Si les particules fines sont naturellement présentes dans l’environnement, leur présence a fortement augmenté dans l’atmosphère au cours des siècles, en lien avec l’intensification des activités humaines. Dans certains cas responsables du réchauffement climatique, ces composés solides émis par combustion sont en tout cas la cause de plus d’un million de décès par an au niveau mondial.
Le transport, priorité numéro 1
Depuis le 1er juillet dernier, la Ville de Paris a mis en place de nouvelles mesures de restriction de la circulation pour les véhicules les plus anciens. Ces zones d’accès restreintes, partie intégrante d’un nouveau plan anti-pollution, visent à réduire les émissions de particules fines et améliorer la santé publique et l’environnement dans la capitale. Le taux de concentration en particules lors des pics de pollution dans les grandes agglomérations (en Île-de-France principalement) atteint en effet régulièrement les 80 microgrammes de PM10 (particules de diamètre inférieur à 10 microns) par mètre cube d’air, soit le double du seuil imposé par la directive sur l’air de l’Union européenne. De son côté, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) fixe un taux maximum de 35µg/m3, et estime que des concentrations atmosphériques moyennes annuelles de CO2 inférieures à 20 μg/m3 (contre 70 aujourd’hui en moyenne), permettraient d’éviter 15 % de la mortalité à long terme due à la pollution de l’air et réduirait de manière significative les maladies respiratoires et cardio-vasculaires.
Pour tendre vers des niveaux plus acceptables, la Ville de Paris, à l’instar de nombreuses capitales européennes, s’est engagée progressivement dans un processus de transition énergétique destiné à améliorer la qualité de l’air via la mise en place d’un plan anti-pollution. Ce plan prévoit notamment de nouvelles mesures de restriction de la circulation et des dispositifs d’aide à l’achat de moyens de transport écologiques, ainsi que la promotion des transports publics, de la marche et du vélo, la promotion de combustibles propres et renouvelables, et l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments et de l’industrie.
Si les teneurs en particules des émissions ne cessent de baisser depuis le début des années 1990, grâce notamment au durcissement des réglementations européennes et aux progrès technologiques (filtres à particules sur les véhicules diesel par exemple), ces efforts ont été annihilés par l’augmentation continue du parc automobile, et la faible pénétration des nouveaux véhicules équipés sur le marché. En France, les moteurs diesel représentent encore aujourd’hui près de 60 % du parc automobile (contre 4,8 % en 1980) et pèsent pour 73 % dans les nouvelles immatriculations (contre 55 % pour la moyenne européenne). Pourtant, les études scientifiques se sont multipliées depuis vingt ans pour dénoncer la nocivité de ce carburant.
Des centrales thermiques pas si nocives que ça
Comme nous l’apprend le Centre Interprofessionnel Technique d’Etudes de la Pollution Atmosphérique (Citepa), le secteur du transport (15 %) reste en effet un des principaux contributeurs aux émissions de particules fines dans l’atmosphère, aux côtés de l’agriculture (20 %) ou de l’industrie (31 %). La part du résidentiel (combustion du bois pour chauffer les habitations) a quant à elle diminué de plus de 10 %, passant de 40 à 30 %, du fait des premières mesures d’économies qui devraient s’amplifier dans les prochaines années avec les plans de rénovation énergétique.
De son côté, le secteur de la production énergétique, souvent accusé de tous les maux au regard des effets néfastes de la combustion du charbon, ne joue en France qu’un rôle minime dans les émissions de polluants atmosphériques ; les centrales thermiques représentent ainsi moins de 2 % de la quantité de particules émises dans l’Hexagone. Sept des dix tranches de production au charbon de 250 MW du groupe EDF, par exemple, ont d’ailleurs été fermées ces dernières années pour s’adapter à l’évolution de la réglementation européenne environnementale.
Les nouvelles directives européennes sur les émissions industrielles (IED) imposent en effet un abaissement supplémentaire des plafonds des émissions de gaz à effet de serre et nécessitent une adaptation technique et une modernisation des moyens de production thermique. Les trois autres tranches situées sur les sites de production thermique du Havre et de Cordemais ont bénéficié quant à elles d’un programme de rénovation et de modernisation leur permettant d’augmenter leurs performances techniques et environnementales dans le respect des normes.
Crédits photo : AFP/Stéphane de Sakutin
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