Présenté au début de l’année, le projet de taxe sur les centrales à charbon les plus vieilles et les plus polluantes a suscité de vives contestations de la parts des syndicats et des opérateurs, incitant le gouvernement allemand à rétro-pédaler.
Après plusieurs heures de négociations dans la nuit du mercredi 1 au jeudi 2 juillet, le ministre allemand de l’Economie a annoncé le remplacement de la taxe initiale par une mise en veille progressive – entre 2017 et 2020 – des centrales électriques à charbon les plus obsolètes avec, pour les opérateurs, un dédommagement. Les centrales en question, qui représentent 13% du parc thermique de l’Allemagne, seront ensuite complètement arrêtées – et pourront servir de réserve en cas de besoin.
A ce jour, la filière emploie quelque 30.000 personnes en Allemagne et demeure fondamentale pour le dynamisme économique de certaines régions, à l’instar du bassin de la Ruhr ou de la Lusace (située à la frontière polonaise). « Les entreprises et les syndicats nous ont dit que [le principe d’une taxe] ne fonctionnerait pas et que nous produirions des milliers de chômeurs », a déclaré le ministre Sigmar Gabriel.
Le changement de cap gouvernemental a été mal accueilli par les associations écologistes, qui dénoncent notamment le fait que les énergéticiens rhénans RWE et E.ON soient respectivement les premier et troisième plus gros pollueurs d’Europe.
Après la catastrophe de Fukushima survenue en 2011, l’Allemagne s’était engagé dans son tournant énergétique, marqué notamment par une sortie du nucléaire et un développement des énergies renouvelables (solaire, éolien). Mais les émissions de gaz à effet de serre ne cessent d’augmenter outre-Rhin, et le charbon demeure la première source d’électricité du pays (45% de la production brute).
En dépit du renoncement à instaurer une taxe sur les centrales à charbon les plus polluantes, le gouvernement allemand a indiqué vouloir garder le cap sur ses objectifs de réduction des émissions de CO2 à l’horizon 2020 (-40% par rapport au niveau atteint en 1990).
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