Romande Energie et l’EPFL (École polytechnique fédérale de Lausanne) ont inauguré fin mai à Lausanne leur nouveau parc solaire urbain. Il s’agit du « plus grand parc solaire suisse intégré à un complexe de bâtiments existants » et de l’un des trois plus grands parcs solaires helvétiques. Un projet important qui ne se limite pas à la production d’électricité : un laboratoire de recherche œuvrera pour apporter son lot d’innovations technologiques. Cette structure doit permettre à la Suisse de poursuivre ses avancées en matière d’exploitation de l’énergie solaire.
« Un projet ambitieux »
Ce sont les mots employés par Pierre-Alain Urech, directeur général de Romande Energie, lors de la cérémonie d’inauguration qui s’est tenue fin mai au SwissTech Convention Center de l’EPFL. Un projet qui depuis 2009 n’a cessé d’évoluer et a été progressivement mis en service sur environ 25 toitures. Le directeur général a déclaré : «nous célébrons la mise en service d’un parc solaire qui, tout au long de ses 25 années de vie, voire plus, devrait produire près de 60 millions de kilowattheures d’électricité».
Aujourd’hui avec ses 15.500 m² de surface, le nouveau parc solaire urbain compte plus de 9.000 panneaux solaires. L’énergie produite représente l’équivalent de la consommation de 610 ménages et servira à alimenter l’EPFL à hauteur de 2% de ses besoins. «Au vu des immenses besoins de ce campus en électricité, ce qui est produit ici ne va la plupart du temps pas plus loin dans le réseau, parce que les électrons sont paresseux» a ironisé Roger Nordmann, président de Swissolar. La production atteindra annuellement 2,2 millions de kilowattheures.
Intégralement financé par Romande Energie à hauteur de de 15 millions de francs suisses, le projet constitue aujourd’hui le plus grand parc solaire suisse construit sur des bâtiments existants. Et si les investisseurs n’ont pas oublié de faire travailler les professionnels locaux, les panneaux photovoltaïques sont eux, comme bien souvent, issus du marché chinois. «Il s’agit à plus de 90% de produits chinois, précise Pierre-Alain Urech. Au vu des prix, c’était incontournable.»
Entre recherche et innovation technologique
Sur les 15 millions de francs suisses investis par Romande Energie, tout n’a pas été dévolu à la construction du parc solaire. En effet, en vertu du partenariat entre l’école et l’entrepreneur, 15% de l’enveloppe servira à la recherche et plus précisément aux travaux de plusieurs laboratoires de l’EPFL actifs dans le domaine du photovoltaïque et de ses applications.
Des innovations technologiques dont certaines sont déjà présentes sur le site du parc solaire de Lausanne, à l’image de l’édifice équipé par Swissinso reconnaissable à sa façade entièrement bleue. Ces panneaux et leur teinte particulière permettent une très faible perte d’énergie (5% de perte contre près de 50% pour les méthodes classiques). « Une véritable avancée technologique » si l’on en croit Jacques Bonvin, directeur chez Solstis, concepteur et distributeur de systèmes photovoltaïques. L’explication de cette perte minime a été soufflée à 20 Minutes : «Dans le cas de ce bâtiment, le verre solaire a la particularité de réfléchir uniquement une couleur et de laisser passer tout le reste de la lumière, qui est transformée en électricité par les cellules solaires, explique le chercheur. Ici, la couleur réfléchie est le bleu, si bien que le panneau solaire présente un aspect uniforme de cette couleur.»
Les cellules solaires dites de «Graetzel» font également partie des nouveaux procédés innovants en énergie solaire testés à Lausanne. Ces cellules composées d’un matériau organique permettent de produire de l’électricité selon un procédé semblable à celui de la photosynthèse des plantes. Le Centre de Congrès Swisstech est équipé d’environ 300 mètres carrés de ces cellules dont le coût de production est inférieur à celui des cellules classiques fabriquées à partir de silicium.
Parmi les autres procédés notables, nous pourrions également citer l’utilisation de panneaux souples sur toit courbé, et autant d’autre innovations technologiques en matière de production solaire qui viennent s’inscrire dans la continuité de la transition énergétique amorcée en Suisse. Jacqueline de Quattro, Conseillère d’Etat vaudoise en charge du Département du territoire et de l’environnement, s’est réjouie de ses « initiatives concrètes », qualifiant le parc de véritable « modèle ».
Le parc solaire urbain de l’EPFL ouvre au public le 01 juillet 2015. Un parcours didactique sera accessible gratuitement aux personnes désireuses d’approfondir leur connaissance sur l’utilisation et la production d’énergie solaire.
Crédit photo: Romande Energie / EPFL
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