Avec son importante démographie, les choix énergétiques de l’Afrique seront déterminants dans la lutte contre le réchauffement climatique. Avec des initiatives comme celle de la Banque Africaine de Développement ou celle de Jean-Louis Borloo, la communauté internationale redécouvre l’urgence à électrifier l’ensemble du continent.
La Banque Mondiale pose le défi de l’électricité
Le 22 octobre dernier, la Banque Mondiale publiait un rapport sous le titre : Africa’s Demographic Transition: Dividend or Disaster ? Le document précise « qu’en 2060, le continent africain comptera environ 2,8 milliards d’habitants sur une population mondiale de 10 milliards d’individus ». De nos jours, malgré l’émergence d’une classe moyenne, une importante partie de la population continue de ne pas avoir accès à l’électricité.
Au G20 des ministres de l’Énergie à Istanbul, le nombre de 600 millions d’Africains n’ayant pas accès à l’électricité a été avancé. Ainsi que le redoute la journaliste de La Tribune, Sarah Belhadi, « si rien n’est fait, moins de 6 Africains sur 10 auront accès à l’électricité en 2030 ».
La Banque Africaine de Développement opte pour les énergies renouvelables
Lors de son arrivée à la présidence de la Banque Africaine de Développement début septembre 2015, Akinwumi A. Adesina a immédiatement affiché son ambition d’électrifier le continent. A l’occasion de l’Assemblées annuelle du FMI et du Groupe Banque mondiale, il a ensuite envisagé « une énergie issue à 90% de sources renouvelables ».
Quelques temps auparavant, le nouveau responsable de l’institution continentale avait confié vouloir œuvrer en faveur d’un nouveau Pacte pour l’énergie en Afrique. Il s’adressait alors aux couches sociales les plus défavorisées, selon la formule « Bottom-of the Pyramid Energy Financing Facility for Africa ». D’après ses estimations, il pouvait améliorer l’accès à l’énergie de 700 millions de personnes pour un coût total de 4,2 milliards de dollars.
Un plan Borloo comparable au plan Marshall ?
De son côté, l’ancien ministre français Jean-Louis Borloo veut appuyer la création d’une Agence africaine d’électrification. Ce projet est né le 15 juin 2015, lorsque les chefs d’Etat des « 54 pays de l’Union africaine ont accepté à l’unanimité de créer un instrument dédié au financement de projets d’électrification en Afrique ».
Après avoir créé sa fondation Energies pour l’Afrique, Jean-Louis Borloo sait désormais que « l’Afrique peut être un formidable relais de croissance pour nous Européens, mais à une unique condition : qu’elle ait accès à l’électricité ». Pour l’instigateur du plan de rénovation urbaine, il n’existe aucune difficulté technique qui empêche de faire passer l’Afrique de « 25 à 100% d’accès à l’énergie et à la lumière en une petite décennie ».
En guise de conclusion, l’Agence internationale des énergies renouvelables veut surtout rappeller que « l’Afrique détient quelques-unes des meilleures ressources en énergie renouvelable au monde »… Récemment le gouvernement camerounais a ainsi opté pour le projet de construction du barrage hydroélectrique de Nachtigal, en partenariat avec EDF, alors que l’énergie solaire commence également à se développer, en Afrique du Sud notamment.
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