Alors que l’essence sans-plomb contenant jusqu’à 10% d’éthanol (SP95-E10), est sur le point de devenir la première essence utilisée en France (devant le traditionnel SP95) selon le dernier bilan annuel de la Collective du bioéthanol, une innovation du groupe Global Bioenergies devrait encore renforcer le rôle des biocarburants dans l’avenir. Le groupe spécialisé dans les biotechnologies a en effet annoncé mardi 7 janvier être parvenu à produire de manière totalement biosourcée de l’ETBE, un composant contenant de l’éthanol renouvelable et traditionnellement ajouté à l’essence.
Si l’ETBE (additif ajouté à l’essence jusqu’à 23%) est traditionnellement composé de bioéthanol et d’isobutène fossile, l’une des principales molécules dérivée du pétrole et exploitée pour la synthèse de nombreux polymères, sa composition pourrait prochainement évoluer vers une formule plus compatible avec la protection de l’environnement. Le groupe Global Bioenergies, qui travaille depuis plusieurs années sur un nouveau procédé technologique permettant de convertir les ressources renouvelables (sucre, céréales, déchets agricoles et forestiers) en isobutène, aurait finalement réussi à produire un ETBE composé de bioéthanol et d’isobutène biosourcé, issu de la fermentation de végétaux.
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Cette avancée, réalisée en partenariat avec l’Institut allemand Fraunhofer CBP, “ouvre une nouvelle voie pour l’incorporation d’une plus grande proportion de biocarburants dans l’essence”, s’est félicité Global Bioenergies, dans un communiqué. A ce jour, l’éthanol seul ne peut être incorporé qu’à hauteur de 10% au maximum du volume d’essence, dans le sans-plomb 95-E10.
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La société qui évalue le marché de l’ETBE à “plus de 3 millions de tonnes par an, soit 2 milliards d’euros”, a mis en service fin 2016 un démonstrateur industriel en Allemagne, avec en ligne de mire, la réalisation d’une première usine en 2019.
Crédits photo : Global Bioenergies
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Tous ces bio carburants sont peut-être “bio”, mais n’en contiennent pas moins de carbone, donc producteurs de CO²; et de plus, ils diminuent d’autant les productions vivrières de nos campagnes. Il fut un temps où cette pratique était qualifiée de criminelle. Alors? Un dicton dit que l’on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre. Il faut donc choisir, mais surtout bien dire ce qu’on perd en choisissant, pour le faire à bon escient.