A la suite de l’accident nucléaire survenu en mars 2011 à la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, un bouclier de protection avait été scellé sur le réacteur 1 afin de contenir toute fuite radioactive. Il faut maintenant retirer ce bouclier pour débuter le long démantèlement du réacteur. Ces opérations ont débuté vendredi 15 mai.
Malgré toutes les précautions d’usage prises sur le site, des analyses réalisées en février ont montré un fort taux de radioactivité dans les eaux de pluie stagnant sur le toit d’un bâtiment de la centrale nucléaire. Le risque d’un déversement de ces eaux polluées dans l’Océan Pacifique est à craindre. Tokyo electric power Co inc’s (Tepco) a donc pris des mesures supplémentaires dans le but de limiter toutes propagations radioactives. Un traitement des sols et du revêtement des surfaces a été effectué ainsi qu’une obturation de toutes voies ou canaux pouvant mener les eaux de pluie contaminées à se déverser dans l’Océan.
Le gouvernement japonais avait demandé à l’AIEA (International Atomic Energy Agency) d’établir un troisième rapport sur la gestion, des déchets, des eaux radioactives et l’enlèvement des combustibles nucléaires. La mission de cet organisme, venu visiter le site entre le 9 et le 17 février dernier, est d’assister le Japon dans la mise en en place son plan de décontamination sur le moyen et le long terme. Le rapport, publié mardi dernier, met en avant les progrès qu’a fait le Japon mais rappelle qu’il est nécessaire de persévérer et de trouver une « solution durable ».
« La situation sur place a été améliorée depuis la dernière mission de l’AIEA en 2013. Plusieurs tâches importantes ont été accomplies telles que la fin de l’évacuation du combustible de l’unité 4, l’amélioration et l’expansion des systèmes de traitement des eaux contaminées, l’installation de nouveaux réservoirs et des systèmes associés pour le stockage de l’eau contaminée, l’exploitation de l’eau souterraine par des dérivations et le nettoyage du site qui a entraîné une réduction du taux de radioactivité ».
Cependant le document de l’AIEA indique que, malgré les progrès réalisés, la situation sur le site « reste très complexe ». Un certain nombre de questions difficiles restent en suspens comme le flux continu de l’eau souterraine dans les principaux bâtiments et l’accumulation de l’eau contaminée, la gestion à long terme des déchets radioactifs ainsi que l’évacuation du combustible.
Le président de Tepco, Naomi Hirose a affirmé, dans un communiqué, sa volonté de suivre la ligne directrice tracée par cette étude. « Nous apprécions les nombreuses suggestions ainsi que les différentes façons d’aborder les problèmes dont fait mention le rapport. Nous allons poursuivre avec diligence ces recommandations et nous améliorer en permanence en utilisant les connaissances de l’IAEA ».
Quatre ans après la catastrophe le risque de propagation de la radioactivité est donc toujours présent sur le site de Fukushima. Malgré ses efforts l’opérateur, Tepco rend une copie satisfaisante avec la mention « peut mieux faire ». L’éradication de sources radioactives sur un site accidenté est un travail de longue haleine, comme en témoigne les difficultés liées à la gestion du site de Tchernobyl trente après la catastrophe.
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