D’ici une trentaine d’années, le soleil pourrait bien devenir la ressource dominante dans les mix électriques mondiaux. C’est en tout cas le scénario révélé lundi 29 septembre par l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE). L’organisation internationale fondée par l’OCDE en 1974 a en effet rendu publique deux feuilles de routes technologiques qui expliquent comment les technologies solaires actuellement en pleine croissance pourraient produire plus d’un quart de l’électricité dans le monde d’ici 2050.
[stextbox id= »info »]Deux ressources énergétiques, un quart de l’électricité produite dans le monde[/stextbox]
Énergie renouvelable peu émettrice de CO2 qui convertit le rayonnement solaire en électricité (ou en chaleur), l’énergie solaire est promis à un bel avenir, selon le dernier rapport de l’AIE. L’Agence estime en effet que d’ici 2050, l’énergie du soleil sera à la base de plus de 27% de l’électricité consommée aux quatre coins du monde. Devançant ainsi des sources énergétiques aujourd’hui dominantes, comme les hydrocarbures, le nucléaire ou l’hydroélectricité.
Un tel scénario s’explique par la part croissante que vont occuper les panneaux photovoltaïques ainsi que le solaire thermique à concentration dans les mix électriques mondiaux. Avec une puissance installée totale estimée à 4.600 GW, le photovoltaïque produira 16% de l’énergie électrique mondiale en 2050. De son côté, le solaire thermique à concentration devrait s’accaparer une part de 11% du mix électrique mondial avec une capacité de 1.000 GW. De quoi éviter l’émission de quelques 6 milliards de tonnes de CO2 chaque année.
Ces deux technologies ne se développent pourtant pas à la même vitesse. Actuellement, les panneaux solaires affiche un rythme d’adoption plus important (de l’ordre de 100 MW de plus par jour) que les centrales thermiques à concentration. À partir de 2030, en raison du développement attendu des technologies de stockage massif d’électricité, la tendance devrait toutefois s’inverser, le solaire à concentration permettant de stocker de l’énergie sous forme de chaleur.
[stextbox id= »info »]Vers un plus fort soutien aux sources à faibles émissions de CO2[/stextbox]
Pour l’AIE, la réduction des coûts de ces deux technologies au cours des dernières années ouvre de nouvelles perspectives et renforce la crédibilité du scénario envisagé dans les rapports. L’Agence estime en effet que l’énergie solaire devrait devenir une ressource majeure, fournissant une électricité de moins en moins chère : le prix de l’électricité produite à partir de panneaux solaires devrait diminuer de 25% d’ici 2020, puis de 45% en 2030 et de 65% en 2050.
Toutefois, Marie Van der Hoeven (directrice exécutive de l’AIE) insiste sur le rôle important qu’auront les pouvoirs publics. « Ces deux technologies [photovoltaïque et solaire thermique à concentration, ndlr] sont très gourmandes en terme d’investissements. Diminuer le coût du capital est primordial pour réaliser la vision présentée dans ces deux études (…). Il faudra ainsi des signaux clairs, crédibles et forts de la part des pouvoirs politiques, de manière à diminuer les risques de déploiement pour les investisseurs et instaurer la confiance« .
Selon Marie Van der Hoeven, les signaux gouvernementaux sont aujourd’hui trop incohérents pour ouvrir réellement la voie au développement optimal de l’énergie solaire. Tout comme le Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’Évolution du Climat (GIEC) plus tôt cette année, l’AIE appelle donc les gouvernements à un soutien plus fort aux énergies à faibles émissions de CO2.
Crédit photo : Pandiyan V