Avec la Corée du Sud et la France (avec la centrale EDF de la Rance en service depuis près de 50 ans), le Canada et le Royaume-Uni font partie des rares puissances qui ont décidé de se tourner vers l’énergie marémotrice. Les deux pays du Commonwealth ont d’ailleurs décidé d’investir dans cette technologie pour pouvoir assumer leurs objectifs de réduction d’émissions de CO2, qu’ils ont annoncé en vue de la COP21, qui aura lieu en décembre prochain. Focus sur leurs projets.
Deux provinces canadiennes réunies autour de l’énergie marémotrice
L’énergie marémotrice, qui permet de produire de l’électricité en exploitant la force des courants de marée, a bonne presse au Canada puisque la province de la Nouvelle-Ecosse possède depuis 1984 la seule usine marémotrice d’Amérique du Nord, située dans la baie de Fundy. Cette province ainsi que celle de la Colombie-Britannique ont annoncé ce mardi 21 juillet la signature d’un mémorandum d’entente afin de mettre en place des projets communs pour développer l’énergie marémotrice sur leurs territoires respectifs.
Ce mémorandum signé entre les deux provinces canadiennes engage les deux parties à partager leurs avancées dans le développement de la technologie marémotrice et leurs problématiques administratives quant au système de financement public de cette technologie. L’accord signé crée aussi une commission, composée de politiciens des deux provinces. Elle est chargée de gérer les projets de recherche et développement (R&D) des futurs installations marémotrices et de trouver des financements privés et publics pour ces futurs projets.
Le Canada étant un pays fonctionnant sur les bases d’un État fédéral, chaque province possède son gouvernement et donc décide peu ou prou de la politique énergétique à mener. À cet égard, le ministre des Mines et de l’Énergie de la province de la Colombie-Britannique, Bill Bennett, a affirmé que sa province avait beaucoup à apprendre de celle de la Nouvelle-Écosse en matière d’énergie marémotrice. Michel Samson, son homologue de Nouvelle-Écosse a lui aussi souligné la grande richesse de ce partenariat.
Des projets de recherche menés avec le concours d’entreprises britanniques
Le Royaume-Uni, par l’intermédiaire d’entreprises privées et publiques, s’est lui aussi associé aux deux provinces canadiennes concernées en vue de mener des projets de recherche sur l’énergie marémotrice. Lundi 20 juillet, on apprenait qu’une somme de 1,43 millions de dollars avait été débloquée par différents acteurs britanniques et canadiens dans le cadre des travaux de recherches sur le développement de l’énergie marémotrice.
L’Association de recherche sur les énergies offshore basée en Nouvelle-Écosse a contribué à hauteur de 500.000 dollars à ce budget. Innovate UK, une entreprise publique britannique a quant à elle versé 331.000 dollars, le reste de ce budget ayant été financé par d’autres acteurs canadiens et britanniques. Un budget qui servira à financer deux projets sélectionnés par les deux protagonistes.
Le premier projet mené par le consortium britannico-canadien aura pour objectif de développer une nouvelle génération de capteurs afin de mesurer l’impact des turbulences sur les appareils des usines marémotrices et les données collectées permettront de faire évoluer le design desdites usines pour gagner en performance. Le second projet sélectionné aura comme lourde tâche de développer un système de radar détectant et repoussant les poissons et les mammifères marins qui s’approcheraient trop près des usines.
Si le Royaume-Uni ne possède pas encore d’usine marémotrice, il s’intéresse de très près à cette forme de production d’énergie facilement prévisible, contrairement à l’éolien ou au solaire. Le Pays de Galles, via la société Tidal Lagoon Power, envisage de bâtir des centrales marémotrices géantes. La construction d’un lagon artificiel associé à une usine marémotrice dix fois plus puissante que la centrale historique de la Rance pourrait permettre d’alimenter plus de 150.000 foyers gallois en électricité renouvelable d’ici 2018.
Crédits photo: Rehman
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