EDF s’est lancé il y a quelques années dans un important programme de modernisation de son parc thermique, qui affiche une puissance de 12.600 MW et contribue à assurer la stabilité du réseau électrique français. Un programme qui comprenait notamment l’arrêt des 9 unités de production au charbon les plus anciennes et les moins puissantes (250 MW). Une étape qui vient de s’achever avec les fermetures coup sur coup de plusieurs tranches, dont la dernière aujourd’hui même à Vitry-sur-Seine.
Face au phénomène du changement climatique et aux grands enjeux environnementaux qui y sont liés, l’Union européenne a décidé au début des années 2000 de mettre en place une nouvelle directive pour durcir les normes environnementales en vigueur dans les États membres. Cette évolution législative vise à freiner le réchauffement du climat en abaissant les plafonds d’émissions de gaz à effet de serre des centrales thermiques du Vieux Continent, et ce à compter du 1er juillet 2016.
Arrêt définitif de toutes les unités à charbon de 250 MW
Afin de mener à bien le plus efficacement possible son programme de modernisation du parc thermique et d’optimiser le redéploiement de ses salariés concernés, EDF s’est lancé dès 2013 dans une phase de déconstruction de ses unités de production les plus anciennes. Une opération qui concernait notamment 9 tranches à charbon d’une puissance unitaires de 250 MW, qui ne répondaient pas aux normes européennes sur les émissions atmosphériques qui entreront en vigueur en 2016.
Cette phase du programme est maintenant achevée. En effet, après l’arrêt définitif des deux unités de production de la centrale de la Maxe (intervenu le 2 et 9 avril dernier) et de l’unité de la centrale du Bouchain (le 15 avril), EDF a mis un terme à l’exploitation de la centrale de Vitry-sur-Seine. Après l’arrêt de la première tranche, le 3 avril dernier, cette centrale a brûlé ses derniers charbons aujourd’hui, vendredi 24 avril.
Quel avenir pour les sites à la retraite?
Les unités concernées désormais à la retraite, les équipes d’EDF vont pouvoir s’atteler à la mise en place des opérations dites de post-exploitation. Ces chantiers ont pour objectif de mettre les sites aux normes de sécurité en vigueur et de déconstruire les installations désormais inactives. Des opérations qui passeront notamment par la valorisation des déchets et la dépollution des sols. Ces phases de post-exploitation vont s’échelonner sur une durée comprise entre 5 et 12 ans.
Véritable témoignage du patrimoine industriel français, ces sites vont ensuite être au cœur d’une politique de valorisation de la part d’EDF. L’électricien français va en effet s’attacher à valoriser ces anciennes centrales grâce à de nouveaux usages : implantation d’un moyen de production de nouvelle génération (comme à Bouchain avec une centrale à cycle combiné gaz, en service à compter de 2016, qui réutilisera l’emblématique tour de 125 mètres de l’ancienne centrale à charbon) ou de toute autre nouvelle activité économique (à la suite de décisions prises en partenariat avec les collectivités locales).
À l’issu de ce programme de modernisation et d’arrêt des unités au fioul et au charbon (les plus anciennes, à savoir celles de 250 MW et une de 600 MW au Havre), le parc thermique français géré par EDF va, tout en devenant plus respectueux de l’environnement, conserver le même niveau de capacité de production. En effet, l’arrêt de ces centrales est compensé par la réhabilitation de certaines tranches (le programme Charbon 2035 qui permet d’optimiser les performances environnementales de 3 unités charbon plus récentes et plus puissantes : une au Havre et deux à Cordemais) et la mise en marche de nouveaux moyens de production modernes et à haut rendement (3 centrales à cycle combiné au gaz naturel déjà en service à Blénod et Martigues, en plus de la future centrale de Bouchain, et 1.000 MW de turbines à combustion).
Crédit photo : Wikinade
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