Si aucun programme précis de développement n’a encore été communiqué ni aucun appel d’offres lancé, le gouvernement brésilien ne cache plus ses nouvelles ambitions en matière d’énergie nucléaire. Ce dernier a en effet évoqué la construction éventuelle de quatre nouveaux réacteurs de 1.000 à 1.400 MW d’ici 2030. La capacité de production du parc nucléaire brésilien, plafonné aujourd’hui à 3% du mix électrique national, serait ainsi doublée.
Malgré une production hydroélectrique très importante et de larges réserves en hydrocarbures, le Brésil voit depuis plusieurs années l’augmentation constante de la demande en électricité être confrontée à la faiblesse de son réseau électrique. Une situation qui nécessite une augmentation des capacités de production et une diversification du mix électrique en accord avec les nouveaux enjeux climatiques. La production hydraulique ayant atteint son maximum, le gouvernement a donc exposé une nouvelle stratégie énergétique en lien avec le groupe public Electronuclear et basée sur le développement du parc nucléaire brésilien.
Le Brésil possède à ce jour deux réacteurs construits dans les années 1970 sur le site d’Angra et un troisième toujours en cours de construction mais dont le chantier avait été suspendu durant plusieurs années faute de financements. Il a aujourd’hui repris dans le cadre d’un nouvel accord avec le groupe Areva et marque ainsi la relance du programme nucléaire brésilien.
En effet comme l’a déclaré au mois d’avril lors du congrès national du Brésil Eduardo Braga, ministre des Mines et de l’Énergie, le Brésil continuera d’investir dans l’énergie nucléaire et évalue actuellement un certain nombre d’emplacements pouvant accueillir quatre nouveaux réacteurs d’ici 2030. Le réacteur Angra 3 devrait être opértationnel d’ici 2018 et apporter une puissance supplémentaire de 1.405 MW.
« En confirmant l’élargissement prévu de son programme électronucléaire, le Brésil démontre qu’il veut s’assurer d’avoir un portefeuille énergétique équilibré. La construction de nouveaux réacteurs augmentera la capacité de production de base et enrichira le panier d’énergies du pays, prenant appui sur les réacteurs actuellement en exploitation », explique Mark Marano, président du groupe Westinghouse pour la région des Amériques, et soucieux de s’imposer comme un partenaire privilégié de ce nouveau programme de développement.
La marché du nucléaire brésilien s’annonce de ce fait très prometteur et si le groupe américain Westinghouse est déjà sur le pont, l’industriel français Areva pourrait bénéficier ici de sa relation commerciale privilégiée avec Brasilia, consolidée par la reprise du chantier du réacteur Angra 3.
Crédits photo : Rodrigo Soldon
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