En matière de production d’énergie nucléaire, se pose le problème du traitement des déchets radioactifs. Ceux-ci sont généralement stockés dans des endroits spécifiquement aménagés à cet effet et ce, pour plusieurs milliers d’années. Le retraitement des éléments radioactifs est donc une problématique qui doit se traiter à très long terme. Mais une série d’innovations pourrait modifier la donne d’ici quelques décennies.
Comment les déchets radioactifs sont-ils traditionnellement traités ?
Au cours de la production d’énergie nucléaire, deux types de déchets radioactifs sont produits. Les premiers ont une vie courte et représentent 90% du volume total des déchets ; les seconds ont une vie longue, ne représentent que 10% du volume des déchets mais 99,9% de la radioactivité.
Ainsi, au bout de trois décennies, les déchets à vie courte, conditionnés et stockés dans les différents centres de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs, perdent la moitié de leur radioactivité.
Les déchets à vie longue, en revanche, ont besoin de plus de temps pour perdre leur radioactivité, d’où un traitement envisagé sur le très long terme. Issus du combustible nucléaire usé, ces déchets sont récupérés et incorporés dans du verre en fusion pour, ensuite, être coulés dans des conteneurs en acier entreposés pendant 50 ans afin de refroidir. Puis ces déchets seront probablement définitivement stockés dans des couches géologiques profondes, à environ 500 mètres de profondeur.
Recycler les déchets nucléaires : le projet d’Hitachi
Pour rendre la gestion des déchets nucléaires plus facile à gérer, le groupe Hitachi, en partenariat avec General Electrics, le Massachussets Institute of Technology, l’Université du Michigan et l’Université de Californie, s’efforce de développer un réacteur novateur qui utiliserait lesdits déchets comme combustible, ne produisant que des éléments radioactifs à courte durée de vie.
D’après Hitachi, il suffirait de brûler le combustible irradié au sein de petits réacteurs à eau bouillante pour, d’une part, le recycler et, d’autre part, générer plus de puissance. Ce faisant, le groupe japonais pourrait faire d’une pierre deux coups, c’est-à-dire allier les aspects économiques et écologiques : réduire l’impact des rejets toxiques sur l’environnement et gagner en productivité.
Pour l’heure, l’objectif consisterait à reconfigurer les réacteurs à eau bouillante existants pour que leurs turbines, leurs systèmes de sécurité et divers composants puissent être réutilisés. Dans cette optique, les trois universités américaines engagées dans le projet s’efforceront d’accroître la performance de ces réacteurs et devraient se voir confier la conception d’un réacteur test.
Si les phases de test s’avèrent concluantes, le recyclage des combustibles irradiés, tel que l’uranium, pourrait réduire le temps d’évanouissement de la radioactivité contenue dans les déchets nucléaires. L’émission de déchets serait ainsi plus contrôlable et plus respectueuse de l’environnement. Une éventuelle commercialisation ne serait cependant envisageable que dans plusieurs décennies.
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