Bénéficiant d’une des plus fortes croissances économiques du continent africain, le Rwanda présente en parallèle de grosses lacunes en matière énergétique et souffre toujours d’une forte dépendance aux importations d’hydrocarbures. Une situation à laquelle le gouvernement entend remédier via le développement des énergies renouvelables, solaire en tête, afin de diversifier son mix énergétique et d’atteindre un taux d’électrification du territoire de 70 % d’ici à 2017 contre seulement 22 % actuellement.
Une électrification nécessaire au développement économique
Vingt ans après les conflits armés et le génocide qui ont décimé le pays, le Rwanda revit et jouit désormais d’une croissance économique d’environ 8% par an porteuse d’espoirs et d’opportunités. Des perspectives de développement prometteuses qui se heurtent néanmoins à la faiblesse du réseau énergétique national et à un manque d’infrastructures criant. La croissance a entraîné une forte augmentation des besoins en électricité dans un pays où même la capitale vit au grès des coupures et autres plans de délestage réguliers.
« L’électricité est un facteur clé de développement. Si l’on veut que des entreprises se créent, il faut leur donner les moyens de fonctionner efficacement », explique dans Libération Emmanuel Kamanzi, directeur de la compagnie nationale d’électricité, Rwanda Energy Group (REG).
Le gouvernement s’est donc engagé ces dernières années dans un programme de développement énergétique conséquent destiné à offrir l’accès à l’électricité à 70% de la population dans les deux prochaines années. Ce programme de « déploiement de l’électricité » (EARP) a déjà permis de raccorder plus d’un million de personnes depuis 2012, et bénéficie du soutien de la Banque mondiale et d’autres bailleurs de fonds internationaux.
Cela étant, seuls 20% des 11 millions de Rwandais ont accès à l’électricité à ce jour et beaucoup dépendent encore du bois et du charbon. Les efforts à fournir restent donc considérables et se devront de tenir compte des nouvelles exigences climatiques et environnementales.
Les promesses d’une énergie solaire compétitive
Le Rwanda a en effet publié une contribution ambitieuse à la Convention cadre des Nations unies contre le changement climatique et entend assurer le développement d’ici 2050 d’une énergie nationale bas carbone affranchie de toute dépendance aux importations pétrolières.
« Il y a encore beaucoup à faire. La majorité de la production provient de l’énergie hydraulique et de la combustion de diesel. Nous devons diversifier les ressources. Pour cela, nous prenons en compte l’impact sur l’environnement et essayons de privilégier les énergies renouvelables », ajoute Emmanuel Kamanzi.
Si le gouvernement compte pour cela sur l’énergie géothermique, abondante dans les nombreux volcans du pays, l’énergie solaire devrait elle aussi jouer un rôle prépondérant et connaître un fort développement dans les années à venir, jusqu’à atteindre plus de 10% du mix énergétique rwandais.
Le pays a inauguré cette année le premier parc solaire à grande échelle d’Afrique de l’Est composé de 28.000 panneaux repartis sur 21 hectares, et offrant une puissance de 8,5 MW, soit 5,5% de la production totale d’électricité du pays. Financé à hauteur de 20 millions d’euros par des partenaires internationaux et mené par la société Gigawatt Global spécialisée dans l’énergie photovoltaïque, ce projet bénéficie d’une promesse d’achat de l’électricité produite par la compagnie nationale pour une durée de 25 ans.
Outre cette première installation de grande ampleur, la baisse des coûts de l’énergie solaire et les spécificités du Rwanda en termes d’exposition et de réseau, encouragent l’équipement des particuliers. Plus de 20.000 foyers en auraient déjà été équipés à travers le pays selon Gigawatt Global.
Crédits photo : Gigawatt Global
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