Le renouvelable désormais seconde source d’électricité au niveau mondial

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L’agence Internationale de l’Energie (AIE) a publié ce mois-ci deux rapports prévisionnels sur l’électricité et le renouvelable. Ils dévoilent les ...

Panneaux solaires à la Hillsboro Intermodal Transit Facility _ photo M.O. StevensL’agence Internationale de l’Energie (AIE) a publié ce mois-ci deux rapports prévisionnels sur l’électricité et le renouvelable. Ils dévoilent les chiffres de 2013 mais aussi les tendances globales de l’année 2014 concernant la consommation et la production d’électricité. Fait notable, la production d’électricité a encore baissé dans les pays de l’OCDE, mais continue d’augmenter dans les pays en développement. L’autre phénomène mis en avant par l’organisation internationale est la progression continuelle des énergies renouvelables, stimulée par le développement de l’éolien et du solaire dans les pays les plus riches. Le renouvelable parvient ainsi à détrôner le gaz naturel et se hisse en deuxième place sur le podium mondial des sources d’électricité, demeurant cependant loin derrière le charbon.

La production d’électricité en baisse dans les pays de l’OCDE

En 2014, la production d’électricité a chuté de 0,8% dans les pays de l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE) qui rassemble 34 pays industrialisés. Cette baisse s’explique par un déclin de la production d’électricité à partir du pétrole, qui a baissé de 17,1%, et dans une moindre mesure de la limitation de l’utilisation du charbon (-3,4%) et du gaz naturel (-1,2%).

Contrairement aux énergies fossiles, les énergies renouvelables et non émettrices de carbone ont connu une augmentation de leur part dans le mix électrique des pays de l’OCDE. La production de l’énergie éolienne a ainsi augmenté de 8,1%, celle de l’énergie nucléaire de 0,9%, et celle du solaire de 26,9%.

Mais la croissance d’électricité continue d’augmenter au niveau mondial, portée principalement par les pays extérieurs à l’OCDE. De 1973 à 2013, le taux de croissance moyen de la production d’électricité était de 3,4 %. Sur la même période, le taux de croissance moyen des pays de l’OCDE était de 2,2%, contre 5,2 % pour les pays en dehors de l’organisation internationale. Cela s’explique par le fait que certains de ces pays sont en plein essor économique. Ils consomment beaucoup d’énergie afin d’alimenter leurs industries émergentes, alors même que leur population augmente. Ce phénomène s’est accru au cours des dernières années, au point que la production d’électricité des pays extérieurs à l’OCDE a dépassé pour la première fois en 2011 la production des pays industrialisés.

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Les énergies renouvelables en plein développement

Le rapport note une progression rapide des énergies renouvelables. En 2013, leur production d’électricité a dépassé pour la première fois celle du gaz naturel (voir graphique).

Production d'électricité par source _ photo AIE

 

Cependant, les énergies fossiles continuent d’avoir une part importante dans le mix électrique mondial, avec le charbon toujours en position dominante. Il représentait la part la plus importante parmi toutes les sources d’énergie en 2013, avec 41,1%.

Cette part importante du charbon est portée par les pays en développement, qui mobilisent beaucoup les énergies fossiles pour produire de l’électricité. En 2013, le mix électrique des pays extérieurs à l’OCDE se composait de 73,8% d’énergies fossiles, de 19 % d’hydraulique, de 4,1 % de nucléaire et de 3,1 % de biocarburants, de solaire, de géothermique et d’éolien. (voir graphique).

Part des sources d'énergie dans production d'électricité en 2013 _ photo AIE

En revanche, les pays de l’OCDE favorisent plus les moyens de production d’électricité moins émetteurs de gaz carbonique, même si les énergies fossiles continuent de représenter la part la plus importante de leur mix électrique. En 2013, 58,7 % de leur électricité était générée par les énergies fossiles, contre 18,4 % par le nucléaire, 13,5 % par l’hydraulique, 6,4 % par le solaire, la géothermie, l’éolien et les biocarburants.

Le charbon, dont les gisements sont nombreux et bien répartis sur tous les continents, est une source d’énergie peu coûteuse, à l’heure où les énergies renouvelables représentent encore un investissement important pour les pays qui souhaitent les adopter. Cela peut expliquer pourquoi, de manière globale, le mix électrique diffère en fonction du niveau de développement économique du pays.

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Encore un long chemin à faire pour le climat

Malgré cette progression nette des énergies renouvelables, le rapport sur l’électricité de l’AIE montre également que la production d’électricité est en hausse continuelle, et que c’est bien le charbon qui représente la principale source d’énergie. En 1971, l’électricité produite par les centrales à charbon s’élevait à 2 TWh au niveau mondial, un chiffre multiplié par 5 en 40 ans. Même si les énergies renouvelables progressent à un rythme important, transformer un modèle économique et énergique basé depuis longtemps sur l’exploitation du charbon demeure un processus long.

Fatih Birol, le directeur de l’AIE, a affirmé que si la Cop 21, la conférence internationale sur le climat qui se déroulera à Paris en décembre prochain, ne permettait pas un engagement clair et unanime de la part des Etats, alors l’objectif international de limitation de l’augmentation de la température de 2°C (par rapport à l’ère préindustrielle) serait dépassé.

Un autre rapport de l’AIE, le « World Energy Outlook » (WEO), établit les projections énergétiques pour les années à venir. Celui de 2014 prévoit que si les tendances se poursuivent, on aboutirait en 2040 à une situation où quatre sources, le charbon, le gaz naturel, le pétrole et les énergies décarbonées (nucléaire et énergies renouvelables) auront une part égale dans le mix électrique global. Si ce scénario se produit, alors la température augmenterait de 3,6°C par rapport à l’ère préindustrielle.

Crédit photo : M. O. Stevens, AIE

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