La Fédération des ascenseurs a présenté, mercredi 1er avril, ses chiffres annuels. L’occasion d’évoquer le niveau de consommation électrique des ascenseurs et de lister les défis qui se posent aux ascensoristes, à l’aune de la transition énergétique.
Les ascenseurs consomment autant d’électricité qu’une ville comme Bordeaux
Pierre Hardouin, président de la Fédération des ascenseurs, relève les deux grands enjeux auxquels doit se confronter le secteur dans les années à venir : “l’accompagnement du vieillissement de la population et la démarche qui consiste à encourager le maintien à domicile” d’une part, et “la transition écologique, avec une diminution des consommations énergétiques” d’autre part.
Ces deux tendances – la sûreté et la sobriété – auraient du tirer à la hausse les chiffres de l’installation de nouveaux ascenseurs. Or, en 2014, l’activité du secteur a subi un recul de 8% par rapport à l’année précédente. “Le chiffre d’affaires a été impacté par la contraction du marché immobilier neuf”, explique M. Hardouin. “Mais c’est surtout par la chute des ventes de modernisation du parc que nous avons été touché”, ajoute-t-il.
Si la population française vieillit, c’est aussi le cas du parc d’ascenseurs hexagonal. Au total, un quart du parc installé date de plus de 40 ans et la moitié de plus de 25 ans. Il s’agit, selon la Fédération des ascenseurs, du parc le plus ancien d’Europe.
Fatalement, la consommation énergétique des ascenseurs demeure assez élevée. On estime que les 530.000 ascenseurs installées en France utilisent entre 5 et 8% de la consommation des bâtiments. Ces 2 TWh de courant représentent l’équivalent de la consommation électrique d’une grande ville comme Nantes ou Bordeaux.
D’après les chiffres fournis par la Fédération des ascenseurs, les équipements obsolètes auraient une consommation de 3.400 KWh/an, contre 1.200 KWh/an pour les plus récents. La consommation énergétique des ascenseurs pourrait ainsi être divisée par deux ou par trois dans les années et décennies à venir.
Des solutions innovantes à l’aune de la transition énergétique
Mais les ascenseurs du futur pourraient bien être autosuffisants et, ce faisant, totalement insensibles aux coupures d’électricité. Parmi les nombreuses solutions innovantes sur lesquelles planchent les industriels du secteur, on pourra noter le développement des systèmes de récupération de l’énergie, ou encore des couplages de dispositifs de stockage (telles que les batteries à haut rendement) avec des unités de production renouvelable (photovoltaïques ou éoliennes).
A Rézé, en Loire-Atlantique, le constructeur Otis a récemment inauguré un ascenseur alimenté par des panneaux photovoltaïques. Celui-ci est déployé au sein d’un immeuble d’habitat social à énergie positive, qui produit plus d’énergie qu’il n’en consomme. Baptisé GeN2 Switch, ce modèle novateur doit être autonome entre les mois de mars et d’octobre. Le reste de l’année, le système de récupération et de stockage d’énergie doit pallier l’intermittence de la production renouvelable.
“L’ascenseur a été pensé pour fonctionner en cas de coupure de courant, grâce à un système de batteries”, indique Otis. Les panneaux solaires, installés en toiture, sont équipés de quatre capteurs photovoltaïques qui, lors de l’entrée en service de l’ascenseur, ont apporté 80% de l’énergie nécessaire à son fonctionnement. Cette proportion devrait atteindre les 100% lors des mois les plus ensoleillés de l’année.
L’ascensoriste Schindler a mis au point un procédé tout à fait similaire appelé Solar Elevator. Une solution louable quand on sait que plus de 30% du parc actuel d’ascenseurs n’est pas complètement aux normes – en particulier en matière de systèmes d’alarme.
COMMENTAIRES
Et qui c’est qui paye la consommation électrique des ascenseurs ?? Les utilisateurs… La Fédération des ascenseurs a décidé de faire un effort et les rendre plus propre énergetiquement. Cela va dans le bon sens. Il aurait également fallu que les investisseurs qui souhaitent réduire leurs impôts soient obligés d’y mettre des ascenseurs de ce type. Perso, je rêve de voir des ascenseurs autosuffisants, comme en parle votre article (au moins, on reste pas bloqué en cas de panne d’électricité…). On verra ce que nous réserve le futur!