Présenté l’an dernier par une équipe de scientifiques de l’université de Manchester, la découverte d’un micro-organisme potentiellement capable de contenir toute propagation éventuelle de la radioactivité et de survivre dans les conditions extrêmes caractéristiques des sites de dépôts des déchets radioactifs, s’affirme encore un peu plus comme une solution durable et efficiente au défi de l’élimination des déchets nucléaires. Ces micro-organismes « extrêmophiles », résistants aux rayonnements ionisants, seraient capables à la fois de contenir la propagation et de nettoyer les terres contaminées.
En effet, des études plus poussées ont démontré récemment que la terre contaminée par des déchets radioactifs pouvait être nettoyée par ces bactéries, via une transformation des formes solubles de radionucléides, tels que l’uranium, en formes non solubles et moins mobiles, et donc moins sujettes à la propagation et à la contamination. Des bactéries qui résisteraient de plus aux effets à long terme des rayonnements radioactifs.
Comme l’expliquent ces chercheurs dans la revue scientifique « Applied and Environmental Microbiology », certains microbes et certaines bactéries parviendraient à survivre aux rayonnements radioactifs, et même à se développer davantage dans de telles conditions. Dans ce cas précis, le rayonnement pourrait rendre ces bactéries plus efficaces dans le nettoyage des terres contaminées et contribuer ainsi à la sûreté de stockage des déchets radioactifs à long terme.
« L’évaluation de la capacité de survie de ces microbes face aux rayonnements radioactifs, nous permet aujourd’hui d’être plus confiants quant à leurs capacités d’immobiliser les déchets sur de très longues périodes (plusieurs millions d’années). Ces bactéries pourront fournir une couche supplémentaire de protection, une ‘biobarrière’ renforçant ainsi les barrières de béton et d’acier utilisées actuellement », précise le professeur Jonathan Lloyd, directeur de ce projet de recherche.
Pou rappel, les déchets radioactifs de moyenne activité à vie longue sont généralement composés de matériaux divers et variés provenant des opérations de démantèlement des réacteurs. Des boues chimiques, des résines, ou des matériaux métalliques contaminés qui sont à terme solidifiés dans du ciment et enterrés à plusieurs centaines de mètres de profondeur. Stockés pendant plusieurs millions d’années, ils se transforment progressivement à l’échelle géologique en déchets de faible activité à vie longue.
Cette bactérie avait été découverte, en pleine croissance, dans des échantillons de sols fortement alcalins du site industriel de Peak District en Angleterre.
En savoir plus : Janice Haney Carr
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