du biocarburant, et offrir au secteur du transport aérien une véritable alternative au kérosène.
Si les émissions de CO2 du secteur aérien n’entrent pas dans l’accord de Paris (COP21), les compagnies aériennes doivent cependant faire leur part du chemin pour contenir les gaz à effet de serre. Les biocarburants alternatifs durables ont dans ce cadre un rôle déterminant à jouer pour marquer la fin du kérosène et permettre un développement d’un transport aérien plus responsable. Plusieurs alternatives à base de biomasse comme les amidons, les sucres, les huiles ou la lignocellulose, pour n’en citer que quelques unes, ont été testées ces dernières années sans pour autant convaincre.
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Une nouvelle recherche, publiée lundi 3 avril 2017 sur le site d’information scientifique Phys.org, pourrait toutefois changer la donne et rendre le biocarburant beaucoup plus accessible. Des chercheurs de l’Université de Gand semblent en effet avoir trouvé le moyen de transformer de l’herbe, ressource abondante et très bon marché, en biocarburant exploitable dans les transports aériens. « Jusqu’à présent, l’herbe a principalement servi comme nourriture pour les animaux. Mais en dehors de ça, elle peut également être utilisée comme biocarburant. En raison de sa grande abondance, l’herbe est la source d’énergie parfaite« , explique Way Cern Khor, un des membres de l’équipe de recherche. Si ce procédé n’est à priori pas nouveau dans le monde de la recherche scientifique, il était connu jusqu’à présent pour son extrême lenteur, empêchant son exploitation à grande échelle. Pour y remédier et rendre l’herbe dégradable plus rapidement, ces chercheurs néerlandais y ont ajouté du clostridium, une bactérie qui permet de transformer les sucres présents dans l’herbe en acide lactique qui deviendra à son tour de l’acide caproïque puis du décane, utilisé dans le carburant d’avion.
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Malgré cette découverte prometteuse, la technique appliquée ne permet pour l’instant de produire que seulement quelques gouttes de biocarburant à un coût encore bien trop élevé. « Si nous pouvons continuer à travailler sur l’optimisation de ce processus en coopération avec le monde des affaires, nous pourrons réduire le prix. Et peut-être que dans quelques années, nous pourrons tous voler grâce à l’herbe« , conclut Way Cern Khor.
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