En France, l’hydroélectricité est la première source d’énergie renouvelable. Afin d’adapter et de développer ce pilier du mix énergétique décarboné, plusieurs innovations sont à présent envisagées. Des micro-barrages aux hydroliennes fluviales, tous les énergéticiens d’Europe cherchent à étendre leurs capacités de production.
Le parc hydroélectrique : un écosystème en transformation
Dans son bilan prévisionnel pour 2015, le Réseau de Transport d’Electricité affirme que l’équipement hydroélectrique français a très peu évolué au cours de ces 25 dernières années. Il est effectivement considéré depuis longtemps comme la première ENR en France et représente actuellement 25,2 GW de puissance installée en métropole, soit près de 10 % de l’électricité française en 2014.
En Provence Alpes Côte d’Azur, la Maison de l’Eau et des Energies nous explique même que l’hyrdoélectricité « est la première source d’énergie produite dans la région ». Toutefois, afin de préserver cet outil stratégique, le directeur exécutif de l’Agence International de l’Energie, Faith Birol, préconisait à L’observateur de l’OCDE d’accroitre sa résilience au changement climatique, c’est-à-dire à augmenter sa résistance au stress-hydrique, lié à la réduction des débits des cours d’eau.
Les nouvelles turbines des micro-barrages se rapprochent des centres-villes
En France, on a commencé par exemple à utiliser les micro-barrages afin de renforcer les énergies décarbonées. Avec de nouvelles turbines, ces équipements peuvent désormais se rapprocher des centres villes. Elles sont « idéales pour des chutes d’eau de faible hauteur. Leurs grandes pales tournent lentement et sont très silencieuses. » Au total, il existe trois versions de ses turbines (Lynx de 0,6 à 0,8 kW, Léopard de 3 à 9 kW et Lion de 6 à 60 kW), comme nous l’expliquions dans notre article sur « les promesses d’une micro hydroélectricité de proximité ».
Entre 2011 et 2015, un milliard d’euros aura été investi « pour optimiser et moderniser le patrimoine hydroélectrique », dont 450 millions pour de nouveaux projets de développement. Et si les implantations pour les barrages restent limitées, l’hydroélectricité garde de la ressource.
De nouveaux alternateurs pour étendre les hydroliennes
A force d’adaptations, l’hydroélectricité prouve en effet qu’elle dispose encore d’un potentiel de développement. Les ingénieurs ont ainsi imaginé un alternateur basse-friction capable de capter des courants très faibles, jusque-là inexploités. A l’avenir, la société HydroQuest pense faire florès avec les hydroliennes ; selon son président Jean-François Simon, 95% de son activité sera tournée vers l’exportation d’ici trois ans.
Dans un récent article, Paris Match décrit l’hydrolienne comme « un invisible producteur d’énergie » qui s’introduit même dans les sites classés par l’Unesco. Cette technologie encore très peu exploitée, permet de générer du courant électrique à partir d’un fleuve, sans avoir besoin d’un barrage. La start-up autrichienne Aqua Libre, peut ainsi produire du courant sans interruption, 24h/24 avec « simplement un point d’ancrage au fond du fleuve ».
Pour mémoire, le premier parc hydrolien au monde a été inauguré en 2008 dans les Côtes d’Armor. Il annonçait à l’époque l’émergence d’une nouvelle filière industrielle. Selon l’ancien président du conseil régional de Bretagne, Jean-Yves Le Drian, ce projet de 40 millions d’euros plaçait à l’époque la France « en amont » de la filière.
Le parc hydrolien EDF de Paimpol Bréhat : l’aventure est en marche
Une technologie d’avenir, la naissance d’une filière industrielle, l’intégration respectueuse des problématiques environnementales, l’adoption du projet par les acteurs du territoire… l’aventure de l’ hydrolienne de Bréhat est enthousiasmante et exemplaire à bien des égards… Ce film raconte l’essor du projet et ses grands jalons.
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