Seulement quelques jours après la publication du nouveau paquet énergie européen, mercredi 30 novembre dernier, les organisations professionnelles françaises du secteur de l’énergie ont exprimé leurs inquiétudes concernant plusieurs mesures envisagées par Bruxelles. La Commission européenne manquerait selon elles clairement d’ambitions dans un programme de mesures jugé toujours trop timoré.
L’exécutif européen a publié la semaine dernière une nouvelle mouture de son paquet énergie applicable à compter de 2020 et destiné à réformer le marché de l’électricité de l’Union et honorer son engagement de réduire de 40% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Un ensemble de mesures et de réformes pour la bonne cause donc mais qui ne semble pas pour autant faire l’unanimité après des professionnels du secteur.
En effet, si le Syndicat des énergies renouvelables (SER), principale organisation professionnelle du secteur, et l’Union française de l’électricité (UFE), ont tous deux salué certaines mesures très positives annoncées par la Commission mercredi dernier, ils ont surtout pointé du doigt plusieurs insuffisances déterminantes contenues dans ce paquet énergie.
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Le SER a souligné jeudi le manque d’ambition des propositions de la Commission européenne pour réorganiser le secteur de l’énergie de l’UE, en particulier pour les énergies vertes. Le syndicat regrette notamment que la Commission européenne n’ait pas écarté formellement le concept d’appels d’offres à neutralité technologique, qui mettraient en concurrence les énergies renouvelables entre elles de manière indifférenciée et réduiraient la visibilité des différentes filières (solaire, éolien, etc.). Le SER estime également décevant l’objectif réaffirmé d’une part de 27% d’énergies renouvelables dans la consommation énergétique en 2030, et demande une revalorisation à l’instar de celle appliquée à la baisse des consommations d’énergie. « Ce premier projet de directive pour les énergies renouvelables constitue une base de discussion intéressante, même si les professionnels du secteur regrettent un certain manque d’ambition, a résumé le président du SER », Jean-Louis Bal.
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De son côté, l’UFE a regretté l’absence d’un signal carbone fort et plaidé pour la mise en place d’une réforme volontariste du marché européen des quotas d’émissions de CO2 (ETS). Précisons toutefois que ce paquet énergie n’est pour l’instant qu’un projet de loi sur lequel le Parlement européen et le Conseil européen devront se prononcer courant 2017.
Crédits photo : Kenueone
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