Réseau de Transport d’Électricité (RTE), filiale d’EDF en charge du réseau public de transport d’électricité, a publié comme chaque année son bilan électrique. Selon cette étude chiffrée, 2014 a été une année marquée par la baisse de la consommation d’électricité, en raison surtout de la douceur des températures, mais aussi de la progression des énergies renouvelables dans le mix électrique tricolore.
Alors que le projet de loi sur la transition énergétique va être examiné par le Sénat début février, la France affiche un bilan carbone en nette amélioration pour l’électricité : en raison de la baisse de la demande électrique, de l’essor des énergies propres, de la disponibilité du parc nucléaire, ainsi que de la baisse de la part de la production thermique d’origine fossile, le secteur électrique français a réduit de plus de 40% ses émissions de gaz à effet de serre par rapport à 2013 (le rejet de 19 millions de tonnes équivalent CO2 a été évité).
La consommation d’électricité en baisse
Selon les chiffres publiés mardi 27 janvier par RTE, la consommation française d’électricité s’est élevée à 465,3 TWh pour l’année 2014 : un volume qui affiche un recul de 6% par rapport à l’électricité consommée en France en 2013. Dans l’édition 2014 de son Bilan électrique français, RTE estime que cette baisse est la conséquence d’une météo « extrêmement clémente » : 2014 a été l’année la plus chaude depuis le début du 20ème siècle. Corrigée des aléas climatique, cette baisse est toutefois toujours effective, mais à hauteur de 0,4%.
Si la demande en électricité des grands industriels se stabilise autour de 67,5 TWh pour l’année 2014 (après un déclin entamé en 2005), la demande des PMI/PME, des professionnels et des particuliers est par contre pour la première fois en baisse : elle atteint 392,4 TWh, soit une baisse de 0,5% par rapport à 2013.
Les données de RTE témoignent donc d’une baisse généralisée de la demande électrique française. S’il s’agit d’un phénomène qui reflète une activité économique ralentie en raison de la crise, la filiale d’EDF souligne toutefois l’impact des « des mesures d’économie d’énergie déployées en France depuis plusieurs années ».
La météo semble toutefois être l’explication principale de la baisse des émissions de CO2 en 2014. En effet la faible demande a eu un effet spectaculaire sur les émissions, car le climat doux a considérablement réduit l’ampleur du phénomène des pics de consommation hivernaux, moments pendant lesquels sont sollicités les centrales de production électrique qui rejettent le plus de gaz à effet de serre, à savoir les centrales thermiques. Elles n’en restent pas moins indispensables pour adapter l’offre à la demande.
L’importance croissante des énergies renouvelables dans notre mix électrique
Du côté de la production, le volume d’électricité générée en France en 2014 s’élève à 540,6 TWh, soit une baisse de 1,8% par rapport à 2013. Les données de RTE permettent également de constater que la part des énergies renouvelables dans le mix électrique français se stabilise à 19,5%. Pour la première fois cependant, les énergies vertes (hors hydraulique) devancent la production thermique fossile, avec un volume d’électricité produite de 28 TWh.
Pour RTE, « la clarification du dispositif réglementaire ainsi que des dispositions économiques plus favorables » ont permis d’augmenter de 1.900 MW la puissance installée éolienne et photovoltaïque : les turbines françaises affiche désormais une puissance cumulées de 9.100 MW, et les panneaux solaires de 5.300 MW.
Le mix électrique français est toujours dominé par l’énergie nucléaire, qui occupe une part de 77% de notre mix électrique. La production du parc atomique français affiche même une hausse de 3% par rapport à 2013 en raison d’une meilleure maîtrise des arrêts des réacteurs EDF (en clair, les arrêts de tranches ont été plus court). A contrario, la production des centrales à charbon a chuté de 58% (en raison de la fermeture de nombreuses unités en vertu des nouvelles normes environnementales), alors que la production des centrales à gaz a baissé de 28%.
La France, toujours exportatrice d’électricité
En 2014, la France reste « le pays européen le plus exportateur d’électricité » avec un solde exportateur de 65,1 TWh. L’année passée, les échanges électriques aves les pays voisins se sont élevés à 92,4 TWh à l’export et à 27,3 TWh à l’import.
Si les échanges ont été exportateurs vers tous les pays voisins, l’Allemagne fait figure d’exception : le solde avec se pays se révèle, selon RTE, importateur à hauteur de 5,9 TWh. Le solde exportateur vers la Belgique affiche par contre une hausse de 28% par rapport à 2013 : il s’est établi à 16,5 TWh en raison, notamment, de l’indisponibilité de près de la moitié du parc nucléaire belge.
Crédit photo : peupleloup
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