L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a donné lundi 5 décembre son accord de principe pour le redémarrage de 8 des 12 réacteurs nucléaires français encore concernés par des contrôles de sûreté. L’ASN a jugé que les anomalies présentées par les générateurs de vapeur de certaines unités n’entraînaient pas de risques, sous réserve toutefois d’un contrôle au cas par cas.
« On considère que le redémarrage des réacteurs concernés par des excès de carbone des générateurs de vapeur peut-être envisagé, moyennant un certain nombre de vérifications, réacteur par réacteur« , a déclaré lundi à l’AFP le président de l’ASN Pierre-Franck Chevet. « Des vérifications qui ne devraient pas remettre en cause la conclusion« , a-t-il ajouté sur la base des analyses et études remises par le groupe EDF au mois de novembre.
En juin dernier, l’ASN avait demandé à l’exploitant EDF de mener des essais complémentaires sur les générateurs de vapeur équipant 18 réacteurs, potentiellement affectés par des teneurs en carbone excessives. Certains fonds primaires de ces générateurs, fabriqués par Areva au Creusot (Saône-et-Loire) ou par JCFC au Japon, pouvaient en effet présenter une zone de concentration importante en carbone, pouvant affaiblir leurs propriétés mécaniques.
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Si les six générateurs de vapeur forgés par le Creusot, après contrôle, avaient été considérés comme ne posant pas de problème en termes de sûreté, et rapidement redémarrés, la question s’était focalisée depuis la rentrée sur les 12 fabriqués pour partie par JCFC. Or, sur ces 12, huit tranches viennent d’obtenir le feu vert de l’ASN sous réserve de vérification « au cas par cas » que leurs générateurs de vapeur ne présentent pas d’anomalie rédhibitoire. L’ASN explique qu’elle se prononcera pour chaque unité une fois qu’EDF lui aura fourni le résultat de ces ultimes vérifications.
Pour statuer, le gendarme du nucléaire français s’est appuyé sur l’expertise technique de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), dont l’évaluation « a permis de conclure à l’absence de risque de rupture brutale pour les générateurs de vapeur de fabrication JCFC », ainsi que l’expose son avis rendu le 30 novembre.
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Au final, seuls quatre réacteurs restent encore à contrôler d’ici le mois de janvier lors des arrêts prévus dans ce cadre par le groupe EDF. L’ensemble du parc nucléaire sera alors disponible pour répondre à la demande d’énergie hivernale.
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