Le projet SOGRID, réseau électrique intelligent unique au monde, débute sa phase d’expérimentation cette semaine dans l’agglomération toulousaine auprès d’un millier de foyers. Une grande première pour cette technologie de rupture qui souhaite démontrer toute la pertinence du réseau de base existant (courant porteur en ligne ou CPL) comme réseau de communication numérique.
En effet, à l’inverse des smart grids développés à l’heure actuelle qui s’appuient généralement sur le déploiement de nouveaux réseaux, le projet SOGRID emmené par ERDF et la société STMicroelectronics vise à « rendre le réseau existant intelligent ». Il s’appuie pour cela sur le nouveau protocole de communication CLP qui permet de transmettre des informations numériques sur le réseau électrique basse et moyenne tension.
L’information peut alors circuler librement sur les réseaux électriques grâce à une puce électronique nouvelle génération, et relier l’ensemble des équipements connectés au réseau des producteurs ou des consommateurs. Des millions de matériels sont alors interconnectés et permettent de développer une « chaîne innovante de communication numérique » sur le réseau électrique, optimisant la distribution d’électricité au cours de la journée.
Comme l’a précisé en conférence de presse Gilles Capy, directeur inter-régional d’ERDF dans le Sud-Ouest, « c’est une rupture technologique importante. Ce système nous aidera à mesurer en permanence l’état d’équilibre du réseau électrique, la continuité de la distribution, avoir une meilleure connaissance des consommations et des besoins […] c’est (aussi) une première mondiale, parce que c’est le seul démonstrateur qui définit une chaîne globale de communication entre le plus petit, c’est-à-dire chaque client, et le plus gros, soit les postes-sources, tout au long du réseau à basse et à moyenne tension« .
Les premiers tests sont actuellement en cours sur un échantillon de 1000 clients de la métropole toulousaine pour une durée de six mois. Si cette phase d’expérimentation est concluante, ce nouveau système pourrait être progressivement intégré sur l’ensemble du réseau national dès 2016. Les différents acteurs du projet pourront alors entreprendre la commercialisation des équipements nécessaires (puces, capteurs, coupleurs, concentrateurs, logiciels) et définir un standard international de communication autour du protocole CPL en vue d’exporter cette technologie.
Coordonné par ERDF et STMicroelectronics, le projet SOGRID rassemble plusieurs partenaires industriels (Nexans, Sagemcom, Landis, Capgemini), des PME innovantes (Trialog, LAN) ainsi que des partenaires universitaires et de recherche (Grenoble INP en lien avec le LAAS, le CNRS de Toulouse et l’École polytechnique). Il bénéficie notamment du soutien financier de l’Ademe dans le cadre du programme pour les Investissements d’avenir à hauteur de 12 millions sur les 27 millions d’euros nécessaires à ce projet.
Crédits photo : ERDF
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