La République de Madagascar fait actuellement face à de nombreux problèmes de délestage, en raison de l’incapacité de son parc de production à couvrir les besoins des 23 millions d’habitants de l’île. Alors que la saison des pluies tarde à s’installer, et donc à stimuler la production des barrages hydroélectriques du pays, le gouvernement a décidé de provoquer des pluies artificielles.
« Il faut aller vers les nuages [de type cumulus, ndlr] à l’aide d’avions, pénétrer à l’intérieur des nuages et ensemencer le nuage avec du sel très, très fin. Et c’est autour de ces particules de sel que l’humidité va s’agglomérer et avec le temps formera des gouttes », explique à RFI Zo Rabefitia, le directeur du service de météorologie appliquée. Une technique couteuse (15.500€ pour quatre heures de vol) mais qui ne présente aucun risque environnemental (du sel identique se trouve dans les embruns).
En raison de précipitations naturelles insuffisantes, la société malgache nationale d’eau et d’électricité Jirama a sollicité 30 de ces interventions depuis le mois d’octobre dernier. Il s’agit de solutions d’urgences, qui visent notamment à fournir de l’eau au barrage d’Andekaleka afin de stimuler la production d’électricité pour la ville d’Antananarivo.
Madagascar souffre actuellement de nombreuses coupures intempestives de courant. En plus du problème des faibles volumes de précipitations, la crise que traverse le pays entraîne un rationnement de carburant et le non remplacement des vieux groupes électrogènes (les fournisseurs ont beaucoup de mal à financer les réparations). La ville de Mandroseza a par exemple une capacité de production de 40 MW, mais seuls 7 MW sont actuellement fonctionnels.
« Le problème de délestage dans la capitale sera résolu d’ici quelques jours. Des pièces de rechange d’une valeur de 5 milliards d’ariary sont attendues pour réparer les groupes électrogènes afin qu’ils soient à nouveau fonctionnels », a affirmé le directeur général de la Jirama, Désiré Rasidy, en marge d’une table ronde organisée en collaboration avec le Ministère de l’Énergie et celui du budget.
Crédit photo : mariusz kluzniak