Les batteries très énergivores qui équipent nos smartphones font l’objet d’innovations sans cesse plus originales. Après la mise au point d’un chargeur permettant d’alimenter la batterie en 30 secondes, ou encore l’utilisation d’un composant photovoltaïque, deux chercheurs du Massachussets Institute of Technology (MIT) ont développé une solution à partir d’une nouvelle source d’énergie : l’humidité.
[stextbox id=”info”]Comment ça marche ?[/stextbox]
Nenad Miljkovic, post-doctorant au MIT, et Evelyn Wang, professeur associé d’ingénierie mécanique, ont découvert comment extraire de l’électricité de la condensation. Cette trouvaille, réalisée en 2013, est plus ou moins le fruit du hasard puisque les deux chercheurs travaillaient sur une surface favorisant les transferts de chaleur visant à équiper des condensateurs de centrales électriques.
Mais les deux compères ont découvert, à l’occasion de leurs expériences, que les gouttelettes d’eau disposées sur une surface hydrophobe (rejetant l’eau) convertit l’énergie de ladite surface en énergie cinétique. Résultat : les gouttes grossissent et sautent spontanément en prenant une petite charge électrique. Or, si l’on met, en face de la surface hydrophobe, une surface hydrophile (attirant l’eau), la réaction s’en trouve renforcée, tout comme la quantité de charge électrique.
C’est cette charge qui peut être exploitée pour produire de l’électricité et recharger une batterie de smartphone grâce à l’humidité de l’environnement. Cette découverte prouve, une fois de plus, que l’énergie est partout autour de nous.
[stextbox id=”info”]Utilité et limites du procédé[/stextbox]
“L’eau se condense à partir de l’atmosphère, c’est une réaction naturelle. L’atmosphère est une énorme source d’électricité, et tout ce dont vous avez besoin, c’est d’une différence de température entre l’air et l’appareil”, indique Nenad Miljkovic dans les colonnes du Huffington Post.
L’invention, qui prend la forme d’un cube composé de plaques en séries (à moitié hydrophobes et à moitié hydrophiles), a l’avantage de pouvoir être utilisée dans des zones très reculées du globe, et en particulier celles qui sont humides et non dotées de points d’électricité – une jungle, par exemple. Autre avantage : le coût du dispositif, peu cher à produrie selon Nenad Miljkovic.
Principale limite : la faible production d’énergie du système. Pour l’heure, il est possible de produire 15 picowatts par centimètre carré de plaque. Cependant, les chercheurs estiment que le dispositif présente un potentiel 70.000 fois plus élevé et pouvoir monter à 1 microwatt par centimètre carré. L’objectif : être capable de recharger pleinement un téléphone en 12 heures.
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