La Commission européenne vient de faire des propositions législatives pour instaurer la transparence lors des négociations entre un pays de l’Union et un « Etat tiers », concernant les infrastructures énergétiques. En ligne de mire, notamment : la Russie et son champion du gaz et du pétrole, Gazprom.
Il y a trois ans, les institutions européennes ont lancé une enquête contre le groupe russe pour pratiques anticoncurrentielles. En effet, selon le commissaire à l’énergie, Miguel Arias Canete, « un tiers des contrats intergouvernementaux conclus ne respectent pas les règles européennes ». Afin de corriger cette situation, l’organe en charge du pouvoir exécutif au sein des 28 pays membres, demande la possibilité de regarder les contrats entre différentes compagnies, avant qu’ils soient signés, lorsque leur « durée est supérieure à un an et s’ils couvrent plus de 40 % de la consommation annuelle d’un Etat membre ».
Pour justifier ce droit de regard, le responsable politique espagnol évoque « la transparence sur la sécurité de l’approvisionnement ». On peut ainsi souligner que l’Union européenne dépend fortement de ses importations en énergie, puisque 50% de sa consommation est assurée par des échanges commerciaux et que le gaz occupe encore une place importante dans son mix énergétique. En attendant la construction du gazoduc Nord Stream 2, l’UE propose d’élaborer neuf zones géographiques où les pays seraient liés par un principe de solidarité en cas de crise énergétique.