Il s’agit d’une première historique mondiale : à quelques semaines de l’ouverture de la COP21, les ministres de l’énergie des 20 nations les plus puissantes du monde se sont réunis pour s’accorder sur des objectifs conjoints en matière environnementale et de développement. Cette réunion a eu lieu en Turquie, présidente actuelle du G20, vendredi 2 octobre.
Le développement énergétique et l’accès à l’électricité mis en avant
Dès l’introduction de ce sommet du G20, le président de la République turc Recep Tayyip Erdogan a insisté sur l’importance d’inclure dans les mesures prises les pays non membres du G20 et de doper la croissance mondiale. C’est également le point qui ressort le plus dans le communiqué des ministres publié à la fin de la journée d’échanges.
Plus particulièrement, la question centrale de l’accès à l’énergie dans les régions pauvres du monde et encore peu alimentées en énergie (notamment en Afrique subsaharienne) a été largement détaillée dans le communiqué final : « 1,1 milliard de personnes vivent sans électricité, dont un grand nombre dans des régions défavorisées (…) L’accès à l’électricité est un facteur déterminant pour avoir un meilleur niveau de vie, vaincre la pauvreté et améliorer la croissance. L’accès insuffisant agit comme un obstacle au développement économique et social dans de nombreux pays ». Le G20 s’est ainsi engagé à soutenir les objectifs du plan 2030 des Nations unies qui vise à multiplier le développement et les investissements pour mieux prendre en compte et répondre aux besoins des pays en développement.
Les ministres ont également affiché leur souhait d’ouvrir davantage les institutions internationales énergétiques aux pays en développement, dans une logique de coopération accrue.
Autre point que les ministres du G20 ont souligné : la nécessité de garantir la transparence des marchés de l’énergie. Selon eux, sans transparence, les investisseurs potentiels risquent de se décourager et la sécurité énergétique est mise en danger. Ils ont donc affiché leur volonté de renforcer l’initiative pour la transparence énergétique (JODI).
Le climat placé au second rang des discussions
A tout juste un mois et demi de la COP 21, il s’agissait d’un point sur lequel le rendez-vous était particulièrement attendu. Il semble pourtant que la question du climat et du réchauffement climatique n’ait été placée qu’au second rang et ce dès l’introduction du président Erdogan. Ce dernier n’a, en effet, abordé la question qu’après avoir insisté sur la nécessité de soutenir le développement énergétique mondial.
Premier point abordé par les ministres sur le sujet de l’écologie : la réduction des énergies fossiles. Sur la question, le G20 s’est contenté de « saluer les progrès réalisés par un certain nombre de pays pour rationaliser et réduire les subventions aux énergies fossiles qui encouragent la surconsommation ».
De même, les déclarations sur les énergies renouvelables n’ont été que timides. Soulignant l’importance de ces nouvelles technologies et leur potentiel de croissance à long terme, les ministres ont tout de même pris en compte le rapport publié au même moment par l’AIE (Agence Internationale de l’Énergie), qui prévoit un développement des énergies renouvelables, de 22% de l’énergie produite dans le monde en 2013, à 26% en 2020. Les ministres ont ainsi adopté une feuille de route en faveur de l’accomplissement de ces projections.
Pour finir, la notion de réchauffement climatique, quant à elle, n’est citée qu’une fois en toute fin du communiqué. De quoi nourrir les inquiétudes quant au succès de la COP21 ?
Crédits Photo : g20.org
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