Le préfet des Bouches-du-Rhône a récemment accordé son autorisation à l’installation d’une plateforme d’essai pour des éoliennes flottantes au large de Port-Saint-Louis-du-Rhône. Deux prototypes d’éoliennes flottantes seront testés dès 2015 dans le cadre de Mistral, une expérimentation qui doit démontrer la faisabilité de l’installation d’aérogénérateurs en mer Méditerranée.
Les caractéristiques des fonds marins de la Méditerranée sont différentes de celles de la Manche. Là où la profondeur reste faible au Nord de la France, même à plusieurs kilomètres des côtes, le plancher marin plonge rapidement au Sud des côtes méditerranéennes. Des conditions qui empêchent l’installation d’éoliennes offshore sur fondations comme celles qui équiperont les premiers parcs français de la Manche et de l’Océan Atlantique.
Mais cela ne signifie pas que la mer Méditerranée est dénuée de tout potentiel éolien offshore : un système d’éoliennes flottantes pourrait en effet permettre d’installer des aérogénérateurs en eaux profondes.
Plusieurs industriels, et notamment des groupes français, tentent aujourd’hui de mettre au point un modèle d’éolienne flottante performant. Au large de Port-Saint-Louis-du-Rhône, c’est le groupe EDF Energies Nouvelles (EDF EN) qui se prêtera à des expérimentations en conditions réelles dès 2015, en coopération avec la startup Nénuphar et la société Technip.
Un arrêté préfectoral de fin juillet autorise en effet pour cela l’utilisation d’un site situé à 5 kilomètres des côtes. Deux prototypes d’éoliennes à axe vertical (2 MW unitaire et 107 mètres de haut) y seront testés par EDF EN dans le cadre d’ « une première mondiale », mais d’autres développeurs d’éoliennes flottantes pourront également profiter de cette zone d’essais.
Comme l’indique l’arrêté préfectoral, « l’objectif du site d’essai est de caractériser toutes les performances de divers prototypes en conditions réelles. Ainsi, pourront être recueillis de très nombreuses données et des retours d’expérience au plan technique et environnemental, ce qui est pratiquement inexistant actuellement ».
Si tout se déroule normalement, un parc expérimental de 13 éoliennes (26 MW), en partie financé par l’Europe, sera implanté à une vingtaine de kilomètres des côtes. Là où les vents sont plus forts et par conséquent le potentiel énergétique plus important. Et à l’horizon 2030, ce sont des parcs regroupant une centaine de machines qui sont espérés…